Le Val des Ombres
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 Petit incident technique...

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Eva Eden
Luxure ~ Professeur

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Eva Eden


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MessageSujet: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyLun 21 Jan - 17:10

L’eau était infiniment chaude. Brûlante, presque, sur les épaules de la jeune femme… Si chaude, d’ailleurs, que la vapeur commençait à se former autour de ses pieds, de sorte qu’elle n’apercevait même plus ses orteils à présent. Les parois vitrées de sa douche également étaient rendues opaques par la condensation, et on se demandait si Eva n’était pas tout bonnement en train de s’étouffer à l’intérieur. Mais non… La professeur de la Luxure avait cette tendance à ne pas sentir les extrêmes de température. Oh, pour sûr, elle n’était pas ce qu’on pourrait appeler quelqu’un de frileux, puisque ses vêtements dégageaient la plus grande partie de sa peau à nue, même en plein hiver… Et là, sous une eau brûlante, elle semblait ne pas ressentir la douleur. Au contraire, la sensation de brasier enflammait les pores de sa peau, et détendait ses muscles. Elle ne connaissait rien qui soit plus agréable que cette sensation-là… enfin, si, une seule chose. Que nous ne nommerons pas ici, pour ne pas choquer les éventuelles âmes innocentes qui parcourraient ses lignes en cet instant précis.

Eva laissait donc l’eau caresser ses formes, les yeux fermés, attrapant au passage quelques gouttes importunes qui glissaient sur sa joue, avec le bout de sa langue. Impossible de savoir depuis combien de temps au juste la jeune femme restait ainsi sous une eau brûlante, mais ses doigts prenaient lentement une couleur rouge légèrement inquiétante, signe qu’elle devrait sortir d’ici peu, avant de perturber complètement sa circulation sanguine. Elle n’en avait cure, bien entendu… Elle se pencha, saisit sa bouteille de gel douche qui exhalait un parfum sucré lorsqu’elle en laissa glisser quelques gouttes sur sa main, puis en passa tranquillement sur son corps, créant de la mousse odorante qui retomba paresseusement le long de ses jambes. Et bien sûr, il fallait chanter… Toujours chantonner sous la douche, on ne pouvait pas y couper.
La voix d’Eva, bien qu’atténuée et modifiée par l’écho de sa salle de bain, avait un accent chaud et accueillant, presque subtile et nuancé, qui contrastait grandement avec la teneur de ladite chanson qu’elle murmurait du bout des lèvres, tout en se savonnant :


- On aura beau dire tout ce qu’on voudra… Oui, c’est un drame déplorable, c’est pas la fin du monde, mais n’empêche… C’est certainement désagréable… Quand c’est mou comme un ver à pêche, quand ça veut jouer les timides… Le cou cassé, la tête en bas… Plié comme un p’tit vieux plein de rides, à l’âge fringant des soldats…

Les interprétations auraient pu être multiples, après tout… si ce n’était pas Eva qui chantonnait ainsi. Avec un naturel absolument déconcertant, bien sûr… La porte de sa salle de bain était même grande ouverte, comme si la pudeur n’avait jamais – ô grand jamais – été de rigueur chez elle. Ce qui était bien évidemment le cas. Les bulles s’écoulaient encore sur ses hanches, lorsqu’elle versa du shampoing sur ses cheveux sombres, et entreprit de les masser consciencieusement, un éclat violet foncé parcourant par moment la blancheur du savon dans ses mèches plaquées au-dessus de sa tête.

- Oui, c’est un manque de politesse, quand ça s’met pas au garde-à-vous, quand ça donne des signes de faiblesse, avant même de se tenir debout. Quand ça a pris la décision de succomber à la paresse, qu’ça reste sur sa position, devant la pl…

Ce qui avait interrompu l’envolée lyrique d’Eva ? Et bien… tout simplement, puisqu’il faut dire les choses convenablement : un problème de plomberie. En plein milieu de sa phrase, l’eau aussi brûlante soit-elle venait de s’arrêter tout net de couler, la laissant trempée des pieds à la tête, les yeux à moitié plissés pour éviter d’avoir du shampoing dans les yeux… sans parler de ses cheveux et de son corps, encore couvert de mousse. La jeune femme arqua un sourcil surpris, tenta à plusieurs reprises de refermer et de rouvrir le robinet… sans que rien ne se passe. Alors l’agacement commença à pointer derrière l’émeraude ravissante de son regard, et elle devint légèrement grossière, s’exclamant soudain :


- Bordel de merde !! Qu’est-ce qu’il se passe encore ?

Elle bondit hors de sa douche, sans se soucier le moins du monde de faire goutter de l’eau un peu partout sur son carrelage, et croisa un instant son reflet dans le miroir. Elle se trouva si pitoyable, avec ses mèches de cheveux trempées et pleines de savon retombant progressivement et pathétiquement sur ses épaules, qu’elle éprouva une forte envie d’éclater de rire. Son propre sourire, dans la glace, la calma quelque peu… Oui, mais ça ne changeait pas son problème principal, ça. D’un geste habitué, elle saisit la première serviette qui lui tomba sous la main, d’une taille restreinte, mais plus ou moins respectable pour la Professeur de la Luxure, et l’enroula rapidement autour de son corps couvert de savon.

- Rien ne marche comme il faudrait dans son Ecole, c’est fou ça !!

Donc nulle doute à avoir : c’était au Directeur lui-même que la jeune femme allait s’en prendre, quand bien même il n’avait rien à voir dans cette malencontreuse panne d’eau sans doute temporaire. Dégoulinante d’eau et de shampoing, le corps luisant de l’onde chaude laissée sur sa peau, Eva sortit en trombe de ses appartements, et entama une marche déterminée, pied nus dans les couloirs. Le moins que l’on pouvait en dire, c’était que l’on pouvait pratiquement suivre la professeur à la trace, vu les traces d’eau, et les quelques bulles qui retombaient derrière elle. Elle croisa quelques élèves, à qui elle adressa, comme à chaque fois, des sourires charmants, comme si son accoutrement n’avait rien de si extraordinaire, tout en marmonnant entre ses dents des paroles inintelligible.

Au détour d’un couloir, elle prit le virage tellement serré qu’elle ne vit pas la personne arriver en face d’elle, et la percuta de plein fouet. Si cela avait été n’importe qui d’autre, il aurait pu éventuellement souffrir, et s’en souvenir toute sa vie, vu l’éclair de sadisme qui traversa le regard de la jeune femme. Mais elle se rendit compte une fraction de seconde avant de commettre l’irréparable, qu’il s’agissait en fait de celui qu’elle cherchait, justement. Caliban. Eva fronça les sourcils, tandis qu’une mèche de plus retombait lamentablement, trempée, le long de sa joue. Elle voulut mettre les poings sur les hanches, mais elle n’était pas en mesure d’y parvenir, pour la simple et bonne raison qu’elle maintenait malgré tout un semblant de serviette autour d’elle. Cela ne l’aurait pas gênée de la lâcher, d’ailleurs… mais elle ne se fit pas la réflexion tout de suite. Et elle s’exclama :


- Ah vous voilà, vous !! Justement, contrairement aux apparences, je vous cherchais figurez-vous… Est-ce que vous pourriez m’expliquer pourquoi je suis obligée de me balader dans les couloirs, trempée et pleine de savon, hein ?

La jeune femme esquissa une petite moue suite à ses propres paroles, fit un vague geste de la main, l'un de ses jolis yeux vert soudainement fermé suite à une goutte de savon qui venait l'y importuner, puis elle reprit :

- Oui, enfin je veux dire… Hors habitudes, bien entendu… Quel est responsable de la plomberie dans cette Ecole ? J’ai deux mots à lui dire !! C'est vous hein, vous avez coupé l'eau exprès, je suis sûre que vous en êtes parfaitement capable !
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Caliban Leviaz
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyLun 21 Jan - 17:53

Caliban était, étrangement, en train de se balader dans les couloirs de la Luxure, non seulement parce qu'il avait des papiers à y récupérer, mais aussi parce que se promener dans les couloirs était une des occupations qui lui prenait le plus de temps. Parce que demeurer toute sa vie derrière son ordinateur pour surveiller les gens ne l'intéressait pas plus que cela.

Il se promenait, donc, avec une chemise en carton remplie à raz-bord de feuilles étranges... enfin, étranges dans le sens qu'elles étaient tapissées de codes binaires. De son pas vif, et assuré, il filait vers son laboratoire pour pouvoir y vérifier ce qu'il avait découvert. Il était donc en plein travail, la preuve en était que ses cheveux étaient légèrement relevés par un peu de gel, pour éviter de lui tomber devant son seul oeil vif.

Malheureusement pour lui, quelqu'un vient le percuter dans sa marche rapide. Et pas n'importe quelle personne, non. Quelqu'un de trempé, et en serviette. Bon, il ne s'en étonna pas, il n'était pas non plus dans les quartiers de la Paresse. Seulement, Caliban Leviaz n'appréciait pas voir sa blouse blanche trempée. Et le choc l'avait décoiffé, en plus... sans compter le vol des papiers codés qui se prenaient soudainement pour des flocons de neige.


-Hrrrmf.

Une brève et intense douleur au niveau de la tempe de la Professeur de la Luxure put se faire sentir à la suite du vague grognement de la part du Directeur, qui, par habitude, avait utilisé ses pouvoirs pour utiliser le Flux de la jeune femme. Sauf que dès qu'il l'eut reconnu, il cessa ce qu'il lui faisait subir. Il n'alla pourtant pas jusqu'à s'excuser, il ne fallait pas rêver non plus. C'était elle qui l'avait percuté, c'était elle qui devait demander pardon. Voilà la règle... à ses yeux.

Bon, elle avait un problème de tuyauterie ? Rien que l'idée fit rire intérieurement le chef de l'Ecole. Il la laissa débiter toutes ses remontrances, sachant parfaitement qu'il n'était en rien responsable de ce problème. Caliban se contentait d'avoir un oeil vague et un haussement d'épaules, du haut de son quasi-deux-mètres.


-Je vois. Je ne suis pas responsable de tout ce qu'il se passe chez vous, mademoiselle Eden, mais je vais m'occuper de votre problème de... tuyauterie.

Il n'y avait pas de mot qui l'amusait plus, sur le coup.

-Vous m'excuserez un instant, cependant, vous avez fait tomber à terre mes dernières recherches dans votre inattention perpétuelle, et vous allez devoir demeurer dans votre agréable tenue - j'ose comprendre qu'elle ne vous gêne pas plus que cela - dans les couloirs, le temps que je range cela. En espérant que mes travaux soient toujours visibles après leur rencontre avec une charmante jeune femme nue et mouillée... Et d'ailleurs, je suppose que si votre situation vous avait tant gênée, vous auriez pris la peine de... vous sécher un peu, et de mettre au moins un peignoir. Les serviettes ne me dérangent pas, donc je ne vous ferai pas de réflexion à ce sujet.

Son oeil pâle qui glissait sur les feuilles pleines de 0 et de 1 semblait trouver une certaine suite et une certaine logique dans tout ce qu'il avait inscrit, puisque rapidement, il avait rangé ses papiers dans sa chemise cartonnée, avec un sourire presque satisfait. Caliban songea cependant qu'il aurait pu agir plus rapidement.

Il se redressa. Le Directeur ne se dérangeait pas pour observer le corps presque nu de celle qui se trouvait face à lui, mais il n'arborait aucune expression particulière. Rien de plus sadique, de plus intéressé ou de plus dangereux que d’habitude. Il y avait presque de quoi s’en réjouir.


-Bien. Je tiens à vous faire remarquer que ce n'est pas de ma faute si vos tuyaux sont bouchés, après tout je ne suis pas en train de déterminer où ça coule dans cette Ecole, je suis en train de faire des recherches pour certains logiciels à la demande de monsieur Mammon. Mais, je peux vous aider.

D'un geste vague de la main, il retira la goutte de savon sur le visage de la jeune femme.

-Je vous vais devoir vous suivre, donc, si vous acceptez d’arrêter de vous coller à mes notes. J'ai mon attirail sur moi, à moins que vous n’ayez fait je ne sais quelle bêtise, cela devrait aller.

Où ça sur lui ? Il entrouvrit sa blouse blanche, dans les poches de laquelle se trouvaient en effet quelques outils, pour souligner ses dires. En dessous, il était vêtu d’un simple costume noir, avec une cravate comme celle de ses élèves. La tenue avait l’air simplement un peu plus riche que celle des jeunes.

Il posa son regard sur Eva. Il attendait visiblement qu’elle ouvre la marche jusqu’à ses appartements.


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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyLun 21 Jan - 19:41

Que Caliban ait porté une corbeille de fruits plutôt qu’une chemise pleine de feuilles et de notes n’aurait pas changé grand-chose à l’indifférence royale d’Eva à ce sujet. A vrai dire, c’était tout juste si elle s’était donné la peine d’observer lesdites feuilles tomber sur le sol les unes à la suite des autres. Oups… C’était le premier mot qui aurait pu lui venir à l’esprit, malgré tout, bien qu’elle n’éprouvât pas une once de regret. Sauf que le mot qui franchit ses lèvres en réalité ce fut quelque chose qui ressembla à un :

- Aïeuu !!


Subit et très bref. Aussi bref que la douleur l’avait été. Pendant une toute petite seconde, Eva avait ressenti une vive douleur au niveau de sa tempe, et avait plaqué ses doigts sur sa peau à cet endroit précis, dans un geste purement instinctif, et qui n’aurait certainement pas réussi à stopper la souffrance, de toute façon. La professeur de la Luxure jeta à son Directeur un regard furibond, entre amusement et reproche. Elle n’était pas si stupide… elle avait bien compris que Caliban venait d’agir par réflexe. Et qu’il s’était interrompu aussitôt qu’il avait constaté que c’était elle. Elle se contenta donc de marmonner, accompagnant son grognement d’un haussement d’épaule comique :

- Eh ben c’est pas la galanterie qui vous étouffe.

Bon, visiblement, elle n’était pas du tout partie pour s’excuser, alors que vraisemblablement, c’était à elle de le faire. Non, elle ne voyait pas en quel honneur elle pourrait bien lui dire pardon. Et puis quand bien même elle saurait être en faute… il manquerait plus qu’elle présente des excuses, maintenant ! Une fois ses propres protestation terminées, elle baissa donc ses yeux d’émeraude en direction des feuilles chiffrées qui jonchaient toujours le sol, l’air vaguement intéressé.
Jusqu’à ce qu’elle redresse la tête en direction du visage de Caliban, soupçonneuse… Soit elle avait perdu toutes facultés intellectuelles lors de cette rencontre imprévue, soit elle décelait aisément ce qu’on appelle communément de la moquerie, dans la voix et les propos de son Directeur. Et contre toute attente, cela la fit sourire.

Oui, parfaitement… Des problèmes de tuyauterie. Il pouvait bien le répéter autant de fois qu’il le voulait, ça ne changeait pas le fait qu’elle avait de problème de tuyauterie, na. Cela dit, ce qui la surprit momentanément ce fut de constater qu’en dépit de l’arrivée légèrement agressive d’Eva, il acceptait si besoin était de régler son problème lui-même. Etrange… et depuis quand Caliban Leviaz daignait abandonner ses chiffres et ses calculs pour… ça ?
Insensible aux sous-entendus du Directeur, qu’elle captait pourtant mieux que personne, Eva Eden croisa les bras, retenant sa serviette de peu sous son geste, et s’adossa au mur en se contentant de regarder Caliban ramasser ses papiers lui-même. Aurait-elle pu au moins esquisser un geste pour lui venir en aide ? Non, stratégiquement, ce n’était pas forcément une bonne idée, d’offrir son aide à un homme comme lui… Et puis bon, elle n’en avait peut-être pas l’envie non plus, au fond. Alors, tout en le laissant ranger convenablement le tout dans sa chemise cartonnée, elle se permit quelques commentaires, sachant pertinemment que tout n’était qu’un jeu :


- Je vous signale soit-dit-en-passant que pour un homme qui dit ne pas faire de réflexion à ce sujet, vous n’arrêtez guère, si je ne m’abuse… Et puis de toute façon je n’ai pas de peignoir. Je n’ai jamais rien vu de plus moche… Cela dit, je vais vous expliquer un principe essentiel : on peut difficilement se sécher convenablement quand on est couvert de savon… Or, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué – ce qui me paraît fort surprenant, d’ailleurs, vu vos réflexions dont je ne me plaindrais pas pour l’instant – j’en suis couverte… De savon, j’entends.

Eva esquissa une petite grimace, justement au moment où une bulle de savon glissait d’une de ses mèches de cheveux, pour retomber paresseusement sur son épaule, et en épouser lentement les courbes, pour redescendre petit à petit jusqu’à ses doigts. Chose qui la démangea consciencieusement, et qu’elle ne s’empêcha pas de préciser :

- Parce que figurez-vous que ce n’est pas franchement agréable comme sensation. Je vous le confirme.


Elle se tortilla légèrement dans sa serviette, laissant le Directeur observer à sa guise ce qu’il voulait au moment où il le voulait, et les yeux de la jeune femme s’arrêtèrent un court instant sur les chiffres des feuilles qui disparaissaient à présent complètement entre les bras de Caliban. Dire qu’Eva comprenait parfaitement ce que tout ceci voulait dire, c’était un peu exagéré. Mais ces notes ne la laissaient vraisemblablement pas si indifférente, et c’était une lueur de compréhension qui brillait dans son regard. Regard qui se rembrunit cependant lorsqu’elle apprit que les feuilles et les calculs en question étaient en réalité adressés au professeur de l’Avarice. Eva haussa à nouveau les épaules et s’exclama :

- Et bien Monsieur Mammon, je l’emm***, voilà ! Il survivra sans ses logiciels… moi sans ma douche, certainement pas. Et si je voulais faire un mauvais jeu de mots, je dirais que si vous n’êtes pas là pour déterminer où ça « coule » dans cette Ecole, pourquoi donc s’appellerait-elle l’’Ecole du Flux ? Ne répondez surtout pas, c’était naze, je vous l’accorde.

Eva esquissa un fabuleux sourire charmeur dont elle avait le secret, laissant Caliban retirer d’un geste vague le savon qui coulait sur son visage. Un simple contact physique avait tendance à changer considérablement l’attitude de la jeune femme. Enfin… tout dépendait bien sûr de son humeur initiale, des circonstances, et du geste en question… Et là, vu les paroles qui suivirent… le regard de la professeur de la Luxure s’alluma d’une lueur intrigante. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté pour toiser son Directeur de ce même air à la fois mystérieux et engagent, puis, une fois de plus, elle haussa les épaules, de manière purement machinale, pour répliquer d’une voix chaude :

- S’il n’y a que ça qui vous dérange, je peux éventuellement me coller à autre chose qu’à vos notes…

Eva se mordit la lèvre sensuellement, autant par effet de style, que pour s’empêcher de laisser échapper un petit rire, sous la phrase « J’ai mon attirail sur moi… » Non, vraiment ? Bien, soit elle avait les idées naturellement mal placées – ce qui était vrai – soit cet homme était parfaitement conscient d’enchaîner sous-entendu sur sous-entendu. La jeune femme se contenta d’hocher la tête en guise d’approbation, lorsqu’il lui montra son « attirail », ce qui eut pour simple effet d’envoyer des gouttelettes un peu partout autour d’elle, puis elle se décrocha du mur pour passer devant lui et le mener jusqu’à ses appartements. Ben oui, soyons stratégique… autant rester devant. Dans son dos, la serviette se soulevait progressivement au rythme de ses pas, frôlant par moment l’indécence suprême.
Et par-dessus son épaule, elle ne put s’empêcher d’ajouter :


- Je tiens à préciser tout de même que cette fois-ci je n’ai absolument fait aucune bêtise… Ce n’est pas toujours ma faute si mes tuyaux sont bouchés, vous l’apprendrez par vous-même.

Et lorsqu’elle termina cette phrase ô combien poétique, ils parvenaient jusqu’à la porte grande ouverte de ses appartements. Le jeune femme s’effaça pour le laisser entrer, et faillit refermer la porte derrière eux, par simple habitude. Ce qu’elle ne fit pas. A la place, Eva pointa du doigt en direction de la salle de bain également ouverte, et que l’on pouvait difficilement louper. Plus loin, les draps de soie de son lit étaient toujours aussi défaits… était-ce donc leur état permanent ?


- La salle de bain est par ici, je suppose que vous devez vous en souvenir.

Et la jeune femme adressa un clin d’œil malicieux à l’intention du Directeur…

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Caliban Leviaz
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyMar 22 Jan - 1:14

-Ma femme n'aurait pas été d'accord avec vous au sujet de la galanterie. Mais le débat sera bref : elle est morte, et vous ne vous comportez pas comme une dame. Mais je peux être gentleman si vous le désirez... les efforts, je sais les faire.

Il ne fit pas de réflexion quant à la certaine tendance à ne pas s'excuser de la part d'Eva. S'il s'attardait sur ce genre de choses avec ses professeurs, il risquait d'en avoir pour des siècles. Il ne savait pas, d'ailleurs, si un seul d'entre eux prenait le temps de s'attarder sur une notion, même vague, des bonnes manières. Probablement que non. Lui, au moins, en avait un soupçon.

Caliban rangeait ses feuilles avec un ordre précis, oui, et sans faire de réflexion quant à l'aide qu'aurait pu lui apporter la professeur de la Luxure. Elle avait probablement raison de le laisser se débrouiller seul. Toute aide aurait pu être très mal prise. Très très mal prise, même. Mais il souriait aux réflexions qu'elle lui renvoyait au sujet de ses moqueries. Bon, il était vraisemblablement d'assez bonne humeur, pour demeurer à quatre pattes avec un sourire semi-amusé/semi-sadique, face à une femme nue. Il n'en avait même, apparemment, rien à faire.

Quand il se redressa, il remarqua un regard presque trop intéressé à son goût sur les feuilles qu'il tenait. La question était : Eva Eden connaissait-elle le code binaire ? Le Directeur jugea que ce n'était pas important, et se contenta simplement de hausser les épaules, comme si cela n'était pas important. Son avis sur monsieur Mammon ? Très simple : il lui avait demandé une amélioration de logiciel pour un de ses cours, il l'avait préparée. Pas par sympathie extrème, pas pour lui faire plaisir, non, mais il fallait bien s'occuper des élèves.


-En effet, votre jeu de mot manquait de... hum... bref, vous pourriez faire mieux.

Et puis s'ensuivit un regard qui aurait mieux fait de ne pas exister. Parce que se montrer ainsi face à l'Envie était le meilleur moyen de trop l'intéresser. une lueur presque dangereuse s'installa au creux de l’œil de Caliban, en entendant le ton, et la proposition d'Eva. Il s'approcha doucement d'elle, avec son sourire désormais sadique...

-Vous me tentez... mais sauriez-vous répondre à mes attentes ?

Il n'attendit pas la réponse, et continua le chemin derrière elle, non sans laisser son regard happer les courbes de la demoiselle qui ouvrait la marche. Oh, la situation devenait plus que dangereuse. Si l'Envie et la Luxure allaient vers le même but, cela pouvait être interminable... ou presque.

Caliban passa la porte devant la jeune femme, lui jeta un regard étrange, en haussant les épaules. Oui, il savait parfaitement où était la salle de bain. Mais avant d'y aller, il tendit un de ses grands bras, avec ses mains d'artiste, et ferma la porte.


-Vous oubliez vos habitudes, miss ?

Un oeil terriblement envieux vers le lit, une main qui, étrangement, se retrouva à frôler le postérieur de la professeur, et le voilà parti vers la salle de bain. Il prit soin de couper l'eau avant d'entrer dans la douche, puis se mit à vérifier les jointures du robinet et le pommeau avec intérêt. Par soucis de perfection, il resserra tout.

Avant d'entrer dans la douche, il avait retiré sa blouse, sa veste et ses chaussures, ainsi que ses chaussettes, bien sûr. Il n'allait pas non plus prendre le risque d'être trempé. Puis il se redressa, sortit de la douche, et se dirigea vers un coin sombre de la salle de bain, pour retirer une petite partie du mur qui n'avait pas l'air, jusqu'à ce qu'il y touche, faite pour bouger. Derrière, il y avait un nombre inconscient de tuyaux. Clé à molette à la main droite, lampe torche à la main gauche, le borgne commença son travail...


-Décidément, personne n'a suivi les plans chez les plombiers, pour la construction de cette école. Je savais que je devais faire tout tout seul. Je le savais. J'avais pas le temps...

Il grognait un peu en travaillant... bon, c'était normal, il faisait ça souvent.


-Oserais-je demander quelque chose en échange de mon service ? Quelque chose que vous me donnez bien envie d'avoir, évidemment...


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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyMar 22 Jan - 15:21

Eva s’était contentée d’une petite moue purement sceptique alors que Caliban s’était mis à évoquer sa femme. A vrai dire, la professeur se moquait pas mal de ce genre de détails, mais elle ne s’attendait simplement pas à ce qu’il mentionne sa propre femme dans un moment tel que celui-ci. Et d’ailleurs, qu’il soit galant ou non n’avait pas plus d’importance. Eva n’avait qu’une très vague notion de ce que pouvait bien être la galanterie… pas grand monde s’était déjà montré galant avec elle. Et ce, simplement parce que Caliban avait raison : elle ne se comportait pas comme une dame. Et elle s’en réjouissait, d’ailleurs. Elle fut soulagée de l’entendre dire. Le contraire l’aurait effrayée. Alors elle ne dit rien, notant seulement au passage que son Directeur devenait de plus en plus conciliant, puisqu’il allait jusqu’à se proposer de faire des efforts… Très bien, soit ce n’était pas vraiment Caliban… soit elle n’avait pas eu à faire plus qu’à le percuter à moitié nue, pour attirer son intérêt.

La deuxième solution était certainement la bonne, et celle qui lui parut la plus alléchante, à vrai dire… D’autant plus lorsqu’elle fixa son attention sur le sourire sadique du Directeur, qui s’approchait sensiblement d’elle pour la mettre au défi de répondre à ses attentes. Oh, vraiment ? Le regard d’Eva semblait briller d’un feu vert pur, un feu tentateur… mais dangereux. Dangereux pour elle, ou pour les autres ? Le doute était permis… Et peut-être était-elle parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. Oui… bien sûr qu’elle en était consciente. Sinon, jamais elle n’en serait arrivée là, c’était aussi simple que cela. Alors ce fut un bref murmure, suave et léger, qui franchit les lèvres attirantes de la jeune femme, comme un défi délicieux :


- Et vous… sauriez-vous répondre aux miennes ?

Eva ne vérifia même pas si l’homme avait bel et bien entendu ce qu’elle venait de lui murmurer. Peu importait au fond. Elle donnait l’impression, justement, que rien n’était véritablement important. Rien ne la touchait assez peut-être… Non, c’était faux. Bien au contraire. Eva était sujette aux passions les plus brusques et les plus inattendues, qui lui traversaient soudainement l’esprit ou le corps, qu’elle soit couverte de savon ou non. Alors la jeune femme arborait un sourire qui par moment, ressemblait au sadisme intéressé que dégageait Caliban… à ceci près qu’elle rayonnait également d’une sorte de chaleur qui semblait provenir de son corps lui-même. Comme si l’on s’attendait presque à voir l’eau sur sa peau devenir soudain vapeur. Ce qui n’arriva pas, bien entendu… En revanche, le regard intrigant d’Eva croisa celui, étrange, de son Directeur, alors qu’il referma la porte derrière eux.

Eva avait-elle laissé précisément la porte ouverte dans le but de s’assurer qu’il prenne l’initiative de la fermer ? C’était une hypothèse parmi d’autre, puisqu’elle ne laissa rien paraître de sa surprise suite à ce geste… Bien au contraire, il y eut ce qu’on appelle communément de la satisfaction, sur son joli visage aux allures de tentatrice à la fois prête à tout, et intouchable. Oui, intouchable… Eva souriait d’un air charmant, allumait l’intérêt de son interlocuteur par son regard d’émeraude et par les courbes de son corps… mais elle demeurait encore inaccessible. Incroyablement inaccessible. Oui, la professeur de Luxure était ouverte à toutes les propositions, comme elle aimait à le clamer dans tous les couloirs… mais elle avait ce petit quelque chose qui empêchait qu’on ne la touche… sans qu’elle ait clairement donné son accord. De peur, peut-être, d’un brusque retournement de situation… Comme un animal prêt à mordre. C’était un défi de plus, sans doute… Une manière d’attiser l’envie…
Eva haussa simplement les épaules, comme pour chasser la question de Caliban, qui semblait plus rhétorique qu’autre chose, de toute manière, et capta aisément le regard envieux qui se déposa un bref instant sur le lit. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, ses cheveux mouillés retombant les uns à la suite des autres sur sa peau brillante. Oui… c’était toujours l’effet qu’il faisait, ce lit… Etait-ce pour cette raison qu’elle ne prenait jamais la peine de le refaire convenablement ? Ou plus précisément, qu’elle le défaisait stratégiquement ?

Eva arqua un sourcil, non pas surprise, mais satisfaite de constater que l’indifférence de Caliban n’était plus d’actualité, en sentant la main dudit Caliban venir s’égarer consciencieusement au niveau de son postérieur. Elle ne protesta pas. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Cependant, elle ne l’encouragea pas non plus… Ne pas le laisser croire qu’il avait gagné la partie. Personne n’allait gagner… Ou peut-être allaient-ils gagner tous les deux, finalement. La jeune femme cligna des yeux et resserra ses mains sur la serviette autour de son corps, comme pour ménager l’envie qu’elle savait s’être emparée du Directeur. Désormais, il n’y avait plus aucun doute à avoir… ses yeux seuls, aussi insondables que pénétrants, suffisaient à trahir le fond de sa pensée. De la seule pensée assez violente du moment… Et si elle ne cherchait pas à la cacher, ce n’était pas car elle n’en était pas capable… mais qu’elle jugeait cela inutile.

A pas de loup, elle entra à la suite de Caliban dans la salle de bain, et observa en silence son manège, vaguement surprise, cependant, de constater que le Directeur était véritablement entré ici pour régler son problème. Non, à vrai dire, elle ne s’était pas imaginé que le savant fou ici présent avait aussi une formation de plombier. Ce qui était visiblement le cas, puisqu’elle le voyait maintenant ouvrir une paroi dans le mur, dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence, et se mettre en devoir de protester contre le travail de ceux qui avait installé tous ces tuyaux à sa place. A vrai dire, Eva ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il faisait en réalité, mais peu lui importait… du moment qu’il réparait sa douche, le pourquoi du comment n’était pas utile. Non, absolument pas, même…

Alors la jeune femme, la serviette toujours drapée autour de son corps, quelques bulles de savon éparses glissant encore le long de ses courbes, s’assit tranquillement sur le rebord de sa baignoire, juste en face de l’endroit où travaillait Caliban. Baignoire qui avait des airs de jacuzzi, après mûre réflexion… Eva croisa élégamment les jambes, et posa une main sur son propre genou, pour faire glisser doucement ses doigts humides le long de sa cuisse, tout en esquissant un sourire entendu, lorsque le Directeur demanda enfin ce qui planait déjà dans l’air depuis un certain temps… La jeune femme laissa passer un court instant de silence, l’air impénétrable, puis se mordit sensuellement la lèvre, avant de répliquer d’une voix qui avait à présent une teinte irrésistiblement chaude :

- Humm… Si vous réparez ma douche, bien entendu… Oui, je serais éventuellement prête à vous accordez ce que vous désirerez…

Le contraire aurait été fort surprenant, au fond… Mademoiselle Eden se redressa soudain, prenant soin dès à présent de garder sa serviette pour masquer un minimum aux yeux de Caliban ce qu’il ne pouvait pas encore voir, et fit quelques pas dans sa direction, se plantant juste derrière lui, pour faire mine de regarder ce qu’il était en train de faire. Ce qui était totalement faux… ce qu’il faisait n’avait pas plus d’importance que le savon qui s’égouttait encore du corps de la jeune femme. Eva observait plutôt les mains du Directeur, avec une envie qui croissait à chacun de leurs mouvements… L’homme pouvait sentir, juste dans son dos, le souffle chaud et altéré de la Luxure elle-même…
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyMer 23 Jan - 17:08

Le Directeur avait l'air de s'y connaître plutôt bien dans la plomberie. Ou alors, il cachait tant et si bien son manque de culture qu'il grognait continuellement que ce qu'il aurait fait, lui, cela aurait eu au moins le mérite d'être plus propre. Il fallait, d'ailleurs, reconnaître que pour une fois, il ne disait pas que les autres étaient meilleurs que lui. Donc, en quelque sorte, on pouvait facilement déduire que ce que le Directeur avait sous le nez était purement et simplement du travail très mal fait.

Enfin, il n'avait pas que du travail très mal fait sous le nez, loin de là, puisque son unique oeil vif remontait régulièrement pour observer la femme qui lui faisait face. Oh, il avait appris à la connaître, et il savait que tant qu'il n'aurait pas de véritable autorisation de s'approcher d'elle, il valait mieux qu'il continue son travail de plombier. Il retroussa ses manches, fronça les sourcils. Il devait arrêter de penser à elle s'il voulait terminer rapidement ce qu'il faisait. Cela n'était cependant pas ce qu'il y avait de plus simple : le savon qui demeurait sur les corps d'Eva, et cette serviette, dernier rempart pudique, n'étaient pas là pour le calmer. Les courbes de la tentatrice luisaient légèrement, et le ramenaient régulièrement à cette pensée unique : faire Eva sienne, ne serait-ce que pendant un instant.

Et avec cette pensée, il ne devait pas oublier qu'il était là pour réparer une douche. Chouette.

Elle s'approcha de lui. Trop, probablement, puisqu'il sentit une sorte de frisson lui parcourir le dos, une chaleur autre derrière lui. Elle était là, tout près, et il avait de plus en plus de mal à se concentrer. Ses gestes devenaient même plus fermes, plus décidés à passer à autre chose. Caliban ne voulait pas, cependant, faire du mauvais travail. Alors il tenta de faire, en vain, abstraction. Il n'y arriverait jamais. Pas avec la Luxure derrière lui. Et si elle continuait, elle allait appeler les côtés les plus ombres de son vice.

Oh, il était aussi responsable de la situation. Oui, bien sûr. Mais il aurait bine aimé un peu d'aide. Un refus alors qu'il en était encore temps. C'était trop tard, désormais. Il referma la trape qu'il avait ouverte, se redressa légèrement pour atteindre la douche, dans laquelle il entra. Il crut qu'un peu d'eau froide le calmerait dans ses ardeurs, ou lui changerait les idées. Raté. Parce que l'eau qu'il venait de faire revenir n'était pas froide du tout. Piqué au vif par la chaleur, quelque peu trempé, il referma le robinet en roulant son unique oeil vif derrière ses lunettes embués. Le message était clair : "vous êtes folles de faire fonctionner ce truc à cette chaleur !".

Mais le message fut bref, puisqu'il fixait la Luxure... et que cela n'allait pas l'aider. Il serra ses poings, là, dans la douche, en la dévorant du regard. Son rictus se fit plus sensuel, immédiatement. Et ses longues mains reprirent place contre la couture de son pantalon, sereines, en ayant pourtant une forte envie de posséder la professeur qui lui faisait face.

-J'ai réussi.

Un constat, simple, unique, qui laissait sous-entendre quelque chose de plus profond, bien sûr. Il attendait, maintenant, qu'elle s'occupe de sa part du marché. Mais avant cela, il sortit de la douche, puis retira ses lunettes de couleur trempées, pour les essuyer distraitement sur la première serviette venue.

-Il n'est pas nécessaire, je suppose, de vous dire ce que je désire...

Caliban posa son regard sur la jeune femme, et sourit doucement. Il n’était pas encore au summum de son vice, il pouvait être bien pire. Là, il avait presque à portée de main l’objet de ses actuels désirs, et, cela lui permettait au moins de ne pas devenir trop dément… à moins qu’elle ne fasse quelque chose pour le rendre plus terrible, bien sûr.
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyJeu 24 Jan - 1:10

Si Eva observa intensément le travail de Caliban, ce n’était certainement pas pour savoir s’il savait s’y prendre, ou même pour espérer voir sa douche réparée. Encore que… rien ne pouvait être tout à fait sûr. Mais tout de même… Les yeux précieux de la jeune femme gardaient en leur sein une lueur chatoyante qui suivait agréablement les mouvements des mains du Directeur, qui bizarrement, devenaient plus fermes et plus rapides. Le sourire d’Eva se modifia vaguement… Avait-elle senti ce qu’elle produisait chez l’homme, en cet instant précis ? Etait-elle consciente de jouer un jeu étrange, soudainement ? Peut-être que oui, peut-être que non… Elle aussi, avait doucement changé. Son visage reflétait une sérénité un peu obscure… celle de maîtriser la situation ? Ou bien peut-être celle qui précédait une impulsivité démentielle qui faisait partie d’elle…

La jeune femme cligna des yeux, et soupira légèrement, d’une manière à peine audible, mais particulièrement sensuelle. Et elle détourna lentement le regard… Voulait-elle cesser ce manège ? Observer les mains de Caliban altérait son souffle, et laissait son imagination débordante dresser les visions de ces mains-là parcourant son propre corps. Un frisson incontrôlable lui traversa le dos, et son sourire ne s’en fit que plus grand. Elle adorait ces moments-là… Ces moments où elle se sentait perdre toute maîtrise d’elle-même. Céder… céder à quelque chose qui lui donnait l’impression d’être encore plus invincible. Plus lucide aussi. Et si vivante, surtout… Elle ne voyait plus qu’une chose. Il n’y avait désormais plus qu’une seule chose susceptible d’attirer assez son intérêt.

Cette chose était présentement une personne, d’ailleurs, qui avait les traits et l’apparence du Directeur de l’Ecole du Flux. Directeur qui venait de rentrer dans la douche de la jeune femme, après avoir vraisemblablement clos son travail. Eva croisa les bras, un sourire à la fois lointain et irrésistible ancré sur ses lèvres, tandis qu’elle l’observait mettre en route l’eau, et se montrer passablement surpris par sa température. La jeune femme compris parfaitement le message qui lui valut un tel regard, mais elle n’avait pas du tout l’envie de répliquer quoi que ce soit. Elle se contenta donc d’un de ses célèbres haussements d’épaule indifférents, pour bien montrer que cela n’avait aucune espèce d’importance. Ce qui était le cas, pour l’un comme pour l’autre, visiblement…

Sous le sourire sensuel de Caliban, et sous ce regard qui semblait la dévorer littéralement, Eva sentit sa peau se mettre à brûler doucement, et elle remonta vaguement la serviette autour d’elle, de manière faussement pudique… et on ne pouvait plus calculée, puisqu’elle dévoila ainsi un peu mieux le haut de ses jambes encore humides. La jeune femme se contenta de pencher légèrement la tête sur le côté en guise d’approbation, lorsque le Directeur constata platement que sa part du marché était remplie, et bien remplie. Eva prit tout juste la peine d’ouvrir les lèvres, pour murmurer en retour deux mots qui voulaient dire bien d’avantage. Peut-être un « oui » ?


- Je vois…

Certes… La Luxure resta terriblement immobile, soudainement. Caliban sortit de la douche, légèrement trempé, et vint essuyer ses lunettes sans qu’Eva n’esquisse le moindre geste vers lui, quand bien même, sans doute, elle en aurait éprouvé l’envie. Cela faisait certainement partie du jeu… Peut-être la jeune femme jugeait-elle ne pas avoir assez attisé le désir de son Directeur, pour se permettre de paraître distante. Distante ? Non, elle ne l’était pas le moins du monde… Elle ne bougeait pas, certes… Mais on pouvait presque littéralement apercevoir des frissons traverser sa peau nue, et son regard… quel regard… Il n’aurait pu y avoir plus de passion. La passion démesurée… dans toute sa liberté. Celle que l’on a jamais entravée… Elle la voulait, maintenant.

Alors elle bougea…Elle bougea suite à la demande implicite de Caliban… Elle bougea, et en un simple pas, fut juste devant lui. Il pouvait presque entendre distinctement le souffle de la jeune femme, chaud et irrégulier, comme un bruit hypnotique et grisant. Elle se hissa sur la pointe des pieds, pour relever son visage à hauteur du sien, et ferma les yeux. Les lèvres d’Eva n’étaient qu’à quelques millimètres de celles de son Directeur, et elle les effleura simplement, pour murmurer :


- Ce ne sera pas nécessaire, non… Accordez-moi simplement cinq petites minutes et je suis à vous…

Les doigts de la jeune femme glissèrent le long de la chemise mouillée de Caliban, comme si elle voulait dès à présent la lui retirer, mais elle ne le fit pas… La caresse, douce et fugace, avait des airs de promesse. Et la bouche engageante se déposa juste à côté des lèvres de l’homme, comme une sorte de défi. Eva inspira profondément, laissant son souffle caresser la joue du Directeur, avant d’éloigner légèrement son visage, pour refermer soudainement ses doigts sur la chemise de l’homme, et le mener doucement jusqu’à la porte de la salle de bain. Le mettre à la porte pendant qu’elle se rinçait enfin ? Cela revenait sensiblement à cela, oui… Au détail près, bien sûr que la porte resta stratégiquement entre ouverte, et que Caliban put apercevoir, l’espace d’une fraction de seconde calculée, la serviette tomber aux pieds de la tentatrice, qui s’éclipsa dans sa douche. L’eau s’écoula l’espace de deux ou trois minutes maximum, et du bruit à l’intérieur de la pièce indiqua qu’Eva sortait à nouveau de sa douche… et incitait à l’y rejoindre. Tout en sachant qu’il ne le fallait pas.

Encore une trentaine de secondes insoutenables, et la porte s’ouvrit en grand, révélant une Eva qui n’avait pas tellement changée, si ce n’était que sa peau n’était plus couverte de savon, et semblait un petit peu plus sèche… un petit peu seulement, parce qu’elle n’avait pas pris soin de se frotter outre mesure. Quelqu’un s’en chargerait certainement pour elle d’ici peu. Elle avait toujours une serviette autour du corps, mais qu’elle avait admirablement bien attachée, de sorte qu’elle avait à présent les mains libres.

Mains dont elle se servit pour saisir à nouveau les pans de la chemise de Caliban, et l’attirer soudainement à elle, sans commentaires, ni explications. Comme Eva le faisait toujours… Les lèvres douces et sucrées de la jeune femme rencontrèrent celles de son Directeur. Ce n’était certainement pas la première fois que cela arrivait… ni qu’elle embrasse quelqu’un, n’importe qui, d’ailleurs… Et pourtant, les baisers d’Eva avaient quelque chose de particulier. Comme si aucun d’eux ne se ressemblait, ce qui donnait l’impression à chaque fois, de l’embrasser pour la première fois.
Au fur et à mesure de son baiser, la professeur de la Luxure fit sensiblement reculer son Directeur, de sorte qu’il se retrouve finalement assis sur le lit, avant même d’avoir compris ce qui lui arrivait. Eva entre ouvrait déjà la chemise de l’homme avec une dextérité inégalée, lorsqu’elle arracha finalement ses lèvres des siennes, sans doute pour reprendre son souffle. Elle esquissa un sourire malicieux, les yeux brillants, et murmura à nouveau :


- Vous n’aviez pas quelques… codes binaires à vérifier, Monsieur le Directeur…

Elle jouait encore… le but n’était ni de lui rappeler ce qu’il devait faire, ni l’inciter à se reprendre… Tout au contraire. Il fallait lui montrer à quel point il en avait envie… et entre Eva Eden presque nue, et des feuilles remplies de codes binaires, et bien… il avait encore le choix, après tout. La jeune femme esquissa une petite moue charmante, et se pencha vers lui, rapprochant à nouveau son visage, pour l’obnubiler de son regard, mais aussi accessoirement pour lui offrir une vue fort intéressante. La remarque qui suivit, en revanche, fut un peu inattendue :

- Vous avez conscience, j’espère… que je risque ma vie, là

Allusion, sans doute, à Nix, qui n’appréciait que très modérément qu’Eva Eden rôde trop souvent auprès de son père. La jeune femme avait l’intime conviction que la fille de Caliban serait sujette au meurtre, si elle découvrait ce qu’il se passait ici. Oh, en définitive, cela ne dérangea pas vraiment Eva. Au contraire… cela ne faisait qu’amplifier une passion subite, de la savoir si interdite. Et c’était peut-être un moyen, après tout, de faire sentir à Caliban qu’elle pouvait être presque inaccessible…

Lui assis sur les draps de soie rouge de la jeune femme, elle, était restée debout juste en face de lui, les lèvres à quelques millimètres des siennes, les mains posées sur les genoux du Directeur…
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyVen 25 Jan - 13:40

[HRP : bon, je ne suis pas encore dans la dépravation totale comme je sais le faire x), mais étant donné que Caliban a des gestes et pensées osées, sans pourtant faire des choses qui me paraissent trop... trop... je vous mets quand même en garde :
/!\ message à caractère sensuel -non, pas sexuel, encore x) -
... l'art et la manière de passer pour une Admin dépravée...]

Le Directeur respira le souffle de la jeune femme qui s'était hissée jusqu'à lui, avec un sourire des plus étranges. Les yeux mi-clos, il avait l'air tout simplement dans son élément. Elle venait attiser ce qu'il y avait de plus sombre en lui, et il ne pouvait pas l'empêcher... il ne voulait pas l'en empêcher. Il préférait la fixer de son regard sombre, frissonner légèrement en sentant son souffle conte sa peau, puis, se laisser porter jusqu'à la sortie de la salle de bain, où il demeura silencieux.

Caliban était peut-être un peu masochiste. Ou, alors, il savait que l'Envie était, au donc, sa force. Si bien qu'il la fixa, de son oeil si pâle, lui derrière une porte entrouverte, elle dans la salle de bain. Il entrevit son but, ce qu'il désirait posséder à cet instant précis. Et il ne s'en sentit que plus décidé. Son regard captait une image violette de la salle de bain, une vapeur qui ne laissait plus que deviner le corps d'Eva. Oh, cela n'avait pas l'air de plus le déranger. Et il fallait avouer que la femme passant ses mains sur son propre corps avait quelque chose de voluptueux et de tentateur. Il fallait qu'il tente de faire mieux qu'elle... de la posséder mieux qu'elle ne pouvait se posséder.

Et puis elle sortit, laissant un peu plus le désir prendre soin du corps de l'homme qui l'attendait. Elle était seule, après tout, et rien ne l'empêchait de venir. Rien ne l'empêchait de quitter son poste d'observation, là, voyeur le regard fixé sur la maigre ouverture qui lui était destinée, de la porte. Il avait les bras croisés, patient, comme enfermé dans son propre monde. Monde dans lequel Eva Eden était entrée... tout en lui proposant de faire partie du sien. Un instant, il vit la porte différemment. Cette porte, ni réellement ouverte, ni fermée, c'était le lien entre leurs deux Péchés. Quand l'un d'entre eux la passerait, ils pourraient se rejoindre, et il n'y aurait, pendant un temps, plus de frontière entre l'Envie et la Luxure. Sans chercher la même chose, ils utiliseraient les mêmes moyens.

La porte s'ouvrit. Il se redressa, quittant le mur contre lequel il était adossé. Là, leurs deux mondes s'entrechoquaient. Là, il était trop tard pour seulement songer à faire demi-tour. Ils allaient s'offrir l'un à l'autre, partager peut-être un peu de solitude. Caliban avait parfois le malheur d'être conscient de ce qu'impliquait son Péché, puis, il l'oubliait, puisqu'il n'y avait rien à faire, puisqu'il se savait, ou se croyait, incapable de combattre sa propre nature.

Si les baisers d'Eva Eden étaient si particuliers, puisque toujours uniques, ceux de Caliban Leviaz avaient aussi étranges : il faisait sentir son désir dans chaque mouvement de ses lèvres, et avait l'air plus de quelqu'un qui conquérait par besoin, qui sentait les gestes de son corps comme vitaux. Si elle ne devenait pas sienne, alors, sa vie n'avait plus aucun intérêt. Si elle devenait sienne, la vie en perdrait tout autant d'intérêt. Il était probablement maudit, au fond de son âme, pour en arriver là. Et Eva n'avait pas l'air de l'avoir rendu suffisamment fou pour lui faire oublier sa tendance auto-destructrice...

Le Directeur était assis sur le lit de la professeur. Sa chemise ouverte laissait voir un corps qui n'avait rien de particulièrement athlétique, mais que sa tendance au bricolage avait permis de ne pas se faire posséder par les rondeurs. La plupart des muscles de cet homme se trouvaient dans ses bras, de toutes manières. Son regard se releva vers les yeux verts d'Eva, quittant les courbes qui lui faisaient face.


-Comme vous l'avez dit vous-même : monsieur Mammon, je l'emmerde. Il patientera le temps qu'il faudra.

Et son regard s'arracha à celui de la jeune femme, pour observer de nouveau son corps, ses courbes engageantes, qui ne devraient plus attendre que ses mains, désormais. Mais elle parla de sa fille, faisant légèrement tiquer le Directeur.

-Si vous jugez que vous risquez votre vie, alors je suis fier qu'elle ait au moins suffisamment de charisme pour vous donner cette impression. Mais il ne devrait rien y avoir à craindre : si elle nous observait, elle nous aurait déjà arrêtés bien avant. Et pour être sincère... je fais selon ce que je désire... et je vous désire.

Il plissa les yeux derrière ses lunettes, puis s'approcha doucement d'elle. Ses lèves rencontrèrent la peau du cou de la demoiselle, impérieuses.

-Je sais que je ne risque pas grand chose, mais c'est vrai que le problème est présent pour vous... alors, avez-vous peur de la mort, Mademoiselle Eden ? Avez-vous suffisamment peur pour ne pas vous laisser tenter par le Désir ?

Il ponctua sa phrase d'un geste : ses mains se posèrent sur les hanches d'Eva, puis remontèrent, doucement, suivant les courbes du corps féminin, s'attardant sur sa poitrine, pour esnutie caresser son visage, et terminer sur ses lèvres. Il brisa le contact. De ses baisers comme de ses mains, et sourit doucement. Chacun de ses gestes prouvaient qu'il était bien avancé dans le désir. Et son oeil brillait d'une envie particulière.

-Vous pouvez encore reculer, professeur...

Faux, ils ne pouvaient plus reculer. Il le savait parfaitement. Plus rien ne pouvait les arrêter.


Dernière édition par le Jeu 14 Fév - 1:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptySam 26 Jan - 17:06

[HRP : Hum, bon… je sens qu’on va se faire une réputation, dès le départ, tiens… Non franchement on fait fort, au bout de trois ou quatre réponses… Un record ! Tout ça pour dire la même chose… je ne suis pas encore dans la dépravation totale, mais on ne sait jamais, au cas où certains ne voudraient pas être choqués, je préviens de la même chose !^^
/!\ message à caractère sensuel… Eh non, toujours pas sexuel, même si on s’en approche dangereusement…
De l’art et la manière de soutenir l’Admin dépravée ! XD]

La respiration de la jeune femme, face au Directeur, avait cet accent de douceur et de luxure, irrégulière, mais aussi chaude et sensuelle que l’avaient été ses lèvres quelques instants auparavant. Eva était à l’aise… incroyablement à l’aise. Tout ce qu’elle faisait à présent, lui semblait naturel. Oui, comme une seconde nature… Ou peut-être la première, la seule digne d’intérêt. Celle qui la dominait toute entière… Elle était si délicieuse, cette nature-là, chaque fois qu’elle la laissait n’en faire qu’à sa guise. Pourquoi s’en priver ? Il n’y avait pas de réponse à cette question… La jeune femme semblait parfaitement maîtriser la situation.

Les baisers de Caliban avaient quelque chose de vraiment délicieux, car elle sentait dans chacun de ses mouvements son envie elle-même s’imposer… Etait-elle consciente des sentiments qui agitaient réellement l’homme en face d’elle ? Pour assouvir ses propres pulsions… peut-être n’en avait-elle pas grand-chose à faire, au fond ? Mais Caliban était l’une des personnes capables d’accéder plus encore à ce qu’elle désirait… Elle n’était que rarement déçue, en règle générale, après avoir fait l’amour… Mais elle n’avait pas le souvenir d’avoir regretté un jour un instant d’abandon grisant avec son Directeur.

Peut-être était-ce en partie pour cette raison que ses yeux brillaient à ce point, observant avec une délicieuse promesse l’intensité de ceux de Caliban, qui ne se gênait pas le moins du monde pour parcourir les courbes de son corps. Ce qu’elle recherchait très précisément, d’ailleurs… La peau de la jeune femme frissonnait par instant, de frustration, ou d’impatience, peut-être… Mais l’impatience était encore plu intéressante à faire languir, Eva le savait plus que personne. Ce fut pour cette raison qu’elle ne sembla nullement surprise d’entendre Caliban répondre à ses quelques réflexions, engageant un semblant de conversation. Les lèvres de la jeune femme esquissèrent une petite moue amusée absolument charmante, lorsque Caliban envoya tout bonnement sur les roses le professeur de l’Avarice, à qui il devait pourtant rendre un petit service. Elle n’en attendait pas moins, à vrai dire… Mais la suite l’amusa plus encore.

Eva devait faire un effort considérable pour modérer l’ardeur qui empoignait son corps comme sa conscience, et parvenir à saisir les mots qu’il prononçait à son intention… Des mots qui lui donnèrent envie de rire. Oui, de rire… Parce qu’il laissait sensiblement croire qu’Eva pouvait éventuellement avoir peur des représailles avec Nix. Au point de refuser un instant de plaisir et de passion subite ? C’était ridicule… Et si plaisant à la fois, qu’elle oscilla entre un rire franc, et un soupir appréciateur en sentant les lèvres du Directeur se déposer dans son cou. Eva fit disparaître l’émeraude de son regard derrière ses paupières closes, et opta pour un soupir sensuel, tout en faisant glisser l’une de ses mains jusque derrière la nuque de l’homme, comme une sorte d’incitation implicite.

Elle arborait un sourire à la fois satisfait et envieux, impatient et amusé… Tout bonnement envoûtant. Et puis les mains de Caliban vinrent enfin frôler son corps, sans pour autant le débarrasser du faible rempart qui protégeait encore, pour si peu de temps, la pudeur de la jeune femme. Jeune femme qui rabattit légèrement la tête vers l’arrière, ses cheveux sombres retombant sur ses épaules. Son dos se cambra vaguement, avec une sorte de grâce désireuse, et elle se mordit la lèvre, pour laisser échapper un soupir un peu tremblant. Signe d’une impatience qui l’emportait progressivement sous les gestes de l’homme…

Et puis il brisa soudain le contact, lui faisant rouvrir les yeux avec une soudaineté presque passionnée. Son regard vert, un peu trouble déjà, comme ailleurs, se posa sur le visage de Caliban, qui disait… disait une chose encore plus stupide que les précédentes. Oui… Cela faisait encore partie du jeu… Alors Eva sourit d’un air enjôleur, et avança son index vers les lèvres de l’homme, dont elle traça délicatement les contours, tout en laissant échapper un rire chaud qui ressembla à un murmure haletant.


- Reculer ?... Non… Vous savez bien que non, n’est-ce pas ?

La jeune femme se penchait de nouveau, pour effleurer la joue du Directeur de la sienne, et murmurer à son oreille, son souffle tiède caressant sa nuque, et sa voix rieuse modulant des intonations envoûtantes :

- Il y a longtemps que vous l’avez compris… que je ne laisse rien entraver ce que je désire… Ni elle, ni vous, ni n’importe qui d’autre… La vie est trop courte pour prendre la peine d’en craindre la mort… Elle viendra bien assez vite, qu’en dîtes-vous ? Et en l’attendant… je veux ce qui me fait plaisir… Et c’est vous qui allez me l’offrir… maintenant…

Eva se redressa lentement, laissant ses cheveux humides chatouiller la peau du Directeur, tandis que ses doigts agiles s’enroulaient voluptueusement autour de son cou, pour redescendre lentement et se frayer un passage à travers les pans de sa chemise entre ouverte, frôlant agréablement la peau nue qu’ils découvraient. La jeune femme ferma à nouveau les yeux, laissant descendre progressivement ses mains, qui traçaient sur le torse de Caliban de ravissantes courbes imaginaires. Qui s’interrompirent soudain, dans le même temps qu’Eva rouvrait des yeux dansants, malicieux. Sa bouche, qui n’allait plus rester bien longtemps avare en baisers, s’étira en un sourire étrange, et elle éloigna ses mains, avec un petit signe de tête en direction de la porte. La voix suave de la professeur murmura pour toute explication :

- Vous m’aviez presque fait oublier la règle numéro une...

Règle numéro une, qui était ? Eva ne tarda pas à répondre à cette question implicite, en se retrouvant, après deux enjambées félines, jusqu’à la porte de ses appartements. D’un geste sec et naturel, qu’elle avait dû effectuer une bonne centaine de milliers de fois, elle tourna la clef dans la serrure, qui émit un faible bruit sourd et métallique, avant de laisser place au silence. Silence ponctué de la respiration toujours aussi irrégulière de la jeune femme.

La professeur de la Luxure revint plus rapidement qu’elle ne s’était éloignée, auprès de Caliban, et enroula à nouveau ses mains autour de son cou, pour murmurer encore :


- Vous comme moi nous savons… qu’il n’est pas possible de retourner en arrière…

Pas possible, peut-être… Mais surtout, elle n’en éprouvait nullement l’envie. Maintenant que chaque pore de sa peau vibrait de la même envie passionnée que sa conscience et son cœur battant à un rythme grisant… il ne restait plus qu’à les assouvir, ces désirs d’un instant… indéfiniment. Pour ressentir avec chaque fois plus de chaleur la sensation d’être vivante. Si vivante… A peine Caliban eût-il le temps de comprendre le sens de sa phrase, ou de se rendre compte qu’elle bougeait encore, que déjà, Eva s’était glissée sur ses genoux, juste en face de lui, et entreprenait avec dextérité de le débarrasser définitivement de sa chemise. Chemise qui se retrouvait jetée négligemment au pied du lit.

Les longues jambes satinées de la jeune femme invitaient aux caresses, et sa bouche au goût de danger se perdait déjà sur la peau de son Directeur, sur ses lèvres, dans son cou, puis légèrement plus bas, en un ballet enivrant et fiévreux. Caliban pouvait la sentir frémir tout près de lui, et brûler tout à la fois… Entre deux baisers, il pu percevoir la voix entre coupée de la jeune femme, qui soupirait doucement :


- Il n’y a plus de professeur… ni de directeur… Eva… Eva c’est mon prénom… Appelle-moi par mon prénom…

Le tutoiement soudain était-il volontaire ou non ? Il était difficile d’en être tout à fait persuadé… Et à vrai dire, c’était sans doute un détail bien secondaire, compte tenu des gestes fiévreux et habiles de la jeune femme, qui poussa lentement son Directeur, de manière à ce qu’il se retrouve allongé sur les draps rouges, juste au-dessous d’elle. Elle qui, bizarrement, n’avait pas seulement songé à retiré la serviette bien futile qui masquait encore des trésors insoupçonnés.
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyDim 27 Jan - 1:43

[HRP : ce sont les persos qui veuillent ça. Voyons... et puis pourquoi tu me soutiens, toi x) ?
/!\ message à caractère sexuel. (je vous ajoute la réflexion de la joueuse d'Eva, qui, l'autre jour, a dit quelque chose de bien intéressant : "ça va encore plus leur donner envie de lire.")
Nous avons décidé de mettre ça en spoiler. Parce que.]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyDim 27 Jan - 16:58

[HRP : Niark, je te remercie pour cette magnifique citation, maintenant ils vont tous croire que j’ai l’esprit passablement déplacé ! XD ( ce qui est peut-être vrai, après mûre et intense réflexion !^^ ) Donc inutile de préciser que mon message est sensiblement du même degré que le précédent… Ame pure et chaste s’abstenir !^^]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyLun 4 Fév - 18:28

[HRP : ... même chose, même si je juge qu'il est moins terrible que les deux précédents - j'me rattraperai plus tard XD - ]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyMer 6 Fév - 1:05

[HRP : idem, même si le mien aussi, est moins terrible, je pense^^]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyJeu 14 Fév - 19:04

[HRP : Niark Niark Niark... c'est parti !
... encore une fois, mon message est minuscule à côté du tien. Je complexe, na.]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptySam 16 Fév - 13:48

[HRP : Niark niark niark aussi !!^^
Beuh non, tu racontes n’importe quoi, c’est moi qui complexe !]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyJeu 21 Fév - 19:26

[HRP : Bon, si tout va bien on pourra repasser en mode non-spoiler d'ici peu XD.]

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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyVen 22 Fév - 1:10

[HRP : précisément, oui !^^ Donc je ne poste pas mon message en spoiler, parce que je n'en vois plus l'utilité, il est tout à fait sobre, je ne pervertirai personne ! XD]

L’oreiller émit un faible froissement de tissu satiné lorsque les cheveux d’Eva vinrent s’y perdre, alors qu’elle laissait sa tête y retomber sereinement. Les muscles tendus de son corps se décontractaient peu à peu, en une torpeur langoureuse dont elle profita encore… Dont elle profitait toujours. Même cet instant de lassitude nouvelle, de plénitude et de flottement qui l’enveloppait lui paraissait délicieux. Elle cligna à peine des yeux, puis poussa un faible soupir entièrement satisfait, presque inaudible, en sentant le corps du Directeur reposer lentement non loin du sien. Elle ne bougea pas… Pendant plusieurs minutes, qui semblèrent bien plus longues à la jeune femme, elle se contenta de rester ainsi allongée, les jambes agréablement engourdies, la poitrine soulevée par une respiration encore fortement irrégulière, et les courbes d’un corps langoureux parcourues de quelques frémissements soulignés par l’éclat des flammes de la cheminée. Eva ne s’était pas endormie… Au contraire, elle avait encore les yeux grands ouverts, fixés vers le plafond et le ciel de lit dont le tissu léger créait autour d’elle une atmosphère d’irréalité.

Pourquoi ne dormait-elle pas ? Pourquoi la fatigue ne l’avait pas atteinte à un même degré que Caliban ? Elle-même n’en était pas tout à fait sûre… Mais elle ne voulait pas s’endormir. Pas tout de suite… Elle n’avait pas besoin de lutter contre le sommeil. C’était la torpeur de ses membres tout entiers qui la maintenait éveillée… La fatigue elle-même lui semblait si agréable, et si digne de la passion qu’elle venait de vivre, qu’elle ne pouvait s’empêcher de s’en délecter tout autant qu’elle avait pris plaisir à cet acte d’amour. Non… Cela n’avait rien d’un acte d’amour. Il y avait eu une lutte… Une lutte sauvage et dangereuse. Eva revivait encore ce qu’il venait de se passer… C’était toujours ainsi. Une seule fois ne lui suffisait pas. Les sensations affluaient à nouveau, souvenirs vivaces, pour maintenir un peu plus longtemps ce qu’elle recherchait tant.

Un léger sourire satisfait illuminait son visage légèrement brillant de transpiration, et l’une de ses mains encore capable de bouger ne serait-ce que d’un millimètre caressait du bout des doigts les draps rouges sur lesquels elle reposait. Elle aimait ce genre de bataille… jamais elle ne pourrait s’en lasser véritablement. Mais cette bataille-là, à l’image de toutes celles qui germaient de ses unions avec le Directeur, avait quelque chose de déroutant. De délicieusement déroutant… Eva avait eu la fugace impression, à travers le plaisir malsain qu’elle retirait de leur joute, qu’elle n’était pas réellement l’adversaire de Caliban… Oh, bien sûr, l’amour charnel n’était pas toujours un combat, pour la jeune femme. C’était parfois tout au contraire, un commun accord, ou bien quelque chose d’encore plus singulier… Mais là où personne ne pouvait imiter le Directeur, c’était dans cette manière de lui faire ressentir qu’elle n’était ni l’ennemie, ni l’amante. Il se battait, oui… Pour l’obtenir, elle. Mais pas contre elle… Contre lui.

La professeur de la Luxure inspira profondément à cette pensée, tandis que son cœur reprenait peu à peu un rythme nettement plus régulier. Avait-elle senti le réel danger dans ce qui venait de se passer ? Etait-elle seulement capable de comprendre les envies de meurtre, de suicide plutôt, de Caliban, qui étaient nées de leur échange ? Et quand bien même elle serait en mesure de le réaliser, y verrait-elle le moindre inconvénient ? Sans doute que non. La Luxure avait eu ce qu’elle désirait sur le moment… ce qu’elle désirera peut-être plus tard, également. Rien d’autre n’avait d’importance… Alors Eva se contenta de se laisser aller à cet instant de béatitude propice à la rêverie… Ses pensées dérivèrent l’espace de quelques secondes là où personne ne pourrait jamais les atteindre, mais elle n’en trouva pas plus le sommeil. Tout au contraire, son corps reprenait des forces, de sorte qu’elle se sentit bientôt le besoin, ou simplement l’envie de bouger.

D’un geste plus machinal qu’autre chose, elle ramena légèrement les draps, les faisant glisser jusqu’au niveau de sa taille, puis se redressa gracieusement sur un coude, tout en pivotant légèrement vers la gauche, pour observer son compagnon du moment. Les cheveux sombres de la jeune femme retombèrent sur ses épaules, tandis que ses yeux en pierres précieuses glissaient sur le corps du Directeur, avec un éclat, certes, mais qui était bien moindre face à ce qu’il avait été. Eva esquissa une petite moue qui ressembla presque à une sorte d’attendrissement, en total contraste avec son regard de pure malice malsaine. Elle observa un peu plus attentivement le visage de Caliban, qu’elle trouva indéniablement épuisé, ce qu’elle souligna simplement d’un petit haussement d’épaule.

Et puis, ce qui attira finalement son attention, ce fut cet étrange sourire, qu’elle n’avait pas l’habitude de voir sur les lèvres de son Directeur. Ce n’était pas sa manière habituelle et malsaine de sourire… Et il lui parut un instant terriblement sans défense. La jeune femme sourit de plus belle à cette pensée, et fit courir naturellement ses doigts le long du torse du Directeur, avant de se redresser en position assise, dans un mouvement étonnamment vif, compte tenu de la torpeur qui avait saisi son corps.

Elle balaya la pièce du regard, puis se glissa hors du lit sans la moindre hésitation, pour se diriger jusqu’à sa penderie, et piocher au hasard une robe de taille pour le moins réduite, à simple bretelles croisées dans son dos, et dont le tissu aérien s’arrêta tout juste en-dessous de son postérieur lorsqu’elle l’enfila. Sans rien avoir mis en-dessous au préalable, bien sûr… Et elle n’ajouta rien, d’ailleurs. Eva avait cette étrange faculté de n’avoir besoin que de cinq secondes pour être plus ou moins « vêtue », et de façon tout à fait agréable pour les yeux… En tout cas, vu la façon négligente qu’elle avait eu de choisir sa tenue, elle ne semblait pas faire attention à son apparence plus que cela. Chose fort surprenante, pour une femme qui passait le plus clair de son temps à séduire tout individu masculin passant dans son sillage.

Le plus naturellement du monde, Eva secoua la tête, passa une main dans ses cheveux comme pour les remettre un minimum en ordre, puis croisa simplement son reflet dans le miroir, ce qui sembla amplement lui suffire. Elle ne regarda pas en direction du lit où reposait encore Caliban, enfila ses talons aiguille, dont elle noua savamment les lacets autour de ses chevilles, puis s’apprêta à sortir, comme si rien ne s’était passé. Comme si elle sortait tout droit de sa douche, qui n’avait jamais rencontré le moindre incident technique. Aucun regret, aucun scrupule… La serrure émit un petit déclic lorsqu’Eva déverrouilla la porte, et la jeune femme interrompit finalement son geste en direction de la poignée, pour pivoter sur elle-même.

La professeur de la Luxure esquissa une petite moue amusée en s’accordant le droit d’observer à nouveau son Directeur dormir paisiblement au milieu de son grand lit… Puis elle s’éloigna de la porte avec un haussement d’épaule. A vrai dire, elle n’avait pas encore trouvé quoi faire de bien intéressant, au sortir de cet appartement… Alors quelques minutes de plus ou de moins, cela ne coûtait rien…. Eva s’assit non loin de Caliban, pour pencher légèrement la tête vers lui, et murmurer d’un ton taquin :


- Toi… J’aimerais bien savoir à quoi tu peux bien être en train de rêver…

Et les doigts de la jeune femme glissèrent à nouveau sur la peau du Directeur, non pas d’une façon tendre et affectée, mais plutôt avec une douceur et une légèreté digne d’elle. Visiblement, elle ne s’ennuyait pas encore de l’observer dormir, mais peut-être cela ne tarderait-il pas. D’ici là, Eva s’abreuvait encore un peu du corps nu de cet amant, et de ce contact physique, si moindre pourtant, d’une caresse sur son torse. Caliban Léviaz aurait pu s’estimer heureux… car rares étaient les hommes qui, à leur réveil, avaient encore Eva Eden à leurs côtés.
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyVen 22 Fév - 13:45

Elle avait des mains douces, si douces, qu'il se contentait parfois de sentir ses caresses sur son visage, sans demander plus. Lui, l'Envie, avait pu, il y avait quelques temps, accepter ce qu'il avait déjà. De ses mains, bien sûr, et de ce sourire rieur. De ce visage aussi si proche de celui de son enfant, alors que leurs deux caractères étaient presque différents... Il rêvait de sa femme, bien sûr, de cette douceur et de cet amusement qui la caractérisaient. Il rêvait du temps passé, malheureusement. Mais cela n'avait pas l'air de lui être désagréable, à lui qui semblait constamment contre le monde entier. Au contraire, il semblait si calme, que cela en aurait presque pu être inquiétant.

Quelques frémissements sur sa peau trahissaient les caresses volatiles d'Eva. Il n'était pas insensible, non, mais peut-être que son subconscient lui envoyait les images d'une autre, agissant de la même manière avec lui. Et après cette haine qu'il avait montrée contre lui-même, il en venait à changer de visage, à changer de façon d'être. Paisible, il l'était, et venant de lui, c'était anormal.

Mais les rêves ont cela de terrible qu'ils ne sont qu'éphémères. Ainsi, les bras de Margaret s'évanouirent, et le lit reprit sa place autour de lui, agréable, certes, mais pas assez pour lui. Pas autant que son rêve. Pas autant que ses souvenirs. Il y avait de ces absences qui ne se faisaient pas moins lourdes avec le temps. Et sa femme était peut-être la plus terrible de toutes... Rapidement, son visage reprit ce qu'il avait de plus dur, de plus inhumain, comme un masque de folie ou de manque d'intérêt qui sombrait sur ses traits, amené par le manque et par le désir. Un instant il n'avait été qu'un homme, mais le revoilà devenu l'Envie.

Il s'étonna de voir ici Eva. Il avait, bien sûr, autre chose à faire que de le montrer, mais il ne savait pas ce qui avait pu la pousser, elle, à demeurer à ses côtés. Caliban s'était réveillé bien des fois seul, dans ce lit, comme si rien ne s'était passé, comme si rien n'avait d'importance, comme si ce combat contre lui-même n'avait servi à rien... et c'était encore plus violent pour lui, encore plus douloureux.

Mais pas cette fois, puisqu'il eut la bonne surprise de voir la femme qu'il venait de posséder pendant quelques instants à côté de lui. Même si elle était - peu - habillée, elle était à l'observer, à glisser ses mains sur son torse.

Il laissa ses mains si particulières errer sur la cuisse d'Eva, puis esquissa un sourire qui, désormais, avait quelque chose de malsain. L'homme amoureux qu'il avait laissé voir quelques instants auparavant était reparti, perdu dans ses propres souvenirs.


-Je rêvais au passé.

Alors il l'avait entendue. Peut-être était-ce simplement elle qui venait de le réveiller. Caliban demeura un instant silencieux, chassant d'un geste de la main les mèches de cheveux qui lui retombaient sur les yeux. Il la fixa, l'air un peu inquisiteur, puis commença à s'habiller, silencieux. Rapidement, il était de nouveau en tenue de travail, vérifiant, les lunettes violettes sur le nez, s'il n'avait pas trop l'air d'avoir dévié de ce qu'il faisait à la base.

-Il ne reste plus qu'à transformer le passé en avenir, bien sûr, mais ce n'est pas aussi simple que cela en a l'air.

Peut-être avait-il envie d'être un peu mystérieux dans ses paroles. Ou peut-être que son envie soudaine de parler à sa fille le déviait de l'endroit où il se trouvait à cet instant précis et de la conscience de la personne à laquelle il parlait.

-Monsieur Mammon va devenir imbuvable, décidément. Mais je ne sais pas si lui dire que j'étais avec toi le calmerait.

Oui, n'oublions pas, à la base il était en train de s'occuper de lui. Mais son sourire signifiait parfaitement qu'il n'était pas plus gêné que cela d'embêter ce professeur. Debout au centre de la pièce, il se contentait de sourire en observant la jeune femme...

[HRP : Hop, si tu veux, tu peux clore le sujet... ou continuer à lui poser des questions x).]
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MessageSujet: Re: Petit incident technique...   Petit incident technique... EmptyDim 24 Fév - 13:46

La curiosité. C’était la curiosité la plus pure que l’on pouvait lire sur le visage de la jeune femme légèrement penchée vers son Directeur. Peut-être était-ce justement ce défaut qui l’avait poussée à se rasseoir non loin de lui pour l’observer attentivement, comme si elle avait pu avoir un espoir de décrypter l’étrange attitude paisible et… humaine de Caliban. Oui, la vérité était bien là… Elle se posait soudainement des questions dont elle brûlait d’obtenir la réponse. Et qui, peut-être, n’auront plus rien d’éclatant, une fois qu’elle les aura obtenues… Habituellement, il y avait longtemps que la Luxure se serait éclipsée, à la manière d’un rêve qu’on ne peut retenir… Là, rêve, elle l’était toujours, mais il avait un côté incroyablement vivace, ce songe.

Eva fronça les sourcils lorsque l’expression qu’elle contemplait méticuleusement jusqu’ici s’éloigna peu à peu, pour laisser bientôt sciemment sa place à celle qu’elle connaissait à la perfection. Celle que tout le monde pouvait voir, dans cette école, sans qu’on puisse déterminer si c’était une bonne chose, ou un très mauvais augure. La jeune femme, elle, ne se posa même pas la question…

Elle sourit légèrement, mi-satisfaite, mi-intriguée, devant le changement radical qui s’opérait sur les traits de Caliban. L’homme en lui-même, était une source de curiosité, à vrai dire… Eva l’observa encore, non pas comme elle aurait regardé une bête de foire, mais comme elle aurait tenté de percer le mystère tenace d’une personne qui lui était par instant complètement inconnue. Parce que ce qu’elle voyait chaque jour, ce qu’elle sentait sur sa peau lorsqu’ils étaient si proches, c’était l’Envie, pure et simple… Si caractéristique… Et ce visage qui venait de disparaître, lui, était rempli de calme et de… faiblesse, oui. D’une faiblesse qui rendait à Caliban quelque chose de fortement semblable à de l’humanité.

Eva ne savait pas si elle devait se réjouir que son Directeur ait finalement chassé l’homme paisible au sourire radieux qui dormait en lui, ou au contraire, en être fortement déçue… Elle choisit, plus simplement, de ne pas répondre à cette question, et de la chasser d’un vague mouvement de tête. Ses yeux suivirent les gestes du Directeur, qui, une fois réveillé, profita visiblement de la présence de la jeune femme, pour glisser ses mains sur sa cuisse. Ce qu’elle ne releva pas, même si ce contact fit frémir légèrement la peau de sa jambe, et que son sourire s’accentua vaguement.

Sourire qui se fit un peu étonné, soudain, lorsqu’Eva entendit Caliban répondre à sa question… Question qui était, à la base, plutôt rhétorique, et qu’elle avait murmurée pour elle-même. La jeune femme redressa la tête pour plonger son regard hypnotique dans celui de l’homme, qui venait d’assouvir sa curiosité. Non… plus précisément, de l’attiser d’avantage. Caliban était quelqu’un de plutôt discret, même si, bien sûr, des bruits couraient concernant la disparition de sa femme… le genre de rumeurs habituelles qu’Eva savait écouter d’une oreille attentive, mais auxquelles elle n’accordait en réalité pas grand crédit. Or, elle avait devant elle le témoin idéal.

Mais elle demeura silencieuse. D’un mouvement gracieux du menton, elle approuva simplement ses paroles, puis l’observa s’habiller d’une manière qui lui était tout à fait propre. A savoir qu’elle ne sembla éprouver aucune gêne à contempler tout à fait naturellement le corps de l’homme qui commençait à se vêtir sous ses yeux. Eva arqua un sourcil appréciateur lorsque le spectacle fut fini, puis se redressa également, réajustant machinalement sa robe qui avait une forte tendance à faire ce que bon lui semblait. Ce qui était sans doute voulu, à vrai dire.

La jeune femme esquissa une petite moue perplexe, et croisa les bras. Transformer le passé en avenir ? La curiosité accrue d’Eva pointa encore un peu plus le bout de son nez, et elle toisa son interlocuteur avec un mélange de sérieux et de légèreté. Un court instant, elle resta interdite, puis finit par répondre, le plus naturellement du monde :


- On ne le transforme pas, le passé… Il est ce qu’il est, il reste à sa place. Il faut juste savoir le traîner derrière soi, sans que son poids nous empêche d’avancer vers ce que vous appelez l’avenir.

Tiens… Le « vous » était de nouveau entré en vigueur, dernier signe que l’intimité qu’ils venaient de vivre s’estompait peu à peu dans les dernières minutes d’un entretien étrange. Eva venait-elle de… donner une leçon à son Directeur ? Elle paraissait simplement constater une évidence, ou énoncer ce qu’elle pensait de tout cela, avec une facilité déconcertante… Facilité qui masquait peut-être en partie sa curiosité maladive d’en savoir plus sur la personne étrange de Caliban.

Oh, elle pourrait lui demander… Lui poser encore quelques questions. Seulement, Eva n’était pas complètement stupide. Elle se doutait bien que si l’homme était effectivement enclin à la conversation, il n’irait certainement pas jusqu’à lui raconter sa vie. Eh quoi, qui sait, après tout ?

La professeur de la Luxure esquissa une grimace comique en songeant à son collègue de l’Avarice, auquel Caliban venait de faire allusion. Ni l’un, ni l’autre, ne paraissait éprouver le moindre remord à mettre des bâtons dans les roues de Salluste. Peut-être même était-ce une habitude, à la base… Eva haussa royalement les épaules, avec toute l’ironie dont elle était capable, et fit un geste négligent de la main, comme on chasserait un moustique importun :


- Oh, ne vous inquiétez surtout pas de ça… Je suis sûre qu’il comprendra parfaitement. Je lui expliquerai moi-même ce pourquoi vous dérivez souvent des services que vous devez lui rendre.

La jeune femme adressa au Directeur un clin d’œil complice. Elle venait plus ou moins de faire remarquer qu’elle pourrait tout autant s’en aller charmer le professeur de l’Avarice, si l’envie lui en prenait. Eva savait-elle que l’idée des multiples amants qu’elle ne tardait jamais d’avoir était détestable pour l’homme en face d’elle ? Si non, il aurait fallu la mettre au courant… Si oui, alors elle jouait avec lui.

Toujours était-il que la jeune femme se retrouva en quelques enjambées, plantée devant Caliban, un sourire malicieux ancré au coin des lèvres. Ses doigts vinrent caresser légèrement la chemise boutonnée comme il faut du Directeur, et elle approcha ses lèvres des siennes, de manière à ce que son souffle tiède vienne se perdre sur la peau de l’homme. Homme à qui elle murmura :


- Ce fut… fort agréable. Il faudrait songer à… réitérer.

La Luxure embrassa langoureusement l’Envie, une dernière fois, avant qu’Eva ne pivote élégamment sur elle-même, pour se diriger vers sa porte et l’ouvrir en grand. Non, ce n’était pas encore aujourd’hui qu’elle pourrait satisfaire sa curiosité envers Caliban. Mais elle saurait trouver le bon moment, elle en était persuadée. Pour l’heure, elle voulait bouger… Fuir l’ennui qui revenait toujours à grand pas, malgré l’intérêt que le Directeur venait d’attiser en elle. Et puis… Il n’allait certainement pas tarder à s’en aller lui-même, occupé comme il l’était… Et elle ne voulait pas le laisser partir le premier. Question de principe.

Alors elle jeta un regard pétillant par-dessus son épaule, et se contenta de lui lancer :


- Claquez simplement la porte en sortant !

… Avant de s’éclipser de ses appartements, sa silhouette élancée s’effaçant au détour d’un couloir…

[HRP : Hop, et bien du coup j’ai choisi de clore, pour pas faire attendre les gens !^^]
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