Le Val des Ombres
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 Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.

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MessageSujet: Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.   Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée. EmptyMer 25 Juin - 3:28

Un ptit pet’ et on décolle.

Joshua était assit à son bureau, dans une chambre d’un hôtel pour la middle-class cubaine. Autant dire que dalle, surtout avec les US à côté. L’avantage, c’est qu’on lui posait pas trop de question, et surtout que l’endroit était suffisamment correct pour y poser un pc. Un portable sympa, passe-partout, un AlienWare surpuissant monté dans une carcasse de Toshiba. Ça valait pas Prométhée, mais ça dépotait pas mal. Ici une micro-antenne repliable, ondes en partances directes pour un satellites qui traînait en géostat’, des centaines de kilomètres au-dessus. Là du matos en vrac, un Beretta négligemment démonté. Quelques comprimés, deux fioles, une seringue. Trois brouilleurs internes made in Leviaz. Un cendar. Nickel.

Sur l’écran, un message. L’IA est en recherche libre à Adélaïde, elle trifouille, ça l’éclate. Bad trip. Un système crypté sur le site d’une quelconque secte post-catho. Autorisation requise. Dans un brouillard de THC, Joshua voit ça, s’interroge, puis bouge un doigt dans ses datagloves. Autorisation accordée. Pendant qu’elle pénètre, le hacker se lève et chope ses affaires. Met son manteau, pas conseillé, fait chaud dehors, tant pis. Le golck au holster, dla tune, le nécessaire. S’en roule un dernier et décolle. S’il est ici, c’est pas en vacance, c’est pour le boss. Paraît que ya de la cargaison pas clair qui traîne dans le coin. Du lourd, de l’ancien, faut vérifier. Il sort de là, laissant l’engin tourner, tout systèmes de défenses activés. Qu’un voleur s’amène, on ne prend pas une IA au piège…

~~~~~~~~~~~~


« Ouais… Ça me dit quelque chose. Mais tu connais la chansonnette, gamin : une mémoire, ça s’entretient plus ou moins bien. »

Même pas un sourire. Fait trop chaud pour ça. Juste une poignée de main blindée à 100 US$. C’est le genre à délier des langues. Le vieux cubain y jette un œil, sourit de toutes ses dents pourries, et range ça vite fait. Une grosse liasse de billets verts, c’est la vie et la mort, convoitise absolue. Puis il fait signe à Josh de rentrer dans sa maison. Après lui avoir servit une tequila et offert un cigare, ils commencent à discuter.

« C’était juste après l’opération Kama en 1962. La crise des missiles, j’étais pas bien vieux à ct’époque. Tu vois, le truc, c’est qu’un seul des quatre sous-marin soviétique a réussit à se sortir de la traque lancée par la marine des States. Il est repartit sur l’Europe, et pendant un jour entier, plus de nouvelle. Personne n’en a parlé, vu qu’ils transportaient pas des torpilles banales. Yavais du plutonium là-dedans, pas d’erreur. 24h plus tard ils réapparaissaient sur les scopes. Avec deux torpilles en moins. On a étouffé l’affaire, mais je sais où elles sont passées. »

Il repris son souffle, but un verre. Joshua fumait son cigare pépère, un bon, écoutait.

« Le truc, c’est que le système soviétique était corrompu de partout. Les mafias s’en mettaient comme elles voulaient, et le trafic d’arme, c’était bonard. Oh, rien de comparable avec l’après-eighties et l’effondrement du bloc, mais folklo quand même. Et sur les sous-marins, yavais une russo-américaine sur le coup. Des traîtres en tout point, pas patriotes, mais des couilles comme des pastèques. Et les torpilles radioactive, elles ont atterrit ici. Dans cette maison. Elles étaient deux dizaines de pieds sous ton cul. »

Smile. Puis il continue.

« Sauf qu’en 80, quand ça s’est relâché un peu, le marché devenait plus ouvert. Entre les Malouines et le Golfe, ça sentait la poudre, et en Afrique c’était pas mal non plus. Du coup les charges ont été démontées et emmenées ailleurs. Où ? Jsais pas. Mais tu vois mec, jcrois que les Rastafari du Sud-Est t’en parleront mieux que moi. Ils savent des trucs dont t’a même pas idée. »

Le hackers hocha la tête, attrapa une liasse de 50 en supplément et la jeta sur la table.

« Pour le cigare, vieil homme. A la prochaine. »
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MessageSujet: Re: Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.   Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée. EmptyLun 14 Juil - 3:58

Les doigts de la main droite de la jeune femme battaient la mesure sur sa jambe tandis qu'elle avançait dans les rues colorées de la ville. Les maisons qui l'entouraient étaient toutes peintes avec de charmantes couleurs pastel, peut-être pour se prémunir d'une façon ou d'une autre de la chaleur ambiante qui régnait dans la région. Peut-être. Ou alors il ne s'agissait que d'un mauvais goût ambiant partagé par toute la population des lieux. On l'aura compris, elle n'aimait pas ce genre d'endroits, et elle maudissait intérieurement les russes pour avoir entreposé leurs armes dans cette partie du globe. Mais c'était ainsi et elle n'y pouvait rien. C'était une mauvaise manie que semblaient avoir pris les gens ayant du pouvoir pour ce qu'ils voulaient dissimuler. Keryane soupira légèrement. Au moins Caliban avait plus de goût que cela. Au moins lui n'avait pas dissimulé le Val des Ombres sous un soleil de plomb. Certaines personnes auraient dû en prendre de la graine. Sans cesser de marcher la jeune femme ferma un instant les yeux, savourant en silence le solo de guitare qui résonnait à ses oreilles. Au moins elle avait eu le temps d'emporter son mp3 avant de sauter dans l'hélicoptère pour venir jusqu'ici. Le timing avait été parfait. A peine revenue de sa dernière mission on lui en confiait une autre, ne la laissant se reposer au repaire d'Adélaïde qu'une seule courte nuit. La plupart du repos qu'elle avait pris depuis son retour avait été dans le transport, et cela lui convenait très bien. C'était ce genre de vie qu'on lui avait promis, c'était ce qu'elle souhaitait, et on ne l'avait pas trompée sur la marchandise. Pour le moment tout était pour le mieux, malgré les plaintes intérieures que Keryane nourrissait à propos du lieu de l'action. Au moins action il y avait. Enfin... presque. La jeune femme ouvrit à nouveau les yeux, comme soudainement rappelée à l'instant présent, le soleil la blessant de son éclat cruel. Elle jura intérieurement tout en balayant la rue du regard, passant rapidement sur les hommes assis sur le pas de leur porte seul ou à plusieurs. Décidément, cela avait intérêt à en valoir le coup. Car pour le moment tout lui semblait désespérément calme et normal. Tout comme les gens, tout comme... tout. Distraitement elle sortit son téléphone portable du sac qui pendait à son épaule pour observer l'heure. Il serait bientôt temps de rencontrer celui avec qui elle devait accomplir la mission. Il était arrivé sur place avant elle et avait probablement déjà commencé à récupérer des informations. Une mission à plusieurs... A vrai dire c'était la première fois que cela lui arrivait depuis qu'elle était entrée à la F.A. Mais l'idée ne lui déplaisait pas. Elle n'était pas quelqu'un de solitaire. Et en vérité elle était même curieuse. Keryane, qui semblait prendre ses voyages pour le compte de Caliban et Margaret comme autant d'amusants jeux... Keryane sur laquelle étaient fixés la plupart des yeux des passants de la rue. Elle semblait à peine s'en rendre compte tandis qu'elle avançait d'une démarche déterminée vers l'endroit où se trouvait Josh. Personne n'aurait osé s'approcher d'elle pour l'ennuyer. Elle semblait bien trop étrange et confiante pour ne pas savoir se défendre au cas où, malgré son apparence physique. Et à cette heure ceux qu'elle croisait n'étaient que de simples civils.

Deux rues plus loin, un carrefour, quelques chansons de plus. Désormais Keryane portait une attention toute particulière à ce qui se passait autour d'elle, l'air de ne pas y toucher. Après tout elle approchait de l'endroit où elle devait retrouver celui qui serait son partenaire pour la durée de la mission, et il aurait été dommage de le rater. Dommage, quoique peu probable. D'après ce qu'elle savait il était difficile à manquer. A peu près autant qu'elle-même. La Faction d'Attaque n'était pas nécessairement connue pour sa discrétion. Ce n'était pas tellement leur rôle. Evidemment le Val des Ombres était censé rester secret et il ne fallait pas trop en dévoiler, mais les choses s'arrêtaient là. De toute façon, cela n'avait guère d'importance pour ce qu'il restait généralement de leurs opposants après leur passage... Un léger sourire passa sur le visage de la jeune femme à cette pensée. Oui, elle avait bien trouvé sa voie. Mais ce n'était pas le moment de penser à cela. Keryane s'était immobilisée à côté d'une fontaine située au centre d'une petite place tranquille, fixant tour à tour les deux seules ruelles qui y menaient tout en attendant tranquillement. Peu de temps restant, elle avait encore parfaitement en mémoire la photo, et le son rendu par le casque enserrant sa tête était parfaitement bien rendu. Tout allait bien pour le moment. Même si les gens sortant du Val n'étaient que rarement fréquentable elle n'était nullement inquiète. Distraitement elle jouait avec le tissu de sa robe dont la couleur ne laissait aucun doute quant à son péché. Elle n'aimait pas attendre, ni rester en place, mais elle pouvait bien se contenir quelques instants. Ou presque. En effet elle ne pouvait empêcher son pied de tapoter le sol, tout comme sa main qui n'avait pas cessé de marquer le rythme. Ce n'était pas vraiment de l'impatience, mais... c'était ainsi. C'était elle, tout simplement. Elle resta ainsi pendant quelques minutes, jusqu'à finalement apercevoir la silhouette couverte d'un ample manteau noir malgré la chaleur. Avec un sourire elle se leva, quittant ainsi le rebord de la fontaine sur lequel elle s'était assise, puis se dirigea sans hésitation vers Joshua. Elle ne s'arrêta qu'une fois devant lui, puis écarta d'une pichenette le casque de ses oreilles pour le laisser choir autour de son cou. Même ainsi on pouvait encore entendre la musique forte, rapide, qui ne la quittait quasiment jamais. Mais elle ne semblait toutefois pas s'en soucier, se contentant d'observer celui qui lui faisait face en levant légèrement la tête afin de pouvoir voir correctement son visage. Même s'il n'était pas vraiment grand la jeune femme était spécialement petite, et il lui fallait bien cela.

    Bonjour. Joshua Diamond, c'est bien cela ? Je suis Keryane Rénort, celle qu'on a envoyée vous aider pour la mission.

C'était une introduction somme toute assez banale. Elle n'avait pas levé le bras pour esquisser un geste comme serrer la main ou quoi que ce soit d'autre, elle avait appris depuis bien longtemps qu'au Val cela pouvait être mal pris. La quasi-totalité des gens ayant réussit à compléter leurs études là-bas avait des problèmes psychologiques divers et variés, et il n'était pas nécessairement aisé de partir sur un bon pied. Surtout que la plupart d'entre eux préféraient à vrai dire ne pas partir du tout et détestaient les contacts humains. Keryane était une exception et son ton était plutôt aimable tandis qu'elle se présentait et détaillait Joshua. Maigre sous son manteau, très pâle, des câbles partout... pas de quoi étonner quelqu'un du Val. Et pas de quoi le juger, non plus. Cela ne voulait rien dire. C'était comme la juger elle à partir de sa simple apparence. Caliban... avait fait beaucoup pour pallier à ce genre de choses chez tous ses élèves. Même si certains pouvoirs étaient plus destructeurs que d'autres. D'ailleurs, cela lui rappelait qu'elle ne savait pas grand chose à propos de cet homme. Seulement que, justement, peu de personnes en savaient beaucoup. Il y avait plus pratique. Mais après tout... c'était sans importance. La mission avant tout, le reste viendrait après.

    Vous avez déjà pu récupérer des informations utiles ?

Elle allait droit au but, comme toujours, disant ce qu'elle avait à dire à son collègue de travail sans détours. Fidèle à elle-même et totalement naturelle.
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MessageSujet: Re: Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.   Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée. EmptyMar 15 Juil - 3:45

[Par contre jte préviens direct, jsuis pas du genre à en faire des tartines sur les états d'âmes en rapport avec le passé de mon perso. Donc c'est disuite plus court, j'espère que ça te conviendras]

Dans la rue, Joshua gambergeait sec. Faut dire qu'il avait rien bouffé depuis la descente de l'avion et qu'il s'était envoyé un paquet de spliff en quelques heures. Ça tournait au ralenti et c'était pas bon pour le taf. Fallait qu'il se reprenne. De fait, il organisa, à l'instar d'un programme. On savait ce qu'on cherchait, déjà pas mal. On savait où ça avait été jusque dans le début des années 80. Toujours ça de prit. Et on savait où on pouvait suivre la piste. Bah finalement, c'était cool ! Rien à voir avec le genre de missions à la mord-moi le nœud style FI qu'on lui refilait habituellement.

En face, une grande place, une fontaine. Dla pierre de partout. Et un point noir. Dans le brouillard de drogue, c'est l'impression que ça donnait : un gros point en plein milieu du reste qui faisait tâche. Et qui s'approchait. Une fille. Vu sa dégaine, pas une civile. Et sachant qu'il n'était arrivé que depuis quelques heures, il voyait mal les autorités défaillantes ou les criminels locaux tenter de lui mettre le grappin dessus. Surtout en la personne d'un aussi joli morceau. Pas un autochtone, pas un adversaire, donc une émissaire d'en haut. Dans le langage commun, on appelait ça "alliée" ou "renfort". Dans celui du hacker, c'était juste une personne humaine de plus. Qui débitait un laïus nanoscopique, pas plus mal.

"Keryane Rénort, tu dis ? T'es gamine toi, à peine sortie des jupes de Margaret, jme trompe ? Enfin, on s'en fout après tout. Ouais, donc c'est bien des missiles après lesquels on court, des ogives montées sur torpilles sous-marines en fait. Elles étaient ici jusqu'à une trentaine d'années. Maintenant faut qu'on choppe le buggy et on s'arrache vers le Sud, qu'on trouve un moyen de contacter les rastas de Santiago, ils en savent plus. Tu viens ?"

L'engin était planqué hors de la ville, dans un sous-bois, bien caché. Comme si ça suffisait pas, un mitrailleuse petit calibre montée sur tourelle menaçait n'importe quel arrivant. Josh la déconnecta de loin, via un ordre lancé par son bracelet électronique. Nickel, ils grimpèrent, et en avant. Le route défilait sous leurs pieds, bringuebalés à des dizaines de km/h au ras du sol. Trippant. Il conduisait pépère, sans se presser, juste l'envie de se faire plaisir en mission. Sur le tableau de bord, un autre ordinateur qui traficotait dans son coin. Fallait croire qu'il en avait des dizaines disséminés de partout, au moins cinq actuellement, qui travaillaient ensembles. Ptete judicieux, mais couteux ctaffaire. Enfin, si le grand ponte appréciait, fallait pas mirer la dépense.

"Bon alors, t'es qui toi dans cthistoire ? Tu sors d'où, tu fous quoi chez les FA ? Pour les demoiselles de ton âge, ya quand même des squats plus appropriés. Et des activités plus planantes et moins dangereuses."

Tiens, il jouait l'humanité. Rare, ça. L'asocial sociopathe tendance misanthrope, le gars qu'un simple contact physique mettait hors de lui, ce taré, se la jouait ouvert. Enfin, fallait pas trop s'avancer non plus. Ce rôle là, c'était celui du vieux briscard qui découvre la nouvelle arrivante. Pas celui du timide qui se change en dragueur. Simple, Josh voulait évaluer cette gamine, juste pour savoir ce qu'elle valait. Si ça castagnait, où elle était. Si ça causait, qu'est-ce qu'elle faisait. Si elle était adepte des buissons et des fusils longs, ou des grosses lames et des giclées de sang (ça, ça aurait été vachement douteux quand même). Bref, qui c'était.

Ils avaient encore des kilomètres pour discuter avant d'arriver à terme. Et fallait bouffer. Moyen d'en savoir plus...
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MessageSujet: Re: Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.   Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée. EmptyMar 15 Juil - 22:50

[Ca me va très bien. Et tant que tu supporte mon tartinage...]

Ah, c'était ainsi. La jeune femme cacha le rire qui lui venait derrière un sourire en coin. Une gamine... oui, elle en avait l'air, c'était certain. Mais c'était amusant qu'il lui en fasse la remarque. Cela faisait longtemps que personne dans les Factions ne le lui avait dit. De base on avait tendance à penser que si Caliban et Margaret l'avaient acceptée cela voulait dire qu'elle valait quelque chose. Même si après tout, le fait qu'on l'envoie en mission avec quelqu'un d'autre alors qu'elle était jeune pouvait induire en erreur. Comme s'il lui restait des choses à apprendre au contact d'une personne d'expérience. Mais elle n'était pas ici en apprentissage, il le verrait bien assez tôt. Et à vrai dire il changea de sujet tellement rapidement que Keryane se laissa emporter sans faire de résistance dans la suite de ses paroles, oubliant pour l'heure qu'il se trompait effectivement et ne jugeant pas utile de le lui rappeler. Après tout, il n'avait fait qu'une supposition, même si cela en disait probablement long sur ce qu'il pensait. Enfin. Qu'elle importance ? Apparemment il avait déjà récupéré quelques informations utiles. Ils savaient ce qu'ils cherchaient, ils avaient une piste qui semblait solide, les choses avaient l'air simple. Elle avait déjà vu pire, que ce soit avec la F.A. ou son père. Pas d'inquiétude, ils savaient quoi faire, elle avait confiance en ses propres capacités. Et le meilleur dans tout cela ; ils bougeaient déjà. Il ne perdait pas de temps en explications, partait tout de suite, et ça lui plaisait. Et s'il la sous-estimait à cause de son apparence, elle pouvait bien le lui passer, d'autant plus que cet effet était en partie recherché. Ce n'était pas le moment de s'en occuper. Avec un haussement d'épaule et un hochement de tête elle lui emboîta le pas, replaçant au passage l'un des écouteurs de son casque sur son oreille d'un geste distrait. Il n'avait pas l'air décidé à discuter pour le moment, alors pourquoi se priver ?

Encore quelques chansons de plus. Elle avait de quoi tenir très longtemps comme ça, des centaines de morceaux différents dans bien des genres. Ils avaient tous un point commun ; leur rythme, toujours rapide. C'était ce qu'elle aimait. Cela en disait long. Keryane marchait d'un pas léger, ne cachant pas qu'elle était contente d'être là, comme si elle se trouvait en vacances. Avoir l'air sérieuse ? Pourquoi faire, alors qu'il ne se passait encore rien ? Peu à peu les maisons se faisaient plus espacées, la végétation plus présente. Ils sortiraient bientôt de la ville. Pour tenter de joindre les rastas de Santiago, donc. Elle fronça légèrement les sourcils, se demandant vaguement pourquoi pouvaient-ils être au courant de ce qu'étaient devenus ces missiles. Un rapport quelconque, ou juste un rôle d'observateurs ? La deuxième solution lui paraissait plus probable, mais après tout, elle n'y connaissait pas grand chose. Ce n'était pas vraiment la première fois qu'elle venait dans cette région, mais d'ordinaire elle évitait de s'y attarder. Enfin, c'était le moment d'y remédier. Les missiles ? Apparemment, c'était le dernier de ses soucis. Seulement un prétexte pour être là et s'occuper. Après tout, cela n'avait rien de bien original, rien de nouveau. Cela ne valait même pas la peine de se demander pourquoi Caliban les voulait. Quoique... mais la réponse était facile. Enfin, à priori. En fait, en y réfléchissant, quelqu'un comme le directeur pouvait faire à peu près tout et n'importe quoi avec ce genre de choses. Pas nécessairement un usage classique. Mais cela ne la regardait pas. Ce n'était pas vraiment le rôle de la F.A. d'être au courant des intentions des gens d'en haut. Ils n'étaient pas idiots, non... enfin, du moins pas tous. Il y avait tout de même de belles brutes parmi eux. Mais ils préféraient généralement du concret, ou en tout cas ne réfléchir qu'au moment présent. Les missiles, c'était déjà trop loin à son goût. Les rastas, c'était à la limite. Le buggy, par contre, voilà qui était bien. Keryane, qui marchait à quelques pas derrière Josh et légèrement décalée sur le côté droit eut un léger sourire. S'il conduisait comme il fallait, ça pouvait être amusant. Qu'est-ce que bien voulait dire, pour elle ? Vite, surtout. Avec des tournant à s'arracher les cheveux. En réalité, ce qu'elle aimait dans cette matière aurait simplement été appelé " conduire n'importe comment " pour la plupart des gens. Mais ce n'était pas son problème. Dangereux ? Ce n'était pas à elle qu'il fallait dire ça... Elle aimait ne penser à rien et se concentrer sur la vitesse exclusivement. C'était tout ce qu'il y avait à savoir, et elle ne voulait pas entendre le reste.

Elle jeta un regard à Josh lorsque celui-ci désactiva l'arme qui trônait sur le buggy. Visiblement, il aimait prendre ses précautions. Et il avait prévu le coup. Ce n'était pas plus mal. On pouvait imaginer que c'était un minimum, mais Keryane avait déjà vu des gens bien plus... instantanés, qui lorsqu'ils avaient besoin d'un moyen de transport devaient en trouver un directement. Même s'il y avait un monde entre prévoir une voiture et... ça. Surtout avec la mitrailleuse. Ca ne lui déplaisait pas, ça pouvait être utile, mais cela la ramenait à autre chose. Apparemment il se reposait beaucoup sur tous ces gadgets. C'était logique, après tout, et avec un inventeur comme Caliban en guise de chef il aurait été dommage de s'en priver. Mais c'était également une façon très différente de travailler. C'était quasiment l'inverse de ce qu'elle aimait, se concentrant surtout sur ses propres capacités pour ne pas se retrouver démunie au cas où elle viendrait à perdre son équipement. Bien sûr elle ne crachait pas sur ce qu'on lui offrait pour autant, mais elle ne laissait pas ces choses prendre trop d'importance. Après tout, ce n'était pas plus mal. Juste pas la même approche. D'une façon ou d'une autre, ça pouvait peut-être les rendre complémentaires. Peut-être. Enfin. Keryane s'installa en même temps que Joshua, appuyant négligemment son coude sur le côté extérieur de l'appareil. Elle aurait pu apparaître totalement calme si ses doigts n'avaient pas tapoté sans cesse sur la carrosserie du buggy. C'était à peine si elle s'en rendait compte. Tandis qu'ils démarraient elle se demandait vaguement si tous les câbles qu'on voyait sur son collègue avaient une utilité autre que décorative. Puis tout s'effaça tandis qu'elle observait le décors défiler rapidement sous ses yeux. Pas si mal, même si elle aurait aimé plus de vitesse, la musique aidant. Et c'est là que Josh repris la parole. A nouveau la jeune femme écarta le casque d'une pichenette, avant de tourner les yeux vers lui. Elle haussa légèrement un sourcil. Il revenait avec cette histoire de gamine. Bien, cela faisait une occupation. A nouveau un sourire naquit sur ses lèvres.

    Je sais pas si tu te souviens - il paraît que la mémoire flanche à un certain âge -, mais il y a un endroit appelé le Val assez sympa d'où viennent les membres des F. Bizarrement, il y a de fortes chances pour que je sorte de là. Probable aussi que je sois à la F.A. parce que notre cher Directeur a jugé que j'y serai utile. Et parce que les autres factions sont quand même beaucoup moins drôles. Quant à ce que je fais ici... ils ont eu l'air de penser qu'il y aurait besoin d'une personne de plus en cas d'opposition quelconque. M'en demande pas plus, c'était tout juste s'ils avaient l'air de savoir eux-mêmes de quoi ils parlaient. Et j'ai dû partir vite, alors pas le temps de poser des questions. Si ça se trouve y'aura rien, mais bon...

Elle haussa légèrement les épaules. Pendant qu'elle parlait son regard était à nouveau allé se perdre sur la route devant eux. C'était vrai, elle n'en savait pas plus. Mais elle n'en avait pas besoin. Les choses avaient l'air tranquilles de toute façon... et l'histoire remontait à tellement longtemps qu'elle doutait que quiconque s'y intéresse encore. Caliban était étrange et cela lui suffisait comme explication pour qu'ils se retrouvent ici. Elle ne pensait pas que qui que ce soit d'autre soit comme lui. Et si malgré tout il se passait quelque chose, il serait temps de s'en occuper en temps voulut. Mais pour l'instant... Keryane fronça les sourcils tout en tournant à nouveau la tête vers Joshua.

    Mais quand même, t'es pas si vieux que ça. Dur de commencer à perdre la mémoire à cet âge, non ? Surtout à ce point. Ca fait quoi, six ans de vie aux oubliettes ?

Un sourire. Elle ne se considérait pas comme une gamine, aussi il n'y avait aucune raison pour qu'elle le prenne au sérieux dans le rôle qu'il avait adopté. C'était tout ce qu'elle voulait dire par là. Et elle s'était naturellement mise à le tutoyer dès lors qu'il l'avait fait. Envie de s'imposer sur un pied d'égalité ? Peut-être. Tout en parlant Keryane avait plongé la main dans son sac, en extrayant une pièce de monnaie qu'elle faisait passer entre ses doigts sans la regarder. Un autre moyen de s'occuper. D'une phalange à l'autre, au-dessus, en-dessous, puis dans le sens inverse, apparemment insensible aux cahots de la route. Toujours incapable de rester en place.
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MessageSujet: Re: Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée.   Cuba. 7 Novembre. Début de la Journée. EmptyDim 20 Juil - 4:18

(désolé du retard)

La route se déroulait sans accros, rapides, précision de la conduite améliorée par des dizaines de servomoteurs implantés sur les rouages précis de la machinerie. Une mécanique parfaite, qui réagissait à la seconde prêt, dirigée par un ordinateur de bord qui aurait fait envie au Pentagone. C'est ainsi que Josh se permettait d'appréhender les choses : la technique dépasse l'homme, le transcende et lui permet d'atteindre le pinacle. Dans cet optique avait été créés Prométhée, l'IA du Val, et son petit frère Icare, des années plus tard à Adélaïde. Et c'est ainsi qu'il avait une ribambelle de bricoles partout sur lui, et même dans lui. La machine comme substitut à la faiblesse humaine. L'Hypermonde comme refuge sous la pression de Malmonde. Tout un requiem. Et sur les bonnes paroles de Keryane, le hacker éclata de rire.

"Mais jt'emmerde ! Toi l'espèce de gruyère ! Ma mémoire va très bien. Ya des trucs superbes dans mon crâne, le problème c'est que jsuis pas tout seul, ya des locataires"

Tiens, blaguounette. Puis il jeta un coup d'œil sur l'écran de l'ordinateur de bord. Mauvais, un écho en approche, par la droite. Un gros truc, mais intermittent. Pas clair ça. Il passa aux localisateurs lasers, droit dans cette direction. Un hélico ! Un appareil furtif européen, un Tigre ARH, muni d'un minigun sous le canon et d'une palanquée de lanceur. Ça sentait pas bon. Et encore plus plus quand une volée de balles supersoniques traversèrent le ciel pour venir érafler la carcasse du buggy. Bon, c'était ptete une machine de guerre, mais pilotée par des amateurs. Sinon ils seraient tout les deux déjà morts.

"T'as intérêt à savoir conduire, la gamine, parce que c'est pas avec tes deux foreuses que tu vas l'atteindre celui-là ! Chope le volant !"

Et sans s'inquiéter du reste, il passa à l'arrière, laissant Keryane se démerder avec les commandes. Un instant, il traça par ondes longues portées vers Icare. Bingo. L'engin qui les canardait appartenait à la secte qu'ils traquaient. Ils les avait repéré dans leur système informatique, avaient démélés le tout, pas des rigolos les gars. Comme si cette mission n'était pas assez pourrie. En furetant derrière les sièges, il attrapa un gros lance-grenade et une mallette contenant un fusil de précision. Un sniper prévu pour l'antichar. C'était ce qu'il fallait. Mais pas possible de sauter en marche à plus de 90 km/h sur routes défoncées. Sans compter qu'ils avaient sûrement des discriminateurs infrarouges là-dedans. Keryane se débrouillait assez bien derrière.

"Hey Junior ! Dès que jte ldis, tu me tapes un putain de frein à main à la Hollywood et tu nous retourne cette casserole !"

Pari risqué. Poser le trépied, attacher le flingue et faire face à l'ennemi. Pour placer une balle dans le crâne du copilote-artilleur au bon moment. Et finir le travail au lance-grenade quand l'engin passerait en rase-motte. Tendu, mais jouable.
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