Le Val des Ombres
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 Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.

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Margaret Leviaz
Dirigeante des F.

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Margaret Leviaz


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MessageSujet: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 13:33

Nom : Leviaz

Prénom : Margaret

Age : 39 ans

Famille :

- Maxwell et Anna Colen : Deux parfaits inconnus originaires de Londres. Voilà en quoi l’on pourrait présenter les parents biologiques de Margaret. Qu’y aurait-il à dire de plus ? Pas de palmarès, pas de meurtres, de tueries, de scandales, de vols… Ces gens-là n’en ont pas besoin. L’argent ne leur manque nullement, et ils n’en rechercheront jamais plus. Avec un père médecin et une mère ambassadrice à l’étranger, la petite Maggie n’a jamais connu, de toute son enfance, la misère, la restriction, les économies… Ce qu’elle voulait, elle l’avait, et ce, grâce à l’argent de Papa et Maman. Maxwell, en médecin renommé, n’était presque jamais à la maison, de fait, Margaret ne l’a jamais vraiment connu… Quant à sa mère, elle est décédée alors que Maggie entrait dans sa quinzième année, d’un accident d’avion qui coûta la vie à bon nombre d’autres gens avec elle.

- Caliban Leviaz : Caliban Leviaz… Caliban Leviaz… Un nom qui vous dit quelque chose, non ?... Un nom qui est sur toutes les lèvres, plus précisément, à l’Ecole du Flux, et même aux alentours du Val des Ombres, au centre duquel trône l’édifice construit par cet homme, et abritant les pires futurs maîtres du mal qui puissent exister… Oui, c’est bien lui. C’est ce même Caliban Leviaz, inventeur du Flux qui modifie les capacités de l’être qu’il occupe, fondateur de l’Ecole du même nom, Directeur impitoyable, maître incontesté de l’Envie personnifiée… Oui. Cet homme a été marié. Cet homme est marié. Et son épouse n’est personne d’autre que Margaret, Colen de son nom de jeune fille. Maggie, elle, se fiche pas mal du « Directeur » par-ci, et « Directeur » par-là. Elle est la seule capable de comprendre Caliban en une fraction de seconde, et d’anticiper à la perfection la moindre de ses réactions. La seule à pouvoir modérer l’Envie elle-même… Deux être bien différents, gorgés d’oppositions, pour un mariage, et une enfant…

- Nix Leviaz : Qui donc ne connaît pas la demoiselle aux cheveux blonds si pâles qu’ils lui donneraient un air presque hautain, si elle n’avait pas ce port altier digne d’une sorte de princesse sortie tout droit des temps d’autrefois ? Qui donc, au Val des Ombres, oserait avouer n’avoir jamais croisé la jeune fille au nom de satellite, au moins une seule fois ? La fille de Caliban et Margaret Leviaz est l’indifférence que ne peuvent avoir ses parents… Du moins, c’est ainsi que les gens pourraient la voir. Nix n’est pas une mauvaise fille, vous dirait Maggie… Mais elle manque d’autorité. Personne ne lui donne les limites qu’il lui faudrait, et celles qui lui sont infligées, elle les transgresse sans crainte… Une parfaite adepte du Mal, n’est-ce pas ?... Peut-être, mais Margaret refuse cette perspective. Eloignée de sa fille, elle est incapable d’avoir sur elle une quelconque prise… et Nix est si attaché à son père, que son complexe d’Œdipe, augmenté par l’absence de sa mère, n’en aura jamais terminé de s’amplifier. Au risque de la détruire.

Description Physique :

- Aïe !

Margaret esquissa une grimace douloureuse, étirant légèrement un visage aux traits fins et harmonieux, altérés par la couleur vive du sang, qui traçait sur ses joues et sur son front des lignes sinueuses et hypnotiques. En face d’elle, quelqu’un qui semblait être chargé vraisemblablement de la trousse de secours, appliquait au coin de la bouche de la jeune femme un coton imbibé d’alcool, sur une griffure à vif. Maggie redressa légèrement la tête, comme pour montrer sa désapprobation, et haussa négligemment les épaules. Le geste avait quelque chose de charmant, quoique sans équivoque… Un geste qui ne signifiait rien, sans doute, mais qui laissait émaner de son corps une certaine prestance. Prestance, certes, qui s’évanouissait dans la seconde qui suivait… C’était là toute la beauté d’une femme qui ne cherchait pas à plaire. Ephémère, volatile, illusoire… Chargée de contradictions. Réelle et irréelle à la fois. Inaccessible, par cette sorte de froideur, quelque part dans son maintien, mais pourtant infiniment compréhensive et rassurante, lorsqu’elle se permettait soudainement de sourire… Un nœud de contradictions. C’était là ce que son visage délivrait comme message… Avis à ceux qui désireraient le démêler habilement… Un seul y était seulement parvenu.

Son visage alliait malice, indépendance, sérieux et irresponsabilité, en un mélange quelque peu surprenant… Les expressions les plus inattendues s’y succédaient, passant du rire aux larmes, à la moue perplexe, à la surprise la plus totale… Et chaque mouvement caractéristique de son visage laissait peu à peu une marque indélébile. Certains appelleraient cela des rides… Chez Margaret, ce n’étaient rien de plus, par endroit, que quelques expressions figées dans sa peau, tout aussi charmantes qu’elles avaient été… Quoi que puissent en dire les jalouses, Margaret faisait encore très jeune pour son âge, et la vivacité de son sourire faisait frémir d’envie les adolescentes qui s’obstinaient à se badigeonner de peinture pour avoir l’air plus séduisantes, au risque de passer pour des clowns… Maggie n’avait pas besoin de cela. Elle était, pour ainsi dire, une sorte de beauté toute simple, sans apprêts extraordinaires, ni regard de braise. Une beauté que l’on croisait dans la rue sans se retourner, qui n’attirait pas forcément les regards… Mais une beauté qui durait, tout simplement.

Mais ses joues et son front, pour l’heure, avaient connu quelques petits désagréments, et à mieux observer sa peau qui laissait voir, sous des reflets, d’infimes cicatrices, ce n’était certainement pas la première fois. Margaret était une femme infiniment agile, mais elle avait une fâcheuse tendance à se mettre constamment dans des situations délicates… ce que les écorchures ensanglantées sur sa peau attestaient tout particulièrement. Sous l’effet désagréable de l’alcool, Maggie cligna légèrement des yeux, ses longs cils battant un instant l’air, avant de se stabiliser… Et son regard se planta dans celui de l’homme qui la soignait, lui donnant une brusque envie de reculer de quelques pas, impressionné. Qu’avaient-ils donc de particulier, ses yeux ? Ils étaient bleus, et alors ?... Oui, mais pas n’importe quel bleu, et pas n’importe quel regard…

La couleur des iris de la jeune femme rassemblait un mélange de ciel et de mer, de nuit et d’orage… Une averse, un déluge infini semblait s’écouler autour de ses prunelles obscures et insondables. Un bleu profond… Un poète de bas-étage les aurait comparés à deux saphirs, mais il aurait eu tort. C’était bien plus que cela. Ce n’était pas tout à fait la nuit, ni tout à fait l’océan… C’était quelque chose qui planait entre chien et loup, doux et mystérieux. Un bleu de velours, qui rassurait et intimidait tout à la fois… Margaret sourit, et pencha légèrement la tête sur le côté, laissant s’écouler sur son épaule, et jusqu’au niveau de sa taille, une crinière blond-cendré, vaguement ondulée, aux reflets d’ambre, qui aurait pu rivaliser avec les rayons du soleil au crépuscule… Ni tout à fait blonde, ni tout à fait rousse. Margaret était à la frontière de tout.

Elle se releva, et d’un geste habile, attacha rapidement ses cheveux, les nouant négligemment au-dessus de sa nuque pour éviter qu’ils ne la dérangent. C’était la seule coiffure dont elle était capable, et c’était bien suffisant pour ce qu’elle devait faire… Son corps n’était ni trop enveloppé, ni trop fin, quoiqu’il paraissait légèrement frêle et infiniment souple… Maggie arborait la silhouette parfaite d’une voleuse en bonne et dû forme. Mince, élancée, la taille fine, le dos légèrement cambré, de longues jambes qui frôlaient à peine le sol, et des bras agiles, qui dirigeait les mains les plus fines qui soit… Des doigts de fées. Oui, c’était l’expression qui allait le mieux pour définir ceux de Margaret Leviaz. Doux, fins, agiles et rudes à la fois, expérimentés, parfois blessés, ils paraissaient pourtant être ciselés dans une sorte de porcelaine infiniment précieuse. Fragiles, alors ? Non… dangereux. Ou simplement habiles.

Maggie se racla la gorge, et d’un geste gracieux de la main, fit signe qu’elle n’avait pas besoin de plus de soins que cela… Son vêtement entièrement noir, comme une combinaison complète adhérant à la moindre parcelle de son corps, n’était pas fait pour faire tourner la tête aux hommes, bien que l’effet puisse être tel… c’était la tenue qui lui permettait de réagir au quart de seconde, sans être entravée par des vêtements trop amples, aux fanfreluches inutiles. La femme de Caliban se pencha légèrement pour réajuster l’attache de ses bottes légères et agréables à porter, qui montaient jusqu’au-dessous de ses genoux, maintenant prudemment ses chevilles, pour éviter tout désagrément… Elle claqua dans ses mains, pour toute conclusion, puis, après un remerciement sincère, sortit de la pièce d’une démarche vive et agile, son visage à la beauté simple strié de coupures qu’elle semblait ignorer… ou qui, plus précisément, semblaient être une habitude.


Caractère :

Une éternelle adolescente…


A 39 ans ? Une adolescente ?... Oui, parfaitement. C’est un terme que l’on ne peut pas oublier, lorsque l’on veut évoquer Margaret Leviaz, qu’elle ait 20 ans, 30 ans ou même 70 ans… Il y a quelque chose qui ne changera jamais, en elle, et qui est marqué jusque sur son visage aux traits malicieux. La jeunesse… Oh, pas la jeunesse comme on l’imagine, celle de la beauté, de la force, de la vigueur… Non, la jeunesse et la fraîcheur d’un caractère qui croit encore que tout est possible. Vous savez, ce léger sentiment qui vous anime, soudain, de croire que tout ne fait que commencer… Et bien ce sentiment, c’est Margaret Leviaz. De l’optimisme… Oui, si on voulait restreindre l’étendue d’une telle qualité, on la nommerait ainsi… Mais elle est plus que cela. Maggie, c’est comme une sorte de spontanéité gaie et invivable à la fois. Une manière de nous faire comprendre qu’elle ne trichera peut-être jamais… Une manière, peut-être encore plus simple, de nous en persuader… Elle ? Manipulatrice ? Qui oserait suggérer une telle chose ? Margaret connaît-elle à ce point le jeu de l’être et du paraître ? Il semblerait bien que non… Quelque part en elle sommeil une adolescente qui n’a jamais fini de grandir, et qui réclame sa part de vie, à grands renforts de cris inconscients…

Innocente, donc ? Pas le moins du monde, non, détrompez-vous bien… Depuis quand la sincérité rimerait-elle donc avec l’innocence ? Margaret sait parfaitement ce qu’elle fait, et ce pourquoi elle le fait… Elle est tout bonnement indomptable, comme une mer en colère, avide de sensations fortes comme de calme plat… Une seule personne a jamais réussi à comprendre comment les mouvances de l’éternelle tempête de cette jeune femme pouvaient être modérées. Par l’amour, peut-être… Et encore, qui donc de Margaret ou de Caliban a enfermé le premier l’autre dans les pièges de l’amour ? Qui donc, en premier, a réussi à décoder le mystère de la personnalité de l’autre, pour mieux le comprendre et l’apprécier ? Peut-être Maggie n’a-t-elle jamais été véritablement enchaînée, autrement que sous sa propre volonté…

Adolescente, disions-nous ? Oui… Et qui dit adolescente, dit irresponsable. Margaret et les responsabilités, c’est un comme essayer de tartiner de la confiture sur du poisson… C’est particulièrement indigeste. Non pas que cela parte d’une mauvaise intention de la part de ladite irresponsable… Car elle ne s’en rend même pas compte, à vrai dire. En quelque sorte, elle fait de son mieux… Mais Maggie n’a pas conscience de certaines réalités qui pourtant devrait s’imposer à elle. Responsable, elle pourrait l’être à certain égard, pour sa lucidité et sa capacité de réflexion, mais voilà… elle n’en a pas envie. Ce n’est pas non plus un caprice… C’est un refus pur et simple. Car si elle ne laisse pas grand monde dicter ses propres choix, elle déteste donner des ordres et diriger les destins d’autres personnes à leurs places… Libertés individuelles. Voilà un motif fort louable, n’est-ce pas ? Mais peut-être est-ce simplement motivé par la peur toute nette des responsabilités qu’elle se doit d’endosser…

Ce détail, bien sûr, elle l’admettrait volontiers, si elle n’était pas têtue comme une mule, et d’une mauvaise foi si impressionnante qu’elle maintiendra une position et un point de vue qu’elle sait faux, pour la simple et bonne raison qu’elle a commencé par le croire vrai… Peur des responsabilités, donc ? A cela, elle se contenterait de vous regarder comme si vous veniez de lui parler en vénusien, et vous répliquerait du tac au tac que de toute façon, chacun fait ce qu’il veut et tout ira bien. Personne n’est là pour diriger les actions des autres… Et surtout pas elle.

Enfin, pourquoi adolescente ?... Parce qu’elle est passionnée. Passionnée comme au premier jour, et d’une manière qui laisse entendre que cela ne se finira jamais. Margaret nous ferait presque croire, qu’à déposer entre ses paumes une fleur fraîchement cueillie, et encore pleine de ses attraits lumineux, qu’elle ne se fanerait jamais sous ses doigts… Eternelle, donc. Mais pas infinie… La nuance n’est pas sans importance, n’est-ce pas ? Margaret aime la passion, le sentiment de légèreté et de vie qui l’enveloppe lorsqu’elle cède à ce qu’elle aime… mais elle n’en cède pas pour autant à chaque fois. Elle sait où sont ses limites. Et certaines ne sont pas à enfreindre. Au fil du temps, Maggie a appris à maîtriser ses pulsions traîtresses, de sorte qu’elle n’est plus jamais esclave de ses moindres désirs, et sait toujours où se trouve la frontière entre le vouloir et le pouvoir…

L’adolescence, n’est-ce pas avant tout le siège de l’amour naissant, frais et innocent ? Non… Ni frais, ni innocent pour Margaret, mais l’amour est bel et bien dans sa vie. Il l’a été, et il le sera encore… Elle est, par caractéristique, une jeune femme amoureuse, qui frôle parfois le romantisme douteux, sans jamais se montrer fleur bleue et adepte de niaiseries qui la font simplement sourire avec indulgence. Amoureuse, oui… Mais sans illusion sur la réalité du mot amour, plein de douleur et de déception, de trahison et de regrets… Et puis, n’exagérons rien… le romantisme est bien loin de ce qu’elle espère encore, et puisqu’elle est sans illusions sur le monde, elle se montre particulièrement indifférente au manque de tact, de douceur, à l’immoralité et aux grossièretés qu’elle peut côtoyer…
Après tout, ces choses-là, elle les connaît aussi. Et elle s’en fiche à proprement parler, comme si elle ne les reconnaissait pas. Son sens de la morale ne s’étend vraisemblablement pas bien loin… Il en devient même inexistant, par sa capacité qu’elle a d’ignorer les lois, les mœurs, ou plus simplement la frontière elle-même entre le bien et le mal.


[la suite arrive tout de suite!]


Dernière édition par Margaret Leviaz le Ven 28 Mar - 16:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 13:49

La vivacité d’une voleuse


Qui dit voleuse, dit en quelque sorte immorale, vous me suivez ? Et bien notre Maggie, indéniablement, comme je l’ai dit, est dénuée du sens tout net de la morale elle-même… Ou du moins, c’est ce que l’on pourrait éventuellement penser d’elle à première vue. Elle ne se familiarise pas de choquer ou d’enfreindre les lois, non pas pour le plaisir de le faire, mais parce qu’elle ne comprend tout simplement pas ce que ces lois et autres règles sociales font là… Ce n’est pas tout à fait de l’immoralité, du coup, vous ne trouvez pas ? Elle ne sait simplement pas où se trouve ce que les gens appelle « morale ».
Non, c’est bien plus compliqué que cela, en réalité… Entrons dans les détails, peut-être y verrez-vous plus clair. Maggie est quelqu’un de complexe, qui cultive l’art aisé de la contradiction, à merveille… La morale, en réalité, elle en a parfaitement conscience. Mieux que quiconque… mais voilà, ce sentiment la dérange. Alors elle l’oublie, elle l’efface… Ah comme ce serait si simple s’il suffisait d’un bon coup de gomme… Mais non.

Margaret, qu’elle le veuille ou non, possède sans nul doute une certaine notion du bien et du mal, qu’elle s’efforce d’effacer constamment, comme un masque opaque qu’elle installerait devant ses jolis yeux… Alors cette notion si nette, si simple, devient mouvante, floue, comme une frontière à redéfinir. Et Maggie ne devient plus tout à fait quelqu’un d’entièrement rassurant. Pourquoi ? Parce qu’alors, elle est simplement capable d’aller jusqu’au meurtre, à certains égards, si elle juge l’action véritablement nécessaire, et elle n’en éprouvera nul scrupule, ni aucun autre regret de la sorte. Et cependant, elle n’est pas cruelle, ni détachée de ce geste… Margaret est consciente de l’importance d’une vie, mieux que quiconque. Elle possède une lucidité et une droiture d’esprit qui la déconcerte elle-même. Car Maggie, quoique vous en pensiez à présent, n’est pas quelqu’un de « mauvais ». Bien au contraire, elle serait capable de vous surprendre par sa bonté excessive, et par cette indulgence dont elle sait fait preuve à certains égards, et dans certaines situations… Contradictoire tout cela, n’est-ce pas ? Je vous avais prévenus…

En outre, Margaret est d’une loyauté à toute épreuve envers ceux qu’elle aime sincèrement, et serait prête à faire n’importe quoi pour eux, sans limites, jusqu’à l’inconscience la plus folle… mais trahissez-la ne serait-ce qu’une seule et unique petite fois, et il vous sera quasiment impossible de regagner l’estime qu’elle avait en vous. Oui, Maggie est ainsi… Prompte à accorder son affection, mais aussi rapide à vous la reprendre, si vous la décevez. Pour regagner la confiance de Margaret Leviaz, il faut une bonne dose de courage, car vous aurez à faire face à une jeune femme infiniment exigeante envers l’âme des gens qu’elle affectionne. Et plus encore avec sa propre âme, pour être tout à fait sincère… Ce qui est d’autant plus paradoxal qu’en vérité, elle commet elle-même bon nombre d’erreurs, en toute connaissance de cause. Mais à elle, il n’en est que plus difficile de lui refuser un pardon…

Loyauté, donc, disions-nous… Fidélité, également, Margaret n’en est pas dépourvue, et n’en use pas avec égoïsme, tout au contraire. Si en aucun cas vous n’avez la mauvaise idée de la décevoir, elle sera l’amie la plus sûre, la plus dévouée et la plus chaleureuse qu’il vous sera donné d’avoir. Pour compter sur elle, il ne vous faudra rien de plus, ni de moins, que son affection toute particulière… qu’elle ne donne pas si facilement.

Mais je m’égare, vous avez dû vous en rendre compte… Voleuse vivace, disais-je, c’était bien cela ? Oui… Notre Maggie est d’une incroyable combativité. Mieux, elle possède une énergie telle qu’on pourrait la comparer à une pile rechargeable à l’énergie solaire, même si ce ne serait sans doute pas très flatteur pour elle… et sans doute pas très juste non plus, car elle est tout aussi combative et énergique le jour que la nuit. Sans sous-entendu déplacé, bien évidemment… Maggie est pourvue d’une vivacité d’esprit – comme de cœur – qui force le respect. Elle se montre capable d’analyser en un éclair une situation, quelle qu’elle soit, et d’en trouver une fraction de seconde plus tard, la solution la plus acceptable et la plus raisonnable. Le sang-froid, oui… C’est exactement à cela que je voulais en venir. Un sang-froid exemplaire, donc… même s’il convient de préciser que Margaret reste un être humain. Et un être humain, sujet comme n’importe qui à certaines faiblesses ou peurs qui font partie de sa nature.

Cette vivacité d’esprit et cette capacité d’analyse rationnelle en font d’ailleurs l’âme d’un chef, alors même qu’elle déteste commander aux autres. Le drame de sa vie… Non, nous n’irons pas jusque là. Mais Maggie est l’une des personnes les mieux aptes à prendre une décision juste, rapide et subtile, en un temps de réflexion record, et puisqu’elle ne peut changer ce qu’elle est… alors elle est ce qu’elle ne veut pas vraiment être : un dirigeant. Quelqu’un qui prend les décisions pour toute une troupe d’âmes dont elle tient les vies au creux de son esprit intuitif et analytique… De quoi faire froid dans le dos, qu'en dîtes-vous ? Elle est entièrement d’accord… D’autant plus qu’elle n’est pas infaillible, la fameuse Margaret… comme chacun, elle peut se tromper littéralement, du tout au tout. Et cette perspective ne la rassure pas véritablement, comprenez-vous…

Mais ce n’est pas pour cela qu’elle vous le montrera, bien sûr. Maggie n’est pas folle… Elle sait que survivre dans ce monde, c’est modérer quelque peu sa spontanéité. Dompter l’adolescente, pour rester femme… Et cette femme parvient, à certains égards, à garder une relative maîtrise d’elle-même et de ses sentiment, qui n’est pas parfaite, cela va sans dire, d’autant plus lorsque l’on s’attaque ou que l’on parle de ses proches. Mais avec le temps, voyez-vous, elle a fini également par développer une sorte de fatalisme qui la gagne, et qui change sa spontanéité en un silence, par instant. Elle vous apparaît alors comme infiniment mystérieuse… Maggie n’est pas une jeune femme qui vous parlera beaucoup d’elle-même, vous le découvrirez par vous-même. Elle parle, oui… Mais faites-y un tant soit peu attention, et vous remarquerez que ses mots ne concerne jamais sa propre personne.

Et une fois de plus, le terme de voleuse, pourtant bien intrigant, vient de passer à la trappe… Je m’en vais remédier à cela. Oui, Margaret est une excellente voleuse. Plus précisément, c’est une excellente combattante, purement, qui sait souffrir le mal physique et la fatigue sans sourciller ni même chercher à se plaindre. Pourquoi faire ?... Sa passion, donc ? Quelque chose de bien particulier… Le vol. Oui, le vol pur et simple. Mais ce n’est pas une passion, me direz-vous, rien de plus qu’une activité. Pas pour Margaret, non, non… Cette femme, voyez-vous, ne vole pas pour obtenir quelque chose, ni pour acquérir un objet qu’elle désire. Elle vole pour voler, tout simplement. Pour l’art et la beauté du geste. Pour la sensation qu’elle perçoit au moment où elle s’empare du but qu’elle s’était fixé, de cet objet qui ne lui appartient pas, mais qu’elle fait sien, soudain… C’est bien simple, lorsqu’elle choisit de voler quelque chose – pièce de valeur, la plupart du temps, mais pas forcément -, elle profite de chaque geste qu’elle entreprend en vue d’accomplir son épreuve.

La manière d’avoir l’objet est encore plus importante, à ses yeux, que l’objet en lui-même, et la possession qu’elle acquiert pourtant. Car après tout, elle ne vole pas les choses pour ce qu’elles sont, mais pour ce qu’elle est obligée de faire afin d’y parvenir. Rien de plus simple : plus la tâche est ardue, et plus elle en éprouvera un plaisir sincère et presque « innocent », car elle sent en elle une brusque poussée d’adrénaline face à la difficulté, qui ne l’amuse que d’avantage… Et lorsqu’elle échoue – ce qui n’est arrivé pour l’instant qu’une seule et unique fois – elle est capable d’entrer dans une fureur et une colère monumentale, à la hauteur de sa frustration.

Et ces objets volés, fruits de son effort, que deviennent-ils donc ? L’on pourrait croire, après ce que je vous en ai dit, que Margaret n’en a que faire, et qu’elle s’en débarrasse aussitôt qu’elle en a pris possession. Et bien c’est faux… Ces objets, elle les conserve précieusement quelque part, là où personne d’autre qu’elle n’ira jamais mettre les pieds. A l’exception peut-être de son mari, et de sa précieuse fille…


Une mère sans sa fille, une femme sans son époux…


Comment pourrait-on parler de Margaret sans parler de ses sentiments pour son mari ? Alors attelons-nous à la tâche de ce pas… Maggie n’est pas devenue Madame Leviaz par un triste ou sinistre concours de circonstances. Elle a choisi de l’être par amour, et elle l’est encore aujourd’hui… Et cet amour est tout bonnement sans limite. Il est précisément là où les interdits et les désillusions qu’elle se fixe volent en éclat, tout simplement. Margaret est l’une des seules femmes au monde qui soit parfaitement lucide sur la façon de fonctionner de l’esprit tourmenté de Caliban Leviaz. Elle a cette étrange et incroyable faculté de desceller les moindres mouvements de l’âme humaine, plus précisément encore chez le maître de l’Envie. Avec lui, elle sait se montrer modérée, pacifique, sereine… Tout comme entrer dans des colères noires, des accès de frustration extrême, ou des excès de tendresse et d’autorité. Elle n’est donc ni plus, ni moins imprévisible et lunatique que lui, mais sait gérer les émotions de son mari comme personne ne pourrait le faire à sa place… Est-ce pour autant qu’elle possède un véritable pouvoir sur lui ?

Là est toute la question. Et la réponse est tout sauf évidente… Comme je l’ai dit, sans vouloir l’avouer, Margaret n’aime pas particulièrement tout ce qui est mauvais. Le mal qu’elle fait elle-même, elle ne le considère pas comme tel, et à l’inverse de Nix et Caliban, elle a réussi à avoir une certaine distance, et certainement plus de scrupules, malgré toute son envie de les ignorer. Et Margaret souffre… Pourquoi ? Parce qu’elle voit ce qu’elle voudrait qui soit faux. Les êtres qu’elle adore, se détruire progressivement sous ses yeux. Elle déteste les actions de son mari, sa recherche vaine du pouvoir, de toujours vouloir faire mieux, cette Ecole… Cette Ecole est la pire idée qu’il n’ait jamais eue. Elever des enfants tout droit vers le mal ? Non, elle n’est pas d’accord… Et cette divergence d’opinion les sépare bien malgré elle… Pire encore. Elle la sépare de sa chère fille… Et ce qu’elle craint à présent, plus que toute autre chose au monde, c’est ce lien si fort qui semble unir Nix et Caliban. Un lien qu’elle tente de comprendre, bien sûr, mais est-ce si facile ? Non… Elle se sent exclue, rejetée, mal aimée au sein d’une famille qui n’a peut-être pas besoin d’elle pour exister, au fond… Ils sont tout l’un pour l’autre. Et elle, qu’est-elle au milieu ?

Jalousie, pensez-vous ? Non, c’est bien plus profond que cela… Rejetée parce qu’elle n’est pas en harmonie avec eux, elle peut l’accepter, toute amère qu’elle soit… Mais ce qu’elle refuse, c’est sacrifier le bonheur de sa fille à cause de sa propre lâcheté et de sa faiblesse. Parce que c’est de cela dont il est question…

L’esprit lucide de Margaret ne lui cache pas la réalité, si dure soit-elle… La distance qu’elle a prise avec son enfant va jouer contre elle. Et elle est tout bonnement effrayée pour l’avenir de sa petite Nix… Un tel lien avec son père ne devrait pas exister. Il va l’anéantir. Les anéantir. Juste sous ses yeux… Elle en a déjà eu la preuve la plus douloureuse. Celle d’apprendre ce que Caliban avait osé demander à sa fille… Une transplantation. Parce qu’il trouvait ses yeux bien plus jolis que les siens… Comique, la situation ? Non. Margaret avait voulu fondre en larmes, en apprenant ce qui s’était produit. Ce qui confirmait ses craintes… Sa fille, sa Nix était prête à tout pour son père. Jusqu’à se détruire… Elle avait haï Caliban pour cela. Pour son aveuglement, pour son égoïsme, pour le mal qu’il avait fait à sa petite fille, volontairement. Y a-t-il un homme qu’elle aurait pu détester plus que celui-là, pour le crime qu’il avait commis ? Non… Jamais elle n’avait ressenti une telle rage. Encore maintenant, elle est si vive, parfois, qu’elle l’effraie. Elle n’a pas pu lui pardonner cette erreur, et peut-être n’aura-t-elle jamais l’intention de le faire. La colère, cependant, s’est transformée en amertume et en dégoût… Dégoût envers Caliban, ou envers elle-même, qui n’a pas su protéger sa fille de la folie de son époux ?

Et pourtant, ce qu’elle fait, si loin du Val, c’est pour lui… Pour eux. Parce qu’elle lui en voudra toute sa vie, mais elle l’aime, indéniablement. En colère ou en larmes, elle l’aime… et c’est là sa plus grande faiblesse. Oh, elle n’est pas aveugle, ni complètement stupide… Elle le connaît par cœur. L’Envie est un terrain apprivoisé et sans danger pour elle. Alors elle sait… elle sait l’inconstance et l’infidélité de cet époux qu’elle aime si fort. Et dans un sens, peut-être préfèrerait-elle ne pas savoir. Vivre dans l’ignorance de certaines choses est parfois une bénédiction qui n’est pas donnée à tout le monde… Mais voilà, elle sait. Et elle a dépassé rapidement le stade de la jalousie… A quoi bon ? Elle est loin, il est l’Envie… Il lui fait du mal, et elle voudrait le détester. Ou étrangler toutes ces satanées pétasses qui tournent autour de son Caliban.

Margaret est peut-être une femme bafouée et exilée, elle n’en garde pas moins un caractère bien trempé, et ne lâche pas aussi facilement ceux qui étaient toute sa vie. Ce qu’elle veut avant tout, nous le savons, et nul n’en doute, c’est le bonheur de sa fille. Comme elle le peut, elle tente d’être une mère attentive, et fait de nombreux efforts pour se montrer complice, sans pour autant perdre le sens de ses responsabilités de parent. Oui, ces responsabilités-là, elle voudrait bien les assumer, elles… Alors elle essaye sur Nix une certaine autorité qu’elle souhaiterait avoir, pour son propre bien. Seulement voilà, ce n’est pas aussi simple, et la jeune fille est bien compliquée à maîtriser, ce qui désespère sa mère d’y parvenir un jour.

Alors elle est tout bonnement paniquée à l’idée de la perdre… Elle sait que la proximité de Nix et de Caliban rendra la jeune fille malheureuse, et ce lien entre eux deux l’étouffe, et lui cause une douleur si vive, qu’elle lui donne envie de hurler. Caliban et Nix sont là-bas, si loin, ensemble, si proches… plus loin d’elle encore que l’espace physique qui les sépare…


Particularité : Rien de bien notable ni essentiel, à ceci près que Margaret est presque toujours vêtue de noir, et d’une tenue épousant chaque relief de son corps, non pas pour paraître plus sexy ou plus aguicheuse, notez-le bien, mais simplement parce qu’ainsi, c’est nettement plus pratique. Et peu importe les regards des autres !

Péché souhaité : L’Avarice, parce qu’il nous manque plein de joli bleu !^^ Mais j’ai comme l’impression qu’il y a pas mal de Luxure, dans celle-là aussi… Rolling Eyes

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Margaret Leviaz
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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 13:56

Histoire :

- Non, non, Maggie… Regarde, tu ne fais pas assez attention…

Margaret poussa un faible soupir, et leva son regard sombre vers le plafond, comme pour manifester une impatience et un agacement grandissant. La voix douce qui venait de la réprimander gentiment n’était pas celle de sa mère. Bien sûr que non… Sa mère n’avait pas une voix si admirable de simplicité. La sienne était bien trop fausse et trop calculatrice pour cela. Non, cette voix-là, c’était celle de Léa. Léa Connor. Une jeune fille d’à peine dix-huit ans qui avait été engagée par les parents de la fillette comme… comme quoi au juste ? Nourrice peut-être… Non, plutôt comme professeur de musique, même si elle n’était pas pour ainsi dire une grande professionnelle. Mais Léa avait une assurance et une facilité certaine avec les enfants, qui avait déjà fait ses preuves à de nombreuses reprises… Apprendre la musique, avec elle, c’était comme un jeu…

Oui, mais le jeu, à ce moment, commençait à devenir quelque peu ennuyant, pour une Maggie âgée de neuf ou dix ans au maximum. Ses parents n’étaient pas encore rentrés, comme d’habitude, et la maison immense résonnait de petits bruits indisctincts qu’elle détestait. Tout comme elle détestait ce silence parfois pesant qui s’installait plus encore lorsque l’autorité paternelle daignait revenir à la demeure familiale. Un homme très occupé, son cher Papa. Un homme qu’elle ne connaissait pas vraiment, pour la simple et bonne raison qu’elle ne le croisait presque jamais… Le matin, il était déjà parti lorsque sa mère venait l’éveiller pour l’emmener à l’école – quand ce n’était pas Léa qui s’en chargeait elle-même, puisque la plupart du temps, Anna était en voyage d’affaires à l’étranger, bien évidemment – et le soir, il ne rentrait pas avant deux ou trois heures du matin, quand Margaret dormait déjà à poings fermés, bercée du sommeil de l’innocence… La présence de son père ne semblait pas lui manquer, tout comme cette distance certaine qu’elle avait avec sa mère.

La douceur et la bonté maternelle, elle la retrouvait dans les yeux et le sourire de Léa… C’était elle, sa véritable famille, elle le sentait bien… A travers une vie morne, rythmée par un quotidien qui la noyait dans une sorte de répétition hyptnotique, il y avait ses entretiens nombreux avec la jeune fille… Léa n’était pas beaucoup payée, mais elle mettait tout son cœur à son travail, et s’attachait si bien à sa petite protégée, qu’elles devenaient peu à peu particulièrement complices… Complices, oui, mais Léa ne manquait pas d’une certaine autorité qu’elle se devait d’avoir. Et pour l’heure, Margaret ne lisait pas comme il se devait la partition… elle n’y arriverait jamais ainsi.

En vérité, la petite fille fixait la partition avec un œil morne, et un manque d’enthousiasme sans précédent. Entre ses petits doigts fins, elle tenait l’archer, et de l’autre un violon gracieux d’une agréable couleur violine, calé dans le creux de son cou, précisément comme Léa le lui avait appris. La jeune fille lui disait souvent qu’elle était une virtuose, qu’elle savait apprendre des morceaux avec une rapidité incroyable, et que ses doigts laissait filtrer la plus douce des musiques… Etait-ce donc à cause de ses maudits doigts, si beaux et si agiles, que Margaret se voyait contrainte d’apprendre à jouer du violon à merveille ? Un caprice de ses perfectionnistes de parents, c’était tout ce qu’elle voyait comme explication… Non, ni la musique, ni le violon n’étaient une véritable passion. C’était un passe-temps, une occupation agréable, une excuse pour passer du temps avec Léa… Mais sa patience était à bout.

Maggie fixait les petits points noirs et blancs qui se succédaient sur le papier pour former des notes, puis une mélodie… Mélodie qu’elle pourrait apprendre et jouer miraculeusement bien dans l’heure qui suivrait, si elle en éprouvait réellement l’envie. Mais voilà, elle s’ennuyait… Cela ne l’amusait plus. Elle n’avait plus envie de faire semblant… Alors elle secoua la tête, et au moment où elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour expliquer ce qu’elle ressentait à son amie, Léa posa sa main sur la sienne, doucement, pour accompagner les mouvements de l’archer, tout en lui murmurant à l’oreille :


- Allez, on le fait ensemble une première fois… Suis juste les mouvements de ma main, ma puce...

Et le mauvais caractère de Margaret vacilla sous cette douceur et cette gentillesse… La petite fille ferma les yeux, et laissa Léa faire vibrer les cordes de l’instrument, en une mélodie qui emplit la maison, douce et légère. Elle sourit, inexplicablement, et garda le silence. Une pensée s’imposa à elle, aussi vive que l’avait été son impatience face à des notes qui ne signifiaient plus rien pour elle… Si jamais elle renonçait au violon, ses parents n’auront plus d’intérêt de continuer à employer Léa. Elle la perdrait de vue… peut-être même qu’elle ne la reverrait plus jamais. Cette pensée serra le cœur de la fillette… Perdre une amie pour un caprice, elle ne se le pardonnerait jamais. Alors elle ne dirait rien…

Le morceau se termina, et Léa retira lentement sa main, laissant Margaret tenir seul le violon entre ses doigts, tout en lui adressant un sourire complice :


- Tu vois, ce n’était pas si difficile. Laisse ta main faire ce qu’elle veut. Ne crispe pas autant ton poignet… il a besoin de liberté.

Oui, Margaret aussi, en avait terriblement besoin… La petite fille releva lentement la tête vers sa confidence, et lui adressa un petit sourire d’approbation, avant de resserrer d’avantage ses doigts sur l’archer, et de reporter son regard, déterminé, vers la partition, qu’elle déchiffra sans mal, délivrée de sa mauvaise volonté… S’il fallait qu’elle joue pour garder Léa, alors elle jouerait… Et sous les yeux étonnés de la jeune fille, Maggie entama le même morceau qu’elles venaient de jouer ensemble, avec une telle aisance et une telle fluidité que l’on avait l’impression qu’elle le connaissait déjà par cœur, alors qu’elle le découvrait simplement… Le samedi soir, elle le jouerait devant ses parents. Ils remercieront Léa pour ses services, et elles seront toujours ensemble…

… Mais cela ne se produisit pas comme Margaret l’avait désiré. Un an plus tard, alors que ses parents commençaient à nourrir de sérieux espoirs concernant le talent inné de leur fille pour la musique, Léa s’en alla… Comme ça, sans prévenir. Un soir, la petite fille entra jusque dans sa chambre, et remarqua une lettre, simplement pliée en deux au milieu de son lit. Son amie lui expliquait qu’elle devait s’en aller, qu’elle avait trouvé le travail de ses rêves, et qu’elle allait bientôt se marier. Elle avait l’air très heureuse de ce qui lui arrivait, et très malheureuse aussi de la quitter ainsi… Margaret déchira la feuille, fondit en larme, et la détesta tout bonnement… Mais contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, elle n’arrêta pas de jouer pour autant… Le violon était une passion forcée, certes, mais une passion tout de même… Elle s’était mise à aimer sincèrement le son qu’il émettait lorsqu’elle faisait glisser l’archer sur les cordes. Elle se sentait tellement calme, tellement sereine tandis qu’elle entamait un morceau, qu’elle ne se résolut pas à abandonner quelque chose qu’elle réussissait si bien, et qui agissait sur elle comme une sorte de tranquillisant à ses peines.

*
* *


Léa ne fut bientôt plus qu’un vieux souvenir d’enfance, un peu terne parfois, mais qui pouvait rejaillir comme une sorte de petite lumière au milieu d’une mémoire sans teint, sans intérêt… Trop morne. Comme l’était sa vie, lorsqu’elle atteignit ses treize ans. Le collège, la maison, dormir, le collège, la maison, dormir… Un quotidien qui menaçait de la rendre folle. Un quotidien qu’elle rêvait de briser, d’une manière ou d’une autre, sans jamais parvenir à trouver comment… Oh, elle avait bon nombre d’amis, dans sa classe, bien sûr… Mais était-ce véritablement des amis ? Ils savaient qui elle était… Maggie Colen, ce n’était pas n’importe qui. Ses parents étaient riches, sa famille était « parfaite »… Ses amis l’enviaient. Ils n’étaient ses amis que parce qu’elle s’appelait Margaret Colen, et la jeune fille le savait bien. Elle s’en fichait… Elle savait parfaitement reconnaître la sincérité face à l’hypocrisie. Elle n’avait pas besoin de plus…

Si. Elle avait terriblement besoin de quelque chose… Seulement, elle ignorait encore quoi. Ce fut dans une épicerie que le déclic se fit. Oui, tout à fait… Dans une épicerie. Ce jour-là, en rentrant du collège, elle avait été prise d’une envie subite de se gaver de sucreries, et avait dévié de sa route jusqu’à la boutique que tenait le père de son petit copain. Le petit copain en question était un garçon de moindre importance, mais furieusement mignon, qui s’ennorgueillissait de sortir avec Margaret Colen, et qui n’avait de cesse de faire l’éloge de sa beauté, ce dont elle se moquait royalement. Pour sa part, Maggie ne l’aimait pas vraiment, mais il fallait bien qu’elle s’occupe, et celui-ci en valait largement un autre. Et il embrassait très bien… Bref. Donc elle entra dans la fameuse épicerie, et commença à fouiller dans ses poches à la recherche de son porte-monnaie. Elle était peut-être en manque d’affection constante, mais certainement pas en manque d’argent de poche, c’était une certitude…

Alors qu’elle dépliait savamment un billet prometteur, son regard de nuit croisa un geste qui n’aurait pas dû être vu… Juste à sa gauche, un jeune homme qui regardait négligemment quelques magazines bénins, venait d’en glisser un sous sa veste, avec une rapidité et une dextérité qui laissait penser que ce n’était pas la première fois qu’il expérimentait la chose. Margaret s’immobilisa, son billet à la main, et se sentit soudainement prise d’un frisson incontrolable, qui lui donna l’impression que ses genoux passaient de l’état solide à l’état liquide. Elle ne comprenait pas bien ce qui s’était produit en elle à l’instant précis où elle avait intercepté ce geste infime, mais elle brûlait d’envie de l’imiter… Juste pour savoir, une petite fois, quel effet cela pouvait bien faire. La jeune fille cligna des yeux, une expression indéchiffrable ornant ses traits innocents. Margaret avait très envie d’essayer… et elle ne voyait rien qui puisse l’en empêcher. Sous son regard ébahi, le voleur quitta nonchalamment la boutique, son butin caché sous ses vêtements…

L’adolescente se mordit la lèvre, referma sa main sur son billet, qu’elle froissa involontairement, puis se rapprocha discrètement de l’étalage de magazines, tout en faisant semblant de s’y intéresser consciencieusement… Son cœur battait à tout rompre contre ses côtes, et elle ne pouvait s’empêcher de sourire, grisée par la perspective de l’acte qu’elle allait commettre… Ses doigts agiles s’envolèrent littéralement vers un bouquin qui disparut dans son sac, encore plus rapidement que le geste du voleur lui-même. Maggie redressa la tête, les mains moites, et tourna un regard prudent en direction de la caissière, trop occupée à discuter avec un client pour seulement la remarquer… Mais la jeune fille poussa subitement l’audace jusqu’à lui adresser un signe de la main, en s’écriant :


- Bonne journée !

En deux enjambées agiles, elle fut au dehors, et franchit les quelques mètres qui la séparait de la ruelle la plus proche, en courant du plus vite qu’elle le pouvait, avec l’impression qu’elle allait quitter le sol, et… voler. Voler comme un oiseau… Ou voler comme ce qu’elle venait de faire. Le mal à son geste ? Elle ne le voyait pas… Bien au contraire. Margaret avait les joues rosies, un visage ravi, et une envie de rire qui ne la quitta pas durant tout le trajet du retour, qui la ramena jusqu’à la morne demeure familiale. Même sa maison lui sembla ne plus avoir la même couleur, à présent… En refermant la porte derrière elle, Maggie éclata de rire, brisant le silence d’enterrement de la demeure, et se précipita jusque dans sa chambre, pour se jeter sur son lit, et serrer contre son cœur l’objet de son vol… Elle se sentait bien. Terriblement bien… Libre. Elle avait trouvé ce qu’elle voulait faire…

Ce magazine, elle ne l’ouvrit pas, ne le lit pas… mais elle ne le jeta pas pour autant. Au contraire. L’adolescente le rangea soigneusement sous son lit, dans un carton qu’elle décora soigneusement, comme un coffre au trésor. Un coffre qu’elle avait bien l’intention de remplir d’autres merveilles encore… A partir de ce jour, la vie ne fut plus si ennuyante pour Margaret… Voler, c’était devenue son activité favorite. Toujours seule, elle n’entraînait jamais personne avec elle dans ses expéditions, et profitait en solitaire de la montée d’adrénaline qui accompagnait le danger de se faire prendre, et la difficulté de ce qu’elle entreprenait… Car bien vite, l’épicerie du coin ne lui suffit plus pour satisfaire à ses exigences. Trop facile, beaucoup trop facile… Personne ne la voyait jamais, elle ne prenait presque plus le moindre risque… Et elle refusait de retomber dans un quotidien sans intérêt. Elle choisit les complication, quitte à se faire prendre… Les habitants du voisinage commencèrent à se plaindre d’objets précieux, ou bien de souvenirs familiaux qui disparaissaient du jour au lendemain, alors qu’il n’y avait absolument aucun moyen, d’après eux, pour qu’on le leur dérobe… Aucun moyen, sauf pour Margaret, qui rivalisait de ruse, d’intelligence et d’une agilité qui croissait au fil de ses cambriolages, pour parvenir jusqu’au but qu’elle s’était fixée.

Ses parents étaient trop aveugles pour seulement deviner son manège… et puisqu’elle n’était jamais prise, pourquoi donc la soupçonner ? Etait-ce si étrange que Maggie devienne de plus en plus exigeante, voir même paranoïaque lorsque quelqu’un pénétrait jusque dans sa chambre ?… Son coffre au trésor n’était plus assez grand pour contenir toutes ses trouvailles. Elle le remplaça par son placard tout entier, enveloppant ses trésors au milieu de ses vêtements. Et ses parents continuaient de n’y voir goutte… Ils l’avaient inscrite dans une prestigieuse école de musique lors de sa quatorzième année, et s’ennogueillissaient d’avoir conçu une enfant si douée… Car Magaret n’avait pas cessé le violon. Il n’était plus tout à fait un passe-temps, à présent, mais plutôt une couverture… pour mieux masquer ce qu’elle faisait réellement de son temps libre. Elle n’en était pas moins une virtuose, mais la musique qui émanait de son violon n’avait plus aucun charme pour elle. L’art, c’était la façon qu’elle avait, toujours pour habile et imprévue, d’entrer en possession d’un objet qui ne lui appartenait pas…

… et puis bientôt, ce ne fut plus tout à fait un objet, qu’il lui tarda de posséder…


[suite et fin au prochain, c'est juré XD]


Dernière édition par Margaret Leviaz le Ven 28 Mar - 16:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 14:00

*
* *



Quatorze ans et demi… Un concert dans la soirée, parmi le beau monde. Margaret n’avait pas envie d’y aller… Mais ses parents y tenaient plus qu’à leur propre vie, à ce qu’il sembla, et ils ne cessaient de lui narrer la virtuosité d’un pianiste, parmi l’orchestre. Le prénom de « Caliban » revint à plusieurs reprises résonner à ses oreilles... Maggie ne sut pas très bien ce qui la décida finalement. L’impatience face aux suppliques de ses parents, ou bien plutôt la curiosité qu’attisait en elle ce personnage si particulier que semblait être le jeune Leviaz… Peut-être un peu des deux, à la vérité. Toujours était-il qu’elle s’y rendit, à ce concert… Elle y assista, et se dandina littéralement sur sa chaise dans le but d’apercevoir le fameux jeune homme derrière son piano… Elle n’y parvint pas. Ils étaient installés à des places de choix, bien sûr, pour apprécier au mieux la sonorité de l’endroit, mais si loin des musiciens qu’elle ne pouvait pas même apercevoir la couleur de ses cheveux. Maggie fut indéniablement déçue… Mais son sentiment ne dura pas longtemps après que la musique eût commencé à emplir la salle. Aussitôt, les épaules de la jeune fille se redressèrent, et ses yeux se mirent à briller. Indéniablement, il jouait bien… Très bien.

Margaret ne comprit pas pourquoi ce soir-là son cœur loupa un curieux battement, ni pourquoi elle versa une inexplicable larme, au son de la dernière note… Et puis quelqu’un se glissa derrière le fauteuil de ses parents… Elle, elle l’ignora. Ce devait être une de leurs fameuses connaissance sans grand intérêt. Elle haussa les épaules avec mépris, et se pencha par la balustrade pour essayer à nouveau d’apercevoir le pianiste. Rien. Il devait être déjà parti dans les coulisses… Margaret ressentit un petit pincement au cœur, puis fronça les sourcils, en entendant le nom de « Caliban » être prononcé juste derrière elle.

La jeune fille se retourna d’un mouvement vif, et redressa son regard d’ombre vers l’homme qui discutait encore avec ses parents… Percevant son geste, le nouveau venu interrompit sa phrase, et se retourna vers elle, avec un grand sourire qui lui fit froid dans le dos. Il lui tendit la main, tout en s’exclamant :


- Alors je suppose que j’ai l’honneur de rencontrer la fameuse Maggie.
- Margaret, Monsieur… Enchantée. A qui ai-je l’honneur ?
- Leviaz… Mathieu Leviaz. As-tu apprécié le concert ?
- Un véritable délice, Monsieur…

Non, Margaret n’avait pas oublié le sens des convenances, et savait se montrer particulièrement polie, lorsqu’elle le voulait bien. Rapidement, elle avait masqué sa surprise d’apprendre l’identité de son interlocuteur, et s’était contentée d’un regard en direction de ses parents, qui eux, affichaient une mine ravie. Maggie ne tarda pas à comprendre pourquoi, tout en continuant à discuter avec le fameux Monsieur Leviaz, père d’un Caliban qu’elle avait plus encore envie de rencontrer… Cet homme était un chef d’orchestre. Elle comprit aussitôt les desseins de ses parents… Ils avaient loué les qualités de leur délicieuse fille, et il fallait bien admettre que Monsieur Leviaz lui-même paraissait charmé, sans même avoir vérifié le talent de la violoniste.

Au terme d’un entretien abondant de politesse et autres sourires charmants, Margaret obtint finalement ce qu’elle brûlait d’entendre depuis qu’il lui avait adressé la parole… L’homme lui proposa de rencontrer son fils. La jeune fille ne voulut pas montrer son assentiment d’une manière trop vive, et se contenta de se lever de son siège, tout en hochant sagement la tête. Quelques minutes plus tard, elle emboîtait le pas à Mathieu Leviaz, en direction de la loge de Caliban, qu’elle découvrit enfin… Margaret posa sur le jeune homme un regard curieux et étrangement brillant.


- Caliban… Voici Margaret Colen, une violoniste qui, d’après les dires de ses parents, est d’une virtuosité merveilleuse… J’ose espérer qu’elle daignera un jour nous faire une démonstration de ses talents…

Maggie n’eut pas le temps de répliquer que déjà, Monsieur Leviaz était abordé par un couple dont l’expression était à peu de choses près semblable à celle qu’avaient eu les parents de la jeune fille. La porte de la loge du pianiste se referma sur eux, simplement… Elle se sentit libre, avec lui. Si libre, qu’elle lui avoua, de but en blanc, ce qu’elle était, et ce qu’elle aimait réellement… Le violon, elle s’en fichait pas mal. Ce qu’elle voulait, c’était devenir une voleuse. Pourquoi l’avait-elle choisi, lui ? Cette question n’avait pas de raison d’être… Et Margaret n’avait jamais souri d’une telle manière, lorsqu’elle était sortie de la pièce, après un baiser qui l’avait laissée chancelante. Tout se passait incroyablement vite, et elle adorait cela… Oui, cette fois-ci, ce n’était pas un objet qu’elle volerait… mais un cœur. Sans même s’en apercevoir.

Le lendemain, il fit ce qu’elle avait voulu qu’il fasse… Il créa un scandal, s’arrêtant de jouer en plein milieu du concert. Elle, d’où elle se trouvait, souriait de toutes ses dents, le cœur léger, l’esprit libre… Elle avait attendu ce moment, elle le savait, pour briser ses chaînes. Ne pas s’enfuir seule, mais à deux… Ce fut ce qu’il firent, la nuit même, ensemble… et pendant longtemps.


*
* *


Durant une année entière, ils parcoururent le monde, sans plus donner aucune nouvelle à leurs parents respectifs. D’ailleurs, ce fut au cours de cette année-ci qu’elle apprit, par le biais d’un hasard, lisant vaguement le journal, que sa mère venait de décéder dans un accident d’avion. Et pour être tout à fait sincère, elle n’en avait cure. Elle vivait une véritable passion, et comptait ne jamais l’épuiser… Vivre au jour le jour, c’était si grisant, qu’elle souriait bien plus qu’elle n’avait jamais souri durant toute son enfance. L’argent ne coulait pas à flot, certaines situations n’étaient pas si faciles, ni véritablement prévues au programme, mais c’était cela, la vie, pour elle…

Voler devenait un acte à la fois plaisant, et qui trouvait son utilité. Longtemps ils vécurent des larcins habiles de la jeune fille, jonglant d’une ville à un autre, d’un pays à un autre, parfois, pour fuir un meurtre qu’ils avaient commis… en tout état de cause. Margaret apprenait à connaître son Caliban, et à l’apprivoiser… Elle ne fut pas longue à comprendre son défaut, et pas plus longue à l’accepter. Elle s’évertuait à supporter sa jalousie excessive, calmait comme elle pouvait son désir d’être meilleur que ceux qu’ils rencontraient, et surtout, l’aimait sans aucune limite… Même lorsqu’il en arriva à la constation que le monde devenait trop gentil, Maggie ne se permit même pas de le contredire, quand bien même elle n’aurait pas été d’accord. Elle se contenta de lui sourire doucement, et de l’observer commencer à s’entraîner, levant les yeux au ciel chaque fois qu’il grognait en se plaignant d’être particulièrement nul… Ce qu’elle n’admettait pas volontiers, mais elle avait d’ores et déjà passé le stade d’essayer de le contredire.

Elle le savait particulièrement intelligent. Brillant… Dangereusement ingénieux. Alors, en douce et indulgente amante qu’elle était, la jeune femme lui suggéra un jour :


- Et si tu préférais la tête aux muscles, Cal… « Les meutriers itinérants » ont assez voyagé, tu ne crois pas ?… Installons-nous, et accorde-toi enfin le temps de faire ce que tu aimes… N’es-tu pas libre, maintenant, d’avoir ton propre laboratoire ?

Margaret ignorait à ce moment que ses mots allaient avoir de telles conséquences par la suite… Mais elle ne le sut pas avant plusieurs années. Caliban suivit son conseil… Ils s’installèrent donc dans une vallée magnifique et déserte, le Val des Ombres, qui avait à cette époque des allures de paradis terrestre. Oui, Maggie aurait presque pu se croire dans l’Eden, seule avec un amant qu’elle parvenait à comprendre mieux que quiconque, qui était incroyablement doux, attentionné et passionné… Elle, continuait de voler pour le plaisir ou pour les besoins matériels de son époux, excellant toujours plus dans son art, et lui, travaillait dans son laboratoire, à l’intérieur duquel elle s’empêchait formellement d’entrer. Elle n’était pas particulièrement curieuse, et elle avait commis l’erreur d’avoir confiance en lui. Alors elle ne se douta pas des pensées tortueuses qui agitaient l’esprit de son amant, jusqu’au fameux jour où il lui montra une sorte de fluide qui lui fit esquisser une moue. Il lui expliqua qu’il avait crée lui-même cette étrange substance, et ce qu’elle était censée faire sur l’homme…

Margaret écarquilla les yeux :
- Quoi ? Tu t’es injecté ce machin sans même me le dire ? Mais ça ne va pas, non ? !
Non, il était précisément inutile de s’exclamer « mais tu es fou ! », car Maggie en était déjà parfaitement consciente. Elle inspira profondément, tandis que Caliban, qui n’avait pas l’air plus ébranlé que cela par la surprise de sa femme, continuait :
- Cela n’a pas fonctionné, Maggie… S’il te plaît, tu veux bien le tester pour moi ? J’ai modifié la formule et…
- Ok c’est bon, passe-moi ce truc !
Un peu rapide, comme approbation… Oui, un peu. Mais Margaret n’aimait pas perdre de temps, et elle savait qu’il était tout simplement hors de question de répondre par la négative à un Caliban dans cet état. Et puis, elle n’avait pas vraiment peur… et éprouvait seulement une vague appréhension, chassée par une confiance aveugle en celui qu’elle aimait.

Le Flux fonctionna… Surprise ou non, Margaret réalisa que ses os s’était durçis, accentuant la résistance de son corps d’une manière qu’elle trouva tout simplement phénoménale, et dont elle profita plus encore pour se lancer dans des investigations plus risquée, qui se terminèrent parfois d’une façon inattendue, voir même fortement dangereuse… Peu lui importait. Les années passèrent, et l’inquiétude de la jeune femme concernant son époux ne faisait que s’accroître… Il avait eu cette idée lumineuse de créer une Ecole. Une Ecole pour des gens destinés au mal, et à qui il insufflerait ce genre de capacité dont il l’avait dotée. Elle n’aimait pas cela… Mais alors pas du tout. Seulement, elle ne pouvait pas le lui dire, et elle le savait parfaitement… Alors, pour chasser un malaise grandissant, allié à une terreur qu’elle ne comprenait pas, Margaret volait plus que jamais, et conservait les fruits de ses efforts dans une pièce bien à elle, qui était aussi précieuse à ses yeux que le laboratoire aux yeux de son amant.

Elle avait vingt-quatre ans, lorsqu’une nouvelle perspective vint éclairer l’avenir sombre qu’elle voyait se dérouler devant elle et son Caliban… L’Ecole était presque terminée, son amant s’éloignait d’elle, son attitude nourrissait l’inquiétude de la jeune femme… mais un sourire lui vint, accompagné d’un frisson d’excitation, lorsqu’elle apprit qu’elle était enceinte. Ce brusque accès de bonheur fut entâché par la perspective qu’elle eut soudain de la réaction de Caliban. Elle le connaissait sur le bout des doigts, à présent, comme une sorte de partition jouée et rejouée. Il n’allait pas vouloir de l’enfant… Et elle, se le refusait tout simplement. Elle n’eut pas d’autre choix. C’était elle et l’enfant, ou aucun des deux… Voilà le dilemme qu’elle déposa face à Caliban, le regard sans faille, son beau visage simple déterminé et têtu. Elle avait encore assez foi en son amour pour savoir qu’il ne la laisserait pas partir… Pas une once d’hésitation.

Alors elle mit au monde, neuf mois plus tard, sa jolie, sa petite Nix… Qui lui fut presque aussitôt ravie. Margaret ne comprit pas ce qui se passa, mais elle en éprouva plus de douleur que de joie. N’aurait-elle pas dû être heureuse de la fierté qu’elle lisait dans le regard du père ? Non, cette fierté lui faisait peur… elle avait quelque chose d’infiniment malsain. Combien de fois chercha-t-elle Nix, affolée, au beau milieu de la maison, persuadée d’avoir commis la pire des négligences, pour retrouver son enfant, encore nourrisson, installée confortablement au côté de son père, au sein même de son laboratoire… Margaret en avait d’étrange nausées. Elle aurait voulu arracher sa fille de cet environnement, l’emmener loin, très loin de tout cela… Auparavant, Maggie pouvait faire face à Caliban seul, accepter ses défauts, ses erreurs, les modérer… Maintenant c’était différent. Elle avait sa fille, et elle voulait la protéger, de toute la force de sa volonté…

La voir grandir si proche de son père, le suivre partout, observer ses actions, côtoyer des ados violents et mauvais, c’était comme la pire torture qu’une mère pouvait subir…Non, il y avait pire. Sa fille qu’elle chérissait tant, adulait son père, à tel point que Margaret avait la terrible impression de n’être plus rien à ses yeux… Cette sensation cruelle s’accentua lorsque Nix, sa joie de vivre, affirma ne pas vouloir demeurer ailleurs qu’à l’Ecole du Flux. Ce fut trop pour les nerfs de Margaret. La jeune femme éclata en sanglot, piqua des crises de nerfs violentes lorsqu’elle se retrouvait seule avec son époux, et qu’elle était sûre de n’être entendue de personne, entra dans des fureurs monstrueuses qui n’avaient d’égales que sa souffrance… Mais rien n’y fit. C’était au-dessus de son instinct de mère. Avait-elle jamais été une mère ? Il lui semblait que Caliban lui avait soufflé ce rôle, si facilement, dès la première fois qu’il avait posé son regard sur leur fille… Pouvait-il seulement comprendre, lui ? Elle l’avait portée, cette enfant, elle l’avait sentie vivre, bouger en elle, grandir… Elles n’avaient fait qu’un seul et même être, pendant neuf mois. Et lui, en une seconde, la lui avait volée…

Oui, volée… La voleuse venait d’être volée. Pire encore, elle se sentit trahie, le jour où, pour la première fois de sa vie, Caliban lui fit du mal… Un mal physique, violent, qu’elle ne comprit pas, mais qui la força à tomber à genoux devant lui. Il ne s’en était pas rendu compte lui-même. Elle criait après lui, hurlait qu’il cesse d’anéantir leur fille, qu’il ouvre enfin les yeux… Peut-être n’aurait-elle pas dû crier autant. Quelque chose se passa en elle. Une douleur fulgurante qui fit glisser des larmes de souffrance sur ses joues… Elle se recroquevilla sur le sol, et à travers la chaleur aiguë qui la transperçait, supplia son époux de l’épargner… Margaret n’avait pas entendu ses propres paroles. Elle savait qu’il était l’auteur de ce qui lui arrivait… et pendant cinq éternelles minutes de cruauté qui la brisa, Caliban n’accéda pas à sa requête. Elle s’évanouit… et son amour pour lui, dès lors, ne cessa de vaciller.


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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 14:01

[raaah je suis maudite!!!]

Il ouvrit son Ecole, et commença à s’en occuper avec ardeur… Margaret, elle, perdait courage et force… Mais pas pour sa fille, qu’elle voulait à tout prix arracher de cet endroit, même s’il fallait le faire contre sa volonté… Au huit ans de Nix, la dernière chose qui pouvait anéantir Maggie se produisit, et confirma à quel point elle était dans le vrai… L’Envie de Caliban venait de provoquer un véritable désastre. Nix, avec toute l’adoration qu’elle vouait à son père, avait accepté de lui faire don de ses yeux à la couleur si magnifique, et si semblables à ceux de sa mère… Mais l’opération avait échouée en partie. Nix était borgne, et Caliban arborait l’œil bleu de sa fille, même s’il ne pouvait pas s’en servir… Lorsqu’elle l’apprit, le choc et le dégoût fut tel, pour Margaret, qu’elle commença par vomir tout ce dont elle état capable, prise de vertiges, et frôlant l’évanouissement… Quel père… quel père oserait faire subir une chose pareille à son enfant ? Pour Maggie, Caliban était le seul coupable, et Nix la victime innocente qui adorait son père à un tel degré qu’elle n’avait rien su lui refuser. La jeune femme eut alors la confirmation amère et effrayante de ce qu’elle savait déjà… Caliban tuerait sa fille, par sa folie et son trop plein d’amour… Elle ne pouvait pas les laisser ensemble.

Elle hurla plus encore, ignorant royalement le pouvoir douloureux qu’il pourrait prendre sur elle, et entra dans une telle rage qu’il était au final difficile de savoir si elle pleurait de chagrin ou de colère… La peine et la souffrance l’emportèrent de très peu sur la fureur, lorsqu’elle comprit que sa fille elle-même, approuvait et défendait l’erreur cruelle et inhumaine de son père. Alors elle fit ce qu’elle regrettera toujours… elle baissa les bras. Elle ne supportait plus la situation, l’Ecole, cette famille qui promettait tant mais qui n’était pas vraiment la sienne… elle était comme une étrangère à leurs yeux. Alors elle n’eut pas d’autres choix que de le devenir véritablement.


*
* *


- Ne croit pas que j’en ai fini avec toi, Caliban Leviaz…
Ce fut avec une voix cassée, qui rendit la menace fort peu crédible, que Margaret, à trente-trois ans, fit ses « adieux » à son époux… Oh, des adieux bien relatifs, en réalité… Mais pour elle, ils étaient nécessaires. Elle n’avait pas totalement perdu l’espoir de sauver sa fille d’une relation dangereuse avec son père… ni de sauver l’âme de ce père. Mais il fallait qu’elle s’éloigne. C’était Caliban lui-même, qui le lui avait proposé… Il avait mis entre ses mains une responsabilité, un confiance qu’elle ne croyait pas pouvoir encore mériter à ses yeux. Il lui avait confié une tâche… et elle avait accepté. Pourquoi ? Pourquoi accepter de lui rendre ce service ? Pourquoi accepter de protéger une Ecole qu’elle haïssait plus que tout au monde ? Pourquoi ?… Parce que sa fille demeurait dans cette Ecole. Parce que son mari y résidait aussi… parce qu’ils avaient besoin de son aide. Tous les deux. Et parce qu’au fond, l’amour était traître… il était toujours là. Et elle n’avait pas le choix… Que pouvait-elle faire d’autre que protéger ceux qu’elle aime ?

Voilà pourquoi, dans le plus grand secret, et sur la décision de Margaret elle-même, qui voulait s’effacer tout bonnement de la surface de cette maudite Ecole, de ce Val des Ombres, Eden transformé en Enfer, ils orchestrèrent sa mort, avec un simplicité enfantine. Il suffit d’assassiner une jeune femme qui lui ressembla vaguement, et d’annoncer tout bonnement la mort de la femme du Directeur, qui ne joua pas véritablement le jeu du chagrin déchirant. Tout comme Nix, qui n’en fut ni choquée, ni attristée, quand bien même elle avait été mise au courant au préalable. Margaret avait même suggéré à Caliban de récupérer les mains de la pseudo-Margaret tuée, pour faire « plus vrai », d’après ses dires. Le Directeur conserva donc les mains de la victimes comme si elles avaient été celles, agiles et magnifiques, de sa véritable épouse…

Maggie s’était contentée d’un baiser presque irréel sur la joue de son Caliban, avant de prendre l’hélicoptère, pour quitter définitivement cet endroit maudit… abandonnant, dans un moment de faiblesse lâche, sa petite fille au milieu d’un monde qui ne pourrait que l’arracher plus encore à elle. Mais si Margaret ne pouvait la protéger de l’Ecole et de son père, au moins protègerait-elle Nix du reste du monde …C’était la nouvelle tâche qu’elle s’était fixée, pour alléger une âme déchirée de culpabilité.
Et ce fut ce qu’elle fit depuis, et jusqu’à aujourd’hui.


Pouvoir : Ossature diamantine
Le Flux permet à l'infecté de modifier la résistance de sa structure osseuse, diamant ou verre c'est à lui de voir ce qui est le mieux sur le moment en sachant que plus la résistance est faible plus ses os se ressouderont rapidement et que si par malheur ils cassent en ayant leur résistance maximale cela prendra un temps fou de les laisser se ressouder.
Bien sûr, une trop grande résistance diminue la souplesse du corps de l'infecté et une trop grande fragilité risque de casser au moindre mouvement, et la dureté maximale ainsi que la fragilité maximum sont facteur de la maitrise de l'infecté.


Dernière édition par Margaret Leviaz le Ven 28 Mar - 16:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 15:34

I love you

Je n'ai rien à redire, donc je lance le vote.
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MessageSujet: Re: Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F.   Margaret Leviaz ~ Dirigeant des F. EmptyVen 28 Mar - 22:46

Rolling Eyes Bon, bah au moins on n'a pas hésité x)

Allez zou.
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