Contexte

Arrivée au Val des Ombres

De nos jours, dans un lieu indéterminé, au creux d’une petite vallée, un grand bâtiment siège sous ses airs de forteresse ancienne et bien entretenue. Il est difficile d’y accéder, puisque, à part pour les courageux qui font le voyage à pieds, il faut prendre l’avion ou l’hélicoptère pour atteindre le centre de cette vallée.

Sur la piste d’atterrissage, des hommes armés, silencieux, surveillent vos papiers. Vous avez une autorisation pour entrer dans ces lieux ? Parfait. Entouré d’une petite ville, alimentée en eau et en électricité par le cours d’eau qui traverse la vallée, l’imposant fort accueille les jeunes –et moins jeunes- qui désirent devenir des êtres du Mal.

On peut se demander depuis quand. C’est un vieux projet de vingt ans, vous répond-on, de Caliban Leviaz, devenu depuis quelques années un des types les plus recherchés au monde (car il semblerait qu’aussi secrète soit l’Ecole, certains aient compris qu’il se passait quelque chose, avec les nouveaux vilains qui apparaissaient depuis quelques années). Savant fou de son état, il avait créé de toute pièce le fort et avait trouvé le moyen de faire de ses élèves des surhommes, pour « sauver le Mal d’une chute qui devenait trop sérieuse pour qu’il ne s’en occupe pas. »
On vous dit que Caliban est un peu fou, normal, c’est un peu son métier, mais qu’il a au moins le mérite d’avoir réussi son coup : depuis maintenant douze ans, l’Ecole du Flux prenait de la place dans le monde. Une ville s’était formée autour du bâtiment principal, et si les diplômes n’étaient pas reconnus par tout le monde, ils permettaient au moins de vivre tranquillement de sa méchanceté.

Là, il est temps d’entrer dans la forteresse, qui, d’intérieur, donne un étrange mélange entre deux styles architecturaux pourtant différents : le laboratoire-de-scientifiques-déments et le château-inquiétant-des-films-d’horreur. Les portes électroniques s’ouvrent au passage des gens, et des caméras et autres dispositifs de sécurités sont installés dans des murs de pierre. Propre, magnifique même, ce bâtiment va devenir votre lieu de vie pendant un moment. Des élèves passent, certains déjà en uniformes - des costards ou des tailleurs - , d’autres, comme vous, visitent les lieux. On distingue des couleurs sur les uniformes, ce sont celles des sept Péchés, celles des sept groupes qui rythment l’école, et où les élèves sont regroupés sous l’attention d’un de leurs professeurs.

Le guide vous prévient : vous êtes dans une école pour les méchants, alors… alors entre ceux qui sont là parce que leurs parents les ont obligés, ceux qui sont là pour trahir et faire le bien plus tard, ceux qui sont fidèles aux opinions du directeur, ceux qui voudraient le faire chuter pour prendre sa place, et ceux qui n’ont rien à faire de tout cela et qui veulent simplement suivre leurs études, les complots font partie de la vie de l’établissement. A vous de vous placer comme vous le désirez face aux rivalités entre membres de Ecole.

On vous amène devant le bureau du directeur, il vous observe, il a dans la main droite un étrange dispositif qui laisse tout d'abord filer vers votre front un rayon bleu pâle, qui vous donne l'impression que quelqu'un a fouillé dans votre esprit, mais sans que cela soit particulièrement désagréable. Il dit qu’il a étudié votre profil, qu’il vient de déterminer votre Péché, et qu'il va maintenant vous offrir vos armes. Il prend votre main droite, y choisit une veine, et plante l’aiguille de son dispositif qui ressemble à un revolver futuriste. Vous sentez une vive douleur, puis plus rien, avant un flot soudain de puissance, comme si Caliban venait de vous ouvrir les yeux. Il vous souhaite la bienvenue dans son « humble demeure » en souriant, vous dit que vous ne devrez pas trop vous inquiéter si vous découvrez des nouvelles facultés à votre corps. Il vous dit que ce qu’il vous a planté dans le corps, là, et qui dessine une étrange forme sur le dos de votre main, détermine le Péché qui sera votre nouvelle maison. Un des élèves de ce groupe vous accompagnera jusqu’au dortoir pour que vous y rangiez vos affaires, et vous donner un uniforme. Dans la soirée, ce sera la fête de bienvenue pour les nouveaux élèves, comme vous. Profitez des derniers instants avant la rentrée, profitez…

Les études à l'Ecole du Flux se passent en six ans. Les élèves arrivent à leur douzième année, et sont invités à rejoindre le Directeur dans son bureau. Dans ce bureau, grâce à une seringue montée sur un dispositif ressemblant fort à un revolver, ou à un pistolet laser des films de science-fiction, il injecte ce qu'il appelle le Flux dans les veines des nouveaux venus. Sur le même système est installé un rayon bleu-pâle, qui détermine le Péché auquel est lié le nouvel élève ; ainsi, en même temps que l'injection du Flux, un signe étrange apparaît sur la peau de l'élève, le signe de son Péché.
Le Flux, liquide aux couleurs diverses, selon les préparations faites par Caliban Leviaz, se propage dans le sang des personnes. Il change ainsi les capacités corporelles, offrant des dons parfois singuliers. Ce liquide peut aussi être rejeté par le corps... dans ces cas-là, l'évolution du corps de l'élève ou de l'adulte peut être aléatoire, et éventuellement douloureuse (si vous décidez de faire un personnage dont le corps rejetterait le Flux, n'hésitez pas à nous en parler par MP).
Durant les six années d'études, les élèves sont formés à être des méchants de haut niveau. Les matières enseignées par les professeurs sont là pour les rendre redoutables. Chaque année se termine par un examen, qui permet de savoir s'il est nécessaire ou non de redoubler. De plus, il est possible de ne pas terminer sa formation, même si peu de gens désirent le faire, cela donne au moins le niveau d'être un acolyte du mal (et pas un alcoolique, merci).
A partir de la deuxième année, les élèves ont à choisir au minimum deux options.

Voici les Matières enseignées, selon les professeurs :

Professeur	Matière principale	Option
Colère	Initiation à la Fureur (permet d'apprendre aux élèves à se laisser dépasser par leur rage)	Combat (les arts martiaux, et tous les moyens de se battre sans suivre les règles de ces arts ; se passe dans l'Arène)
Luxure	Biologie (observation de la faune, de la flore, du corps humain... se passe en extérieur)	Séduction (ou, comment se servir de sa beauté pour vaincre ses ennemis)
Orgueil	Torture (les formes de tortures du monde entier, et en particulier des tortures mentales ; se passe dans la Tour Nord)	Manipulation (les mille et unes manières de faire en sorte que les autres font ce que nous désirons)
Paresse	Histoire du Mal (où l'on voit tout ce qu'a été le Mal depuis la naissance du monde)	a réussi à convaincre le Directeur de faire son boulot
Avarice	Arnaque (tout pour mal utiliser son argent, et prendre celui des autres)	Stratégie Militaire (pour ceux qui désirent devenir des chefs militaires et contrôler des armées)
Gourmandise	Maîtrise des Pouvoirs (l'art de bien se servir de son pouvoir et de ne pas provoquer de catastrophe - indésirable - avec)	Chimie (la chimie, bien sûr, mais aussi la cuisine, et les poisons sont vus ici ; se passe dans les cuisines)
Envie	Aucun, est Directeur	Complot (comment dire du mal des gens dans leurs dos, et se trouver des alliés pour les trahir avec d'autres)

La plupart des salles se trouvent au Troisième Etage. Les endroits où vous trouverez les autres cours sont inscrits dans le tableau.

Il y a par ailleurs une Salle à Disposition dans la Tour Sud, si les élèves désirent mettre en pratique leurs cours de Complot, ou s'ils veulent mettre en place des associations... dans tous les cas, il faut réserver un horaire auprès d'un professeur pour y aller. D'autre part, la salle de Stratégie Militaire fait aussi office de salle Informatique, quand les cours du Professeur Ghon n'ont pas lieu.

Les Péchés

Chaque élève est attaché, à son arrivée, à un Péché. Celui-ci dépend de son caractère, de ses habitudes... de ce qu'il est au fond de lui. Cela détermine le groupe d'élèves, ainsi que le professeur auquel ils sont affiliés.
Evidemment, les élèves ne sont pas forcément comme les professeurs, des personnifications des Péchés. Leurs penchants sont plus ou moins marqués, ce qui peut rendre les rapports entre membres d'un même Péché relativement chaotiques... Bien évidemment, il existe de nombreuses rivalités entre les Péchés...

Voici des descriptions des Péchés :

L'Avarice :
Jamais l'Avare n’a ce qu’il veut, et, toujours, il est prêt à obtenir d'autres richesses, et à les amasser consciencieusement. Une plus grosse maison, une plus grosse arme, plus d'or ? Tant pis si cela doit se faire aux dépens d’un autre, tout est bon à prendre pour un tel personnage, puisqu'il jugera que tout cela devrait lui appartenir.
Si cela signifie qu’il faut prendre la récompense bien méritée de quelqu’un, pour rendre ses biens plus importants, il le fera sans états d'âme. L’Avare saura prendre aux autres, que cela soit risqué ou non. Ensuite, avec ses biens, il peut les montrer, ou les dissimuler jalousement... dans les deux cas, il est fier de ce qu'il possède.

La Colère :
La Colère est vécue à l'égard de ce qu'on identifie, à tort ou à raison, comme étant responsable de notre frustration, de notre insatisfaction.
Elle est le résultat, la matérialisation de cette même frustration.
Selon l'importance de l'insatisfaction, la Colère prendra différentes intensités et identités. Cela peut aller du simple mécontentement à la fureur. La colère déclenche une mobilisation de l'organisme entier. L'esprit est concentré sur le problème (plus particulièrement sur l'obstacle). Plusieurs réactions physiologiques sont déclenchées; elles sont particulièrement visibles lorsque la colère est intense.
Le personnage affilié à ce Péché sera parfois insatisfait de lui-même et en rendra responsable n'importe qui ou n'importe quoi. Tout, à part lui-même. Lunatique, susceptible, impulsif, il sera tel un cyclone qui déversera sa haine dans un premier temps, se calmera ensuite, pour finalement exploser de manière considérable. Il pourra se montrer agressif, violent, même sadique et ne laissera aucune chance à celui qu'il aura identifié comme le responsable de sa frustration. Il aura toujours tendance à chercher les conflits afin de pouvoir déverser sa colère.
Vous l'aurez compris : il faut particulièrement se méfier de ceux dont l'existence est étroitement liée à ce Péché car ils sont très instables. Ils sont un concentré de Nitroglycérine : prêts à exploser à la moindre secousse.

L’Envie :
L’Envieux est poussé par une jalousie incontrôlée, obsessionnelle et maladive. Jamais il ne sera satisfait de ce qu’il a, parce qu’il y aura toujours quelqu’un au-dessus de lui. Quelqu’un de plus riche, de plus fort, de plus influent… même si ce n’est pas forcément vrai. Et, évidemment, il n'aura aucun autre but que de prendre la place de ceux qui sont avant lui, pour chercher, en vain, à sortir de l'ombre dans laquelle il se plonge involontairement.
Bien sûr, le personnage affilié à ce Péché est insatisfait de lui-même, et développe une haine envers sa propre existence. Haine qu’inconsciemment, il renverse sur les autres, en ayant un nombre incalculable de rivaux à écraser… ou, dans le meilleur des cas pour lui, de nombreuses personnes à considérer comme des vaincus. Il est aussi possible qu'il retourne cette haine contre lui-même, et, souvent, des Envieux en viennent à l'autodestruction...

La Gourmandise :
La vaine recherche dans les plaisirs de ce que le réel ne nous apporte pas.
Que ce soit la nourriture, l'alcool, la drogue ou les plaisirs de la chair, on ne parvient pas à se maîtriser tombant dans une spirale mettant les autres et soi-même en danger.
Prêts à tout pour assouvir leurs désirs, le réel n'a de prise sur ceux de la Gourmandise que lorsqu'il ne leur barre pas la route vers la source de leur addiction.
Le personnage qui est affilié à ce péché à une tendance très nette à chercher chez les autres des sources pour satisfaire ses désirs et à les utiliser comme des outils afin d'assouvir sa faim continuelle.

La Luxure :
Si la Gourmandise est l’excès du corps, la Luxure est celui de l’esprit. Poussé par une passion quelconque et un désir incontrôlé (en général le sexe, mais cela peut être une autre activité ou expérience), le personnage est prêt à tout pour agir sans considération pour les sentiments des autres.
Un tel personnage est prêt à tout, de la manipulation à la trahison –en passant par la violence- pour satisfaire ses désirs et aller dans le sens de sa passion, puisqu'il n'y a qu'elle qui compte et qui puisse le motiver.

L'Orgueil :
La confiance en soi multipliée au centuple, voilà ce qu’est l’Orgueil. Quitte à écraser les autres et les dépouiller du mérite qui leur est dû. Rien ne compte autant que leur propre personne pour ceux qui sont atteints par ce péché. Ils ne voient la beauté qu’en eux-mêmes. Le reste leur paraît fade et inintéressant, seulement propre à rehausser leurs propres qualités.
Alors que tout pourrait démontrer que le personnage agit de manière inconsidérée, il sera généralement persuadé que tout ce qu’il fait est bon. Il refuse de reculer lorsque ses décisions sont remises en question, même s’il est évident qu’il a tort. Il lui est tout simplement impossible d’admettre qu’il puisse s’être trompé, même si lui-même en a conscience. Au risque de se mettre dans des situations difficiles.
De la même manière, quelqu’un d’Orgueilleux n’admet en général que difficilement toute forme d’autorité. Il ne supporte pas que quelqu’un lui dicte sa conduite et prétende savoir mieux que lui comment il doit agir. Du moins, pas quelqu’un qu’il n’estime pas. Et qui peut-il estimer, à part lui-même ?


La Paresse :
Données indisponibles pour cause de flemme du professeur.
Note du Directeur : c'est l'art et la manière de faire en sorte que les autres bossent pendant qu'on roupille, ou, en d'autres mots, le Péché par excellence des manipulateurs.