Rencontre au pied du mur [Ouvert à tous]

Invité

Le Russe était là, son manteau de cuir glissait sur son torse abîmé, il puait le tabac et la vermine. A moitié affalé sur une chaise, il attendait, sa cigarette pendait comme les tripes d'un porc éventré. Pas rasé depuis plusieurs jours, sa barbe hérisson couvrait ses joues. Il avait dans la poche intérieur de sa veste une petite bouteille de vodka à moitié vide. Il respirait avec difficulté, le poids de sa chair était lourd.

De temps à autre il reniflait le trop plein de morve de son nez. Ses cheveux gras et mouillés ornaient son crâne. Sa posture n'avait rien d'élégante bien au contraire. Des passants lui auraient donnés des pièces. Mais il était dans le hall d'une école. Tout s'en brumait dans sa tête. Il était encore bourré de la veille. A ses semelles il y a avait encore du vomi frais.

Son odeur aurait pu faire tourner l'œil au pire cafard de la ville. Par moment il lançait des bruits de souffrance dans un râle court mais fort. Sa poitrine s'agitait et le brûlait. Et sa cigarette elle, pendouillait toujours à ses lèvres, il tirait dessus tout en recrachant la fumée par ses narines.

Tout d'un coup un spasme le secoua, il cracha un petit filet de sang, puis pesta et râla. Il étouffa sa douleur d'une latte de cigarette. Puis il jeta un regard mauvais aux élèves qui passaient. Il n'avait même pas envie d'utiliser son pouvoir pour leur envoyer des images dans l'esprit.

Tout ce qu'il voulait c'était un bon lit et de la morphine. D'ailleurs c'était pour ça qu'il était ici. Le médecin lui en refilait de temps en temps. Rien qu'en imaginait la tête de ce dernier devant son état de cadavre ambulant, il se mit à rire. Mais il se ravisa quand la douleur titilla ses entrailles.

Il ne dû son salut qu'à une autre gerbe de sang. Celle ci faillit éclabousser un élève, mais par malchance ce dernier l'esquiva. Il attendait d'être en meilleur état pour aller voir ce putain de docteur. Pour le moment il laissait reposer ses méninges et son corps.

Puis observer tous ces puceaux juvéniles était un divertissement des plus plaisant comparé à son quotidien. Il repensa tout à coup à son ancienne vie. Et à cette fameuse nuit. Depuis tout était différent, il le sentait en lui, cette chose qu'il appelle le Flux. Il ne savait pas vraiment si c'était mieux.

Après tout il s'en moquait, il avait de quoi fumer, une petite bouteille d'alcool. Seul ombre à ce tableau ses poumons qui lui brûlaient le torse. Il finit par éteindre son mégot contre le mur. Ses lèvres gercées ne supportaient plus la morsure de la nicotine.

Il se laissa glisser dans le siège. Tout en scrutant les élèves, il prenant du temps pour réfléchir. Au moins il était en paix ici. Aucun de ces ados n'allaient venir le faire chier. Ils se chiaient tous dans leur froc, aucuns n'oseraient venir. Et quand bien même. Un pic de sarcasme suffirait à l'éloigner.

Et dire que la soirée ne faisait que commencer. Il sentait déjà l'ennui serpenter le long de sa colonne pour venir lui marteler le crâne. Et le rendre fou. Heureusement qu'il se noyait dans la vodka avant de s'en remettre à son vieil ami Morphée.

Il se mit tout d'un coup à sourire. Il allait encore attendre cinq minutes, voir si quelque chose d'intéressant allait produire. Puis il irait voir le médecin.

Et il avait bien raison d'attendre cinq minutes ! Car sa patience allait être récompensée par l'arrivée d'un peu de chair fraîche. Voilà en effet que ce jeune garçon de première année, une petite créature encore humaine mais que certains déjà appelaient renard pour la simple raison que le flux de notre chère proviseur l'avait doté de certains caractères de canidé. Des détails physiologiques qui pour le moment ne faisaient qu'apparaître: Une queue, Des yeux ovales, des griffes en développement, et j'en passe...

Le jeune garçon passait donc ce soir par le hall, sans doute simplement pour regagner les dortoirs peu engageants de la colère, lorsqu'il s'arrêta soudainement en apercevant, à l'autre bout de la pièce, cet homme ivre mort.
Une pourriture pleine d'alcool, se disait-il.

Il resta plusieurs secondes immobile, sans savoir comment exprimer la foule de sentiments qui venaient perturber son esprit. Une colère intense le fit serrer les points tandis qu'un soubresaut d'instinct renard le fit grimacer, laissant apparaître dans l'ombre du hall quelques-unes de ses dents. En langage humain, on pouvait aisément voir cette grimace comme l'expression d'un dédain et d'une grande colère.
Pour une raison ou pour une autre, voir ainsi cet homme, trônant affalé devant une flaque de vomis, ne l'avait pas laissé indifférent.

Mais que pouvait-il bien faire ? Trouver le premier punching-ball et lui faire passer ses rancœurs ? Pas facile pour un petit première année de trouver une cible de choix.
Et puis ce type était un adulte... Misérable et bourré mais adulte...

Il en connaissait les dangers mais le jeune garçon fit finalement quelques pas hésitants vers cet homme pitoyable. On aurait presque vu ses jambes le retenir tandis que le haut de son corps le poussait à avancer.
Je suppose que devant un comportement si étrange, Oryon avait attiré l'attention de ce Vétéran, qui soit dit en passant semblait plustenir de la loque que du soldat..

Et il hésitait toujours. Une fois de plus depuis son entrée à l'école, il subissait l'étrange alchimie d'un esprit humain et d'un instinct de renard. Car les renards sont en général peureux, tandis que le jeune garçon n'avait plus peur de rien... Même mourir ne semblait pas vraiment l'effrayer. Mais le renard sais se battre, tandis que le jeune garçon ne saurait même pas tenir vingt seconde face à ce type, aussi ivre soit-il...

Au final, l'homme et le renard avançaient vers cette nouvelle proie. Car c'est bien telle une proie qu'il le regardait. C'est sur cet homme affalé que, tandis qu'il avançait, il faisait grandir un peu plus de sa haine.
On pouvait voir son attitude calme et timide s'effacer un peu plus à chaque pas, laissant apparaître un enfant qu'on croirait prêt à sauter sur quiconque pourrait lui dire deux mots ou le regarder de travers.

Mais c'est un adulte, se disait-il dans un coin de son esprit.
Tandis qu'une autre partie lui rétorquait.

Et alors ? Tu as peur ? ... Non... Alors ? Oui... Bâtard...
Alcoolique...
Papa... Bâtard.

Tue le !
Comment ?

Frappe !

Il était à présent juste en face de l'homme bourré. Il semblait l'observer avec un air supérieur, bien que même debout, il devait lever les yeux pour fixer du regard le visage de l'homme assis... Conservant ses poings serrés, on pouvait toujours voir sur son visage cette expression mi-humaine mi-animale qui révélait si bien le dégoût qu'il ressentait envers cette créature si pathétique.

Et voilà... Il était là... A se demander pourquoi...
Il aurait voulu le frapper, juste pour le plaisir. Juste parce que cela aurait put le soulager.
Il aurait voulu lui parler, l'insulter... Mais que dire ?

Il ferma les yeux, comme pour faire un peu d'ordre dans son esprit troublé, puis lorsqu'il les rouvrit, il aperçu quelques traces de sang sur le sol. Il demanda alors au vétéran de la manière la plus sérieuse qui soit sur un ton ne laissant transparaître qu'une profonde et pour le moment refoulée colère:

Tu vas crever là ?
Ca me simplifierais les choses...

Regrettant déjà ses paroles et appréhendant une réaction, il faillit faire un pas en arrière. Un comportement instinctif de survie sans doute mais que son courage suicidaire et son amour propre ne pouvaient tolérer.

Il resta donc là, devant cet homme, les bras pris de légers tremblements dont il était difficile de deviner la cause: La peur ou la haine ?
Mais l'homme pouvait faire ce qu'il voulait ! Qu'il hurle, qu'il frappe, ce n'est pas cela qui allait faire peur à ce petit bout de chaire fraiche?

Invité

Slan restait là dévoré, consumé de l'intérieur. C'était une bien étrange mélancolie qui résonnait en lui, son corps à bout de souffle faisait peine à voir. Toujours la clope au bec, tel un trophée d'un avenir funeste. Il semblait absorbé par ses sombres pensées. Prisonnier d'un ravin de doutes et de questions, il n'était plus dans le Hall l'espace de quelques minutes. Mais bel et bien enfermé dans la cage de sa douleur. Seul sa cigarette brûlait encore.

Son âme elle agonisait depuis des lustres, c'était comme si il se sentait happé sur lui même. Ecrasé par un lourd passé, contre lequel il n'était pas de taille. Le combat était perdu d'avance. Encore plus ardu que David contre Goliath, il n'avait pas pour lui le soutien de Dieu. D'ailleurs il n'avait jamais eu la foi. Dieu ? Comment pourrait exister un être aussi cruel pour avoir créé un monde si immonde ? Tout s'effondre, tel un château de carte, tout ce qui autrefois pouvait semblé intéressant aux yeux du Russe, n'était plus que poussières et cendres.

Après tout ces débats métaphysiques avec lui même étaient stériles. Mais il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Il y a des choses contre lesquelles on ne peut lutter, disait son oncle. Il n'avait pas tort.

Il toussa, sans pour autant cracher, mais il sentit bien que la douleur été remonté jusqu'au dans sa gorge, titillant son clapet à vomi. Mais il avait l'habitude désormais de ces petites contraintes au quotidien. Et ce n'était pas pire que la taule.

Une vie sans horizon. Une éternité sans lumière. Non vraiment rien n'était plus horrible. Des frissons remuaient ses tripes au fur et à mesure que les souvenirs déferlaient. Slan préféra les faire taire.

Puis il tira sur sa cigarette, et l'écrasa sous sa semelle. C'est alors qu'il aperçut un garçon. Sans doute un élève allant rejoindre son dortoir. Aucun intérêt.

Puis il se concentra de nouveau sur sa clope. Il sentait encore la morsure de la nicotine sur les lèvres, l'arôme d'une fumée noire dans sa gorge, les marques de la dépendance dans son corps. Il sourit. Le tabac était vraiment une pourriture. Une sangsue immonde, aspirant tout l'être de sa victime, commençant lentement et sûrement par toute forme de plaisir olfactif puis gustatif. Pour ensuite partir à l'assaut de vos organes, avant de massacrer votre âme d'un poison lent mais puissant. La dépendance. Et au final vous arracher la vie de la manière la plus brutal...

La fumée n'était point le souffle du tabac qu'on aspire, mais bel et bien sa propre âme qu'on expire... Mais peut être que Slan fumait il afin de ne plus avoir à supporter le poids de son âme ?

Lui seul en avait la réponse. Et il n'était pas prêt à se l'avouer. Puis ses réflexions furent subitement interrompues par le même garçon qu'il avait aperçu tantôt.

Mourir ? Lui ? Simplifier les choses ? Il se demanda un instant si il n'avait pas tué les parents de ce mioche. Mais son visage félin ne lui disait rien. En tout cas il était comme tous ces mioches, énervant et idiot.

Mais il avait au moins le mérite de lui procurer un divertissement. Pour le moment. Le garçon renard eut alors le plaisir de voir son reflet dans le mur au dessus de Slan. Mais ce dernier était des plus étranges, en effet ses traits de félins étaient bien plus avancés, et sa gorge était tranché. Puis tel un mirage l'image disparu des yeux d'Oryon.

Le Russe émit un petit rire. Puis déclara de sa voix slave et marqué par son enfance dans Moscou l'éternelle Beauté des Glaces.

"Tu devrais pas être en train de dormir мальчишка ?"

Il alluma une clope avant que l'élève ait le temps de répondre. Et sans doute avait il compris que si lui était plus félin qu'homme, Slan avait le don des mirages comme il aimait se le dire...

Debout devant l'homme en perdition, le jeune garçon se demandait à nouveau ce qu'il faisait là. Il ne constata que bien trop tard que de venir ainsi vers un inconnu, adulte, à l'école du val, était une aventure peut-être un peu trop ambitieuse pour un gamin comme lui. Il avait toujours cru avoir un esprit particulièrement clair, une perspicacité à toute épreuve, et voilà qu'il venait à se demander s'il contrôlait véritablement ses envies, ses sentiments, et même ses réactions. Un comble pour quelqu'un qui voulait enfin prendre le contrôle de sa vie...

Peut-être devenait-il fou ? Peut-être était-il inconsciemment suicidaire !
Mais peu importe finalement. Ce qui est fait est fait.
Oryon regardait l'homme, sans oser provoquer directement son regard. Il se voyait aussi, les bras crispés et tremblotant, comme contrôlé par une colère qu'il trouvait différente d'à l'habitude.

Il souffla un peu pour se calmer, faire le point sur la situation, lorsqu'une image vint... Troubler sa concentration.
Son regard se riva brusquement au dessus de l'homme assis, comme s'il avait vu un esprit flotter au dessus de sa tête.

C'est moi ? Pensait-il alors. Il doutait...
Il est différent ! Puis il compris.

Il aperçut alors le sang, et la simple idée de se voir ainsi le fit presque sursauter. Il tentait de garder son calme, se répétant qu'il n'y avait aucune raisons de s'inquiétait, mais cela ne suffit pas à l'empêcher de porter rapidement sa main droit sur sa gorges.

Ha... Rien...

Puis sa main gauche vint toucher son menton tandis que ses yeux restaient rivés vers cette hallucination dont il ne comprenait pas encore l'origine... Après tout, il ne connaissait pas parfaitement les prouesses étonnantes dont était capable le flux.

Enfin, ses deux mains remontèrent sur ses joues.

Non, ce n'est pas moi !
Et ce n'est qu'un mur !

Il se frotta rapidement les yeux, puis alors qu'il les rouvrait, il vit cette image terrifiante disparaître lentement. Pour donner du divertissement, alors là oui ! Il suffisait de regarder sa tête. Son esprit était déjà tourmenté par le doute, et cette hallucination n'avait pas arrangé les choses. L'espace d'un instant la carapace du jeune garçon s'était volatilisée, laissant paraître un tout autre enfant, d'une faiblesse affligeante. L'espace d'un instant, son visage fut celui d'un garçon effrayé, et son corps ne faisait que souligner cette faiblesse. Sa vilaine queue de renard recouverte d'un poil trop court pour être beau alla d'elle même entre ses jambes, tel celle d'un petit animal soumis...

Puis soudainement son regard se dirigea vers les yeux de l'homme, vers cette larve. Le gamin, qui n'en menait pas large, semblait hésiter. Doucement, il reformait sa carapace. La peur disparu de son visage tandis qu'il reprenait son corps en main. Pourtant, ses yeux aux pupilles ovales restaient une fenêtre sur le désordre qui régnait alors dans son esprit. Mais le vétéran était sans doute trop bourré pour décrypter ce regard convenablement.

Et il hésitait toujours. L'idée que cette hallucination puisse venir du flux de l'homme l'effleura, mais il était bien trop occupé à se demander si son propre flux ne le rendait pas fou... Les renards ont-ils des hallucinations ?

Le vétéran lui adressa alors la parole, rappelant au gamin que s'il avait été hostile, il aurait sans doute put le tuer deux fois et lui faire regretter d'être né trois ou quatre fois.
Toujours poussé par son soit-disant courage et n'obéissant qu'à son instinct, le gamin lui répondit, cette fois d'une manière un peu plus calme. Tandis que son esprit restait tourmenté par la dernière vision.

Je me couche plus tard... Parce que je ne dort pas bien.

Il semblait alors avoir retrouvé son état normal, bien que toujours un peu tendu... Il ajouta, à nouveau avec ce regard haineux tenant autant de la colère animale qu'humaine.

Tu me rappelles mon père...
Un lâche, un pourri... Une épave...

Et quant on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, le vétéran avait de quoi cogiter après ces quelques réflexions. Après, il pouvait toujours le tuer, mais peut-être que ces mots resterons plus longtemps gravé dans sa mémoire que le visage du gamin qui les avait prononcées.
Ou bien, autre possibilité, demain il ne se souviendra déjà plus de rien...

Oryon ajouta en laissant doucement retomber sa rage.

Je ne pensait pas voir ça au val.

Invité

Une main posée sur les hanches, elle se tenait devant les portes de l’établissement. Eh oui, voilà déjà sa troisième année qui va commencer pour la jeune félys… son regard clair au reflet légèrement oranger et munie d’une pupille de félin fixait les grandes portes avant que finalement ses lippes viennent à s’étirer pour esquisser, à ce qui semblait être, un sourire.

Enfin un mouvement, oui! Simple mouvement de tête pour replacer sa chevelure derrière, puis voilà le premier pas accompagné, bien entendu, d’un léger déhanchement qu’on lui connaissait bien, celui qui attirait normalement tout les regards. Ces gestes n’en restaient pas moins gracieux et silencieux.

Elle s’avançait donc lentement vers les portes qu’elle viendra à ouvrir doucement afin de laisser un espace suffisant pour entrer. Elle s’avancera alors dans le hall, hors comme d’habitude il y avait de la vie… chose qui était loin de lui déplaire. Elle s’apprêta alors a monter les escaliers lorsque son attention fut détourner… vers un homme complètement ivre mort… du moins au premier regard, et un jeune… sans doute un petit nouveau car elle ne l’avait jamais vu.

C’est alors qu’elle redescendit la marche qu’elle avait monté, pour se rapprocher. Elle s’arrêtera alors un peu plus loin, mais tout de même assez près pour entendre, bien qu’elle s’en foutait un peut. Puis quelques minutes passèrent, l’homme avait réplique et le jeune homme aussi. Elle s’approcha et d’une voix, qui n’en restait pas moins cristalline…

- Tu ne devrais pas perdre ton temps avec ce genre de loque…

Elle parlait à qui?... sans doute au jeune vu qu’il était loin de ressembler à une loque
- Remarque… Tu es nouveau non?... Ne t’attarde pas sur des hommes comme cela il y a bien mieux a voire au Val

Encore une fois, Oryon se comportait de manière étrange. Tout semblait laisser croire que son seul but était de chercher ce type ivre pour l'énerver, et peut-être pour finalement passer ses nerfs sur lui. Mais ce jeune homme-renard, toujours intrigué, voir même choqué, par la vision effrayante qu'il venait d'avoir, ne semblait même plus chercher à comprendre le pourquoi du comment de son comportement.
Ces paroles étaient les premieres qui lui étaient venues à l'esprit, et c'était sans doute les mauvaises, mais il était trop tard à présent. Et tandis qu'il attendait anxieusement la réaction de l'homme ivre, une odeur inconnues vint lui titiller la narines. Une odeur inconnue, qui étrangement lui procura une espèce de frisson désagréable.

C'était à vrai dire la première fois que son flaire se révélait plus développé que celui d'un humain, et il n'y avait rien d'étonnant à ce que l'odeur la plus à même de venir réveiller ses sens était celle d'un chat. Mais n'étant pas conscient de cela, il n'y fit pas attention, trop occupé à se méfier de la réaction de la loque.

Il fallut donc que la jeune fille lui adresse la parole pour qu'il réagisse. Et quelle réaction! A croire que malgré lui, il s'attendait à la venue d'une personne. A peine avait-elle commencé sa première phrase qu'il se retourna rapidement en fronçant les sourcils et en lui faisant clairement comprendre par un petit grognement involontaire que sa présence n'était pas désirée.
Enfin cela, c'était la réaction du renard... Celle du jeune garçon fut un peu plus mitigée. Il l'observa quelques secondes alors qu'elle finissait de parler, se désintéressant rapidement de la loque qui se trouvait derrière lui. Puis il tourna le regard de côté. Son expression n'avait pas changée, il avait toujours le visage crispé par une légère crise de colère qui ne demandait qu'à se réveiller, une crise dont Oryon ne connaissait pas l'origine pour la simple raison qu'il n'était même pas capable de la sentir venir.

Il observa à nouveau la jeune fille, et comme obnubilé par sa présence, il ne faisait même plus attention à la loque.

- Un chat ! Dit-il en soupirant.

Et c'est alors qu'on aurait cru qu'un simple courant d'air aurait provoqué sa furie, que se dessina sur son visage un bien étrange sourire. Cette jeune féline était aussi de la colère... Pourtant il ne l'avait jamais croisée. S'il avait su qu'une colérique avait reçu un ADN de chat... Et bien... A vrai dire... Il n'aurait rien fait. Mais à présent que celle ci se présentait devant lui, il semblait ravis.

Un instant, on aurait cru voir ses oreilles bouger légèrement, se tournant vers l'avant, et l'expression de son visage avait changée. Il avait toujours l'air contrarié, mais ce sourire venait ajouter une note de malice. En fait, il affichait un mélange de contrariété et d'amusement, une sorte de sourire provocateur et malin.
Il lui répondit calmement.

- Ha oui ? On ne pouvait savoir s'il était content ou sur le point de faire un massacre. La cohabitation des traits humains et canins ainsi que des sentiments de chacun rendaient l'intonation de sa voix et son visage complètement indéchiffrable.

- Je ne suis pas nouveau. Dit-il avec une pointe de contrariété.
- Je suis en première année...

Il marqua une pause. Ses yeux aux pupilles ovales ne quittaient plus ceux de la jeune fille tandis qu'il commençait à marcher vers elle à pas très lents.

- Tu as raison, cette loque n'as aucun intérêt.
Montre moi ce qu'il y a d'intéressant à voir.

Et toujours sans quitter son regard, il avançait lentement vers elle.

Invité

Kiowa ne bougeait plus du moins pas de l’endroit ou elle s’était arrête. Sa main revenant alors à ce posé doucement sur ses hanches, alors qu’enfin l’odeur du jeune homme viendra titiller ses narines. Elle retint un éternuement…

(Pensé : hum… un canidé… sa pourrait être intéressent…)

Puis soudain elle fut tirer de ses pensés par la voix presque inaudible de homme/renard. Hors ses oreilles bougèrent, sous sa chevelure platine. Eh oui! Elle avait entendu ses paroles mais elle ne le démontrera pas… un simple sourire qui, bien sûr, dévoilait ses petits de félidé.

- Les premières années n’en restent pas moins des nouveaux je te signal… enfin assez bavardé…

Elle s’arrêta un instant… il venait d’ajouter quelque chose qu’elle n’avait pas envisagé… Il était lui aussi chez les colériques?... non vraiment? … le sourire de la félidé s’efface un instant pour revenir comme si de rien n’était…

- Hum… enfin… tu es avec nous on dirait… j’espère que tu n’es pas comme les autres qui ne pense qu’à ce lancer des trucs par la tête… remarque… chez les colériques… c’est réputer…

Petit silence de sa part… même si elle était dans cette maison, elle préférait garder sa rage pour autre chose… en combat par exemple… après tout… juste se contrôler est un art en sois… mais pour un félidé… c’est presque normal.

- D’intéressent…? Tout dépend de ce que tu aimes… mais faudrait voir… oui…

( Désolé de ne pas attendre Slan, mais je part lundi tandis que toi, tu as dit revenir début septembre, donc je ne pense pas que tu puisse réagir avant mon départ...

Je rappelle à propose que je m'absente le 1er Septembre. Je ne quitterais pas ce post, en espérant pouvoir poster de temps en temps. S'il s'avère que l'attente est trop longue, n'hésitez pas à débloquer la situation en considérant que je le quitte, cela ne me dérange pas. )

Alors que la jeune fille prenait la peine de lui répondre, le jeune garçon s'était avancé encore un peu plus, pour se trouver à présent juste en face d'elle. A cette distance, personne ne s'étonnera qu'un coup de griffe vienne défigurer l'un des deux étudiants... Surtout lorsque les dits étudiants sont de la colère et qu'il sont disposés à s'entendre... Comme chiens et chats.

Mais si le jeune garçon avait l'intention de lui sauter dessus, il n'en laissait rien penser. Il semblait s'être en effet calmé et son sourire si énigmatique et provocateur était redevenu bien plus franc et honnête, comme à son habitude. De prime abord, il semblait donc être redevenu raisonnable et calme.

Il observa un cours instant l'ivrogne qu'il avait laissé derrière lui, mais il est clair qu'il présentait un bien moindre intérêt aux yeux du gamin que cette fille-chat... Pour de multiples raisons qu'il serait peut-être malsain d'énoncer ici.
A noter qu'une chose sautait aussi aux yeux lorsqu'on regardait la scène, c'était la différence de taille entre les deux élèves. Le jeune garçon avait presque une tête de moins que le matou qui lui faisait face.

Lorsque la jeune fille évoqua la triste habitude des élèves de la colère, le garçon ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire. Puis il observa le hall, avant de lui répondre avec un regard malicieux... Car après tout, les regards sont bien connu pour leur regard malin.

- Pour l'instant, je n'ai rien cassé...
Et blessé personne. Ajouta-t'il avec une point de déception dans la voix. Humour ? Pas si sûr...

Je suis resté discret depuis le début de l'année... Cela vaut mieux je crois.

Puis le jeune garçon fut interpellé par la seconde remarque de la jeune fille. Et sans raisons apparentes il se gratta le menton et se mis à réfléchir en silence pendant plusieurs secondes.

- Ce que j'aime ? Dit-il en murmurant avant de réfléchir encore quelques secondes

Son sourire avait disparu pour laisser place à un visage sérieux, presque anxieux. Visiblement, il avait du mal à trouver réponse à cette question, et cela le tourmentait un peu.

C'est finalement la première chose qui lui vint à l'esprit qu'il lui dit simplement avec toute l'honnêteté dont font preuve les enfants à cet âge... Un si bel âge...

- J'aime bien...
Faire du skate, enfin si j'avais un skate... La glace à la vanille...

Et... Il sembla hésiter.
J'aime bien aussi faire... Non... Il avait soudain l'air plus sérieux, mais ne semblait pas décidé à finir sa phrase.

On l'aurait cru contrarié par quelques chose... Cela devait avoir un rapport quelconque avec ce qu'il s'apprêtait à dire, puisqu'il était peu probable que le skate ou la vanille l'aient énervé.
On pouvait alors voir sa queue se balancer lentement de droite à gauche, cette queue qui n'était pour le moment que bien courte et recouverte principalement d'un long duvet roux, tandis qu'il agitait frénétiquement ses doigts et petite griffes acérées contre son pantalon.
S'il n'était pas encore énervé, il semblait à l'évidence s'impatienter pour une raison inconnue. Et alors qu'un sourire franc se dessinait à nouveau sur son visage, il lui dit d'un ton un peu plus autoritaire que précédemment.

- Tu m'as dit qu'il y avait bien mieux au val. Alors à moins que tu ne parlait de toi, montre moi.

Puis il ajouta après s'être rendu compte qu'il avait oublié quelques chose.

- Ha, je m'appelle Oryon, et je suis un colérique. Dit-il avant de lâcher un grognement digne des plus gros renardeaux et en affichant un sourire qui dévoilait toute ses dents. Cela relevait évidemment plus de la plaisanterie que de la démonstration de force et de férocité.

- Et toi ? Félix ? Ajouta-t'il d'une voix clairement provocatrice, bien qu'amicale.

Invité

Il s’était approché, ce qui attirait de plus en plus l’attention de la Félidé mais quel imbécile oserait le faire. À vrai dire, plusieurs des êtres qui les entouraient savait prendre leurs distance lorsqu’elle était proche… hormis, bien sûr, si elle les approchait en premier, mais alors d’assez près. Hors elle ne s’était pas approcher assez pour qu’on le pense… Mais par pure miracle, contrairement à ce que tous attendait dans le Hall, elle ne bougea pas… elle était à la fois captivé par le jeune canidé… tout en restant froide… Oui bon c’est pas tout les jours qu’elle rencontre quelqu’un dans le val, qui possède une ressemblance avec elle… Oui malgré qu’il était plutôt un canidé… elle en restait pas moins heureuse de connaitre quelqu’un qui avait subit des mutations de la sorte avec un animal… enfin du moins… après son entrer au val…

Enfin bref, elle viendra finalement a fermer les yeux, pour laisser un regard ange prendre place, muni d’un sourire. Eh oui, elle avait l’habitude de jouer avec les hommes… tout ce qui était de normale hors, qu’elle soit du groupe de la colère… ne semblait même pas paraitre lorsqu’elle était ainsi. Mais malgré tout, elle n’en restait pas moins sur ses gardes, après tout c’est un canidé…

- Hum… j’vois tu n’as jamais porté attention à ce sujet… enfin…

Petite pause avant de reprendre

- Kiowa… de la colère aussi…

Elle rouvrit les yeux pour les reposer sur lui… alors

- Hum… enfin si tu étais discret voilà que c’est révolu… t’es en ma compagnie… et avec moi on ne reste que très peu discret… tu comprendras rapidement…
Petit sourire avant qu’elle ne tourne son regard sur les autres, qui rapidement détournaient leurs regards, du moins pour ceux qui la connaissait suffisamment.

Le jeune garçon semblait plutôt intéressé par ce que lui disait sa nouvelle connaissance. Du moins, c'est ce qu'il laissait penser à le voir, debout juste devant elle, la tête légèrement levée pour regarder son visage. Dans un sens, ça le rassurait un peu de voir qu'elle n'avait pas été complètement défigurée par le flux... Au moins, elle n'était pas devenue repoussante. Sauf évidemment pour un renard, mais ça, c'est une autre histoire.

Juste après qu'elle lui ai dit son nom, il leva les yeux en se le répétant silencieusement pour tenter de le retenir. Les noms, ce n'était pas trop son truc... Il avait en général mieux à faire que de s'occuper du nom de ceux qu'il prenait pour cible... Mais cette fois ci, il fit un effort...

Il fit un pas de côté, alors qu'elle lui parlait, se positionnant un peu à sa gauche, afin de partager son champs de vision. Il pouvait ainsi mieux profiter du petit spectacle d'intimidation qu'elle semblait avoir bien préparée. Faisait-elle cela à tout ceux qui lui adressait la parole ? Ou était-ce un privilège réservé à ses futurs victimes... Oryon était en droit de se le demander. Et s'il ne comprenait pas complètement les raisons qui le poussait à sympathiser avec cette élève, il sentait bien qu'elle avait certainement plus l'intention de s'amuser avec lui, que de se faire un nouvel ami... Enfin ce n'était pas sûr, mais une telle possibilité méritait d'être prise en compte. C'était une sorte d'intuition qu'il avait. Sans doute celle de se méfier des chats...

Et alors qu'elle finit son show, il se permis de lui lancer un petit regard dubitatif accompagné de l'habituel sourire malicieux... Ca devient une habitude...

- Ha ? Je suis en ta compagnie ? Il laissa échapper un très léger rire.

- Mmhh... Je vois, je dois m'estimer heureux d'être encore en un seul morceau c'est ça ?

Il sourit à nouveau.
- Ca doit moins bien marcher avec les sixième année non ?

Et si elle aimait à montrer que nombreux étaient ceux qui la craignaient, le jeune garçon lui prouvait que clairement, il ne se laissait absolument pas impressionné. Il se permit d'ailleurs de lever la main droite devant son visage, agitant ses petites griffes aiguisées.

- Et tu sais, moi aussi j'en ai...

Puis montrant la jeune fille avec son index.
- Et elles piquent aussi crois moi. Alors n'essayes pas de m'intimider.

Courageux ou inconscient, il semblait ignorer qu'à tout moment, et s'il n'avait pas le réflexe d'esquiver, il pouvait se faire défigurer par la Félys qui, elle, avait des griffes totalement formées, et non pas jeunes de deux mois. Même si cela n'était certainement pas à l'ordre du jour.
Les présentations faites, il continua ses quelques remarques.

- Enfin ! Kio... Kio... wa! La terreur des premières et secondes années... Tu m'as l'air sympa.

Son sourire était franc mais ses yeux, si la jeune fille les observait à cet instant, lui transmettaient une étrange impression. Même si au font, cela n'avait rien de surprenant avec les yeux de renard qu'il avait...

- C'est étonnant que ces gens te craignent quant même...
A croire que cela ne suffisait pas, il en rajoutait.

- Tu m'as l'air plutôt calme pour une colérique... Et pas bien dangereuse.

Quoique après tout ce qu'il s'était permis de dire, elle avait peut-être de quoi être agacée.
Le jeune garçon se mis à nouveau face à elle pour lever les yeux vers les siens, il fronça les sourcils, puis ajouta enfin, toujours en affichant un petit sourire au coin des lèvres.

- Viens avec moi, je comptait aller aux dortoirs, on sera au calme là bas...

Pourquoi voulait-il du calme ? Un plan drague ? Une tentative d'homicide ? Dans tout les cas, il semblait avoir choisis un des endroits les plus inquiétant de toute l'école pour faire connaissance: Le dortoir de la Colère. ( Rien que le nom ça fait peur. )

Il n'attendait plus qu'une réponse pour l'accompagner jusque là bas.

( Si tu souhaite aller ailleurs, inutile d'attendre l'approbation d'Oryon, il t'y suivras. )

Invité

Kiowa commençait lentement a démontrer un certain inconfort… en fait c’était le regard imposant du jeune garçon qui commençait à l’énerver. Du coup, ses doigts, martelaient à répétition ses hanches, et son regard commençait lui aussi a se montrer un peu plus froid… remarque, c’est un regard connu chez les chats… on pouvait facilement remarquer les très de caractéristique qui s’y rapprochait de seconde en seconde.

Malgré tout, elle attendait avec patience qu’il daigner répliquer… des tas de questions jaillissaient de partout dans ses pensées… D’où venait-il? Qu’avait-il fait pour arriver ici? Ou encore à quoi pensait-il? C’était des choses qu’elle n’avait jamais de misère à trouver chez les autres élèves au Val… mais lui ses caractéristiques de canidé n’offrait nullement à la Félys, les chances de déduire quoi que ce soit.

Mais tout le temps qu’elle perdait a réfléchir en attendant qu’il daigne répondre… passait lentement pour elle… enfin c’est ce qu’elle croyait mais pourtant ce n’était pas le cas. Ce fut aux premières paroles de l’être qu’elle remarqua enfin qu’il avait bougé, chose qui la surprit. Elle était tellement absorbée par ses pensées sans réponse qu’elle avait oublié, momentanément, la réalité.

-… Oui tu es encore en un seul morceau… j’avoue que je ne suis pas du genre a sauter à la figure pour rien… remarque cela pourrait arriver un de ses quatre… Pfff… les sixièmes sont tout aussi facile a embobiné… suffit simplement de savoir s’y prendre… m’enfin pour le moment ils ne m’intéressent pas du tout…

Puis le voilà qui leva sa main entre temps pour démontrer qu’il possédait lui aussi des griffes. Petit rire du coup, viendra à quitter les lippes de la félidé.

- Tu es un première… tu as du cran… mais de là a te mesurer à moi avec tes petit griffe… hum… qui plus est, n’a pas encore attient leur stade final de leurs création… hum… j’crois pas que tu survivrais !

Silence total alors… il parlait de nouveau… mais elle ne retenu que le mot « sympa »… elle, sympa… sérieusement elle était plus que surprise… mais du coup elle serrait presque les dents… elle ne voulait pas être sympa… Cela ne servait strictement à rien d’être sympa… voyer ou cela l’avait mené par le passé. Pas question de retourner dans ce style de vie!

Trop préoccuper à ce mot elle oubliait de l’écouter mais les phrases qu’il ajouta n’était pas pour la calmer… pas dangereuse!? Non mais ! Elle ne le montrait pas, elle savait se maitriser tout de même… et puis elle préférait garder ses rages pour les défouler en combat. C’était plus pratique non? Mais s’il continuait a s’aventurer sur des sujets dangereux il risquait de se manger un poing dans la figure… d’ailleurs sa main libre se refermait lentement. Elle tâchait de se retenir… après tout il n’en valait pas la peine non? Et puis une perte d’énergie pour rien… surtout que cela ne servirait a rien… car il en viendrait surement à le lui remettre un jour ou du moins essayer de le faire… non… du coup sa main se relâcha… elle le lui ferait bien comprendre un jour… dans un cours peut être… ou encore lorsqu’on lui en donnera la chance.

- Hum… oui d’accord pour les dortoirs…

Pas un mot de plus ou de moins, la voilà qui se retourne pour prendre le chemin des dortoirs. Elle en profitait pour calmer sa colère grandissante… Enfin quoi, elle était réputer pour mauvais caractère… mais elle pouvait bien lui laisser une chance… minime soit-elle.

Le jeune garçon et la deuxième année s'en allèrent donc vers les dortoirs.

( Suite: Visite guidée de la souricière )