Le Val des Ombres
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 On m'a dit que j'étais mort... [Libre]

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MessageSujet: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyLun 28 Avr - 21:37

19 Octobre, 11h00


"Encore !"

Criait-il, épuisé, lorsque sa jambe droite formait une courbe ascendante quasi-parfaite atteignant dans un choque assez audible un punching-ball placé devant le pseudo soldat.
L'avantage avec cette petite résidence prêtée par Caliban depuis près de trois semaines, c'était qu'il pouvait y rester lorsque l'ordre était donné aux F. de rester dans les environs, au moins Samuel avait un endroit où se poser... Façon de parler, car pour la plupart des gens "se poser" signifie tout autre chose que ce qu'il est entrain de faire.


"Allez... Puta** !"

Un nouveau cris d'agonie du punching-ball qui recevait cette fois-ci un direct du gauche qui manquât de l'éventrer.
A mains nues, c'est ainsi qu'il se battait, c'est ainsi qu'il s'entraînait. Et il avait d'ailleurs également le torse nu, en cette fin de matinée. De face, on voyait un Samuel épuisé se forçant à donner plus d'ampleur à ses coups, de dos on voyait un Samuel meurtrit par les flammes portant des cicatrices -parfois cachées par ses cheveux- qui mettraient plus longtemps à disparaître que la souffrance -souffrance que sa soeur a d'ailleurs fait disparaître.

La salle était haute de plafond et ouverte sur une cuisine américaine. Les murs d'un blanc parfait juraient presque avec les quelques meubles et canapés violets livrés avec le lieu tandis que le parquet avait le ton d'un ciel méditerranéen en plein été... Peu importe, la déco n'intéressait en aucun cas Samuel, on lui avait fournit l'endroit ainsi, il y resterait. Caliban avait même prit la peine de faire installer de quoi s'entraîner... Et c'est bien utile, aujourd'hui... Six heures, c'est le temps que Samuel a déjà passé ce matin à frapper ce pauvre sac au contenu indéterminé. Il a, depuis, oublié son dos, ne l'importait plus que son intense entraînement physique.

Ses muscles étaient sur le point de céder "c'est dans les limites que le corps se forme" lui a t’on dit un jour, grossière erreur... Six heures. Pouvons-nous seulement nous rendre compte des capacités physiques qu'un tel entraînement demande, et des capacités mentales nécessaires pour pousser un corps qui ne pourra jamais s'habituer à de tels efforts. Aux bords des limites, c'est là que Samuel se trouvait, sans vouloir l'avouer à la brise qu'apportait une baie vitrée ouverte dans la résidence et, bien pire, sans vouloir se l'avouer à lui même...


"Je dois tenir !"

Un dernier coup. La main droite de Samuel est paume au sol, sa jambe droite est parfaitement perpendiculaire à partir du genoux, sa jambe gauche, cambrée au possible - et dans un jean toujours trop grand- a frappée le sac à une hauteur de 1m60 alors que le visage du porteur du coup frôle presque le sol. Ce n'est pas encore assez ! Pourquoi ses bras ne veulent-ils pas donner tout ce qu'ils ont, et ainsi permettre à son pied d'atteindre le mettre 80, distance de la terre à laquelle se trouvait la tète d'un grand homme... Mais, peut-être que tout son corps donnait déjà tout ce qu'il pouvait. Peut-être que passer trois jours à s'entraîner jusqu'à quinze heures, c'est trop... Peut-être que quelqu'un comme Samuel, porté en grande parti sur la puissance physique, ne peut à un moment qu'arriver à ses limites...

Sam ne bouge plus, son pied a gardé la position qu'il avait après le coup, le punching-ball également et le reste du corps de "l'athlète" commence à trembler... Avant qu'il ne s'effondre purement et simplement...


"NAN !"

Hurlât-il, frappant du poing sur le parquet ciré qui ornait la pièce. Un crie mêlant déception et rage, oui, rage, on ne fait jamais dans la demi-mesure avec certaines personnes. Samuel en fait partie.
Dans un ultime effort, l'homme parvient à se relever, plus porté désormais que par sa volonté, une serviette posée sur le bar lui sert à s'éponger le visage tandis qu'une bière -déjà entamée et bien éventée par le temps- permet à la masse de muscles de se décontracter quelque peu. C'est horrible, le goût qu'à cette foutu bière, déjà que Samuel n'en est pas adepte lorsqu'elle est fraîche, mais chaude et éventée, c'est encore pire. Rassemblant ses dernières forces il se traîne jusqu'au frigo duquel il tire deux nouvelles bouteilles qu'il emmène avec lui jusqu'à un fauteuil. Il porte à sa bouche l'un des deux contenant après l'avoir ouvert et pose l'autre sur la table basse. L'air frais suffit, cette fois, tant à calmer les ardeurs de la petite voix qu'à permettre à l'homme de récupérer quelque peu.


"Elle a faillit être touchée... J'aurais dut réagir plus vite, mettre plus de force dans le saut... Saloperie de soldat kamikaze de MER** !... D'la musique... La télécommande."

La musique commença à retentir, tout bas, du métal en musique d'ambiance, c'était toujours mieux que rien...
Il était essoufflé et se fatiguait encore plus à parler... Tout seul ?... Ressassant sans cesse les évènements passés lors de la mission : Sa soeur manquant d'être tuée quand il devait la protégée, lui touché par l'explosion, Caliban presque tué... Et... L'autre... Le seul gars qui se promenait avec une fortune autours du cou en plein champ de mine... Son nom importeait peu pour Sam, mais il a faillit se faire sauter en détruisant un robot contre lequel Samuel n'a même pas tenté sa chance... C'est ça, mourir pour lui : Subir ce qu'il vit comme une défaite plusieurs fois en une seule mission... Et la seule façon de revivre après ça, c'est de devenir plus fort !... Ecoutez, certains se noient bien dans l'alcool, lui c'est dans la puissance... Chacun se refait comme il le peut...

Le pire dans tout ça ?... Adam faisait parti de la F.I... Cet empoté de première qui se la pétait avec son "pouvoir merdique" qui ferait la joie du professeur de l'Avarice, il était allé se mettre dans une merde aussi noire que celle dans laquelle est Samuel... Forcément qu'il ne pouvait avoir qu'un "emploie" dangereux, mais ce n'était pas possible qu'il prenne une autre voie ? Lui, la seule personne à qui il n'a jamais présenté sa soeur... Et Sam n'avait même pas eut le temps de l'engueuler pour ça... La déprime !...

Dans tout ça, qu'est qu'il attendait ? Rien, ou si, peut-être quelqu'un qui viendrait l'aider, le sortir de cette galère, de cette impression d'impuissance et de ce cercle vicieux qui le force, à chaque fois qu'il cesse l'entraînement par fatigue, à en reprendre un autre deux fois plus rude une fois ses forces retrouvée... Il avait besoin de quelqu'un, n'importe qui, que ce soit ancienne connaissance ou total inconnu... Ou peut-être, sa soeur ?... De toute façon, il n'avouera pas vouloir voir quelqu'un, ce serait un signe de faiblesse, il ne peut que le ressentir, ce besoin... Au plus profond de son être...
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Magdala Sheol
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptySam 10 Mai - 14:33


Sans le savoir, Samuel était le pire cauchemar de Magdala Sheol.

La cadavérique demoiselle aimait par-dessus tout le silence reposant ainsi que l’encens le plus saisissant. Surtout après une mission, il lui fallait se ressourcer dans une absence de bruit salvatrice, presque symphonique dans ses vides ondulations. Au QG des factions de Caliban, elle aurait pu goûter à ce calme si désiré, sans aucun problème, mais conformément aux ordres de son patron, elle devait demeurer non loin du Val des Ombres, et même y rester en son enceinte… Alors elle avait choisi un appartement au hasard pour s’y installer quelques temps.

Que n’avait-elle pas réfléchi quand elle effectua ce choix fatal ?! Elle se trouvait en dessous de celui de Samuel McGuire, et le plafond semblait tonner comme parcouru de la colère de Dieu le père. Assise dans son fauteuil, penché tel celui du patient d’un psychiatre, elle observait les cieux de ciment qui s’offraient à ses yeux. Ses iris étaient d’ailleurs légèrement ombrageux, avec leur pupille dilatée à la manière d’un regard félin. Le jeune impudent, là haut, au dessus, pléonasme, oui, mais pour Magdala c’était comme un autre univers infernal séparé du sien par une mince cloison, donc ce jeune homme semblait s’entraîner. Elle entendait des bruits de coups, des cris, d’autres exclamations. Et elle clignait des yeux, semblant de plus en plus démente à chaque instant : il allait bien se taire, n’est-ce pas ? Il se tairait ? Il ne la forcerait pas à lever son dernière de son fauteuil.

Puis la cacophonie virile cessa, et elle poussa un gros soupir qui montrait qu’elle avait obtenu ce qu’elle désirait avec une telle foi.

Sa déconvenue ne fut que plus grande quand une musique hideuse prit place pour envahir l’espace, et faire trembler les pans des murs autour de la jeune femme. Si elle avait fermé les yeux de soulagement, ils se rouvrirent comme la grille d’un four enflammé, et elle bondit cette fois de son fauteuil pour atterrir sur ses deux pieds. La tête lui en tourna un instant, et elle vacilla. En outre, elle avait activé son pouvoir provenant du flux sans crier gare, et elle venait de s’électrocuter légèrement elle-même. Elle dut attendre quelques secondes avant de reprendre ses esprits, et elle fila.

Dans son longue robe noire et sa démarche aussi fluide que chétive, elle paraissait une mauvaise reine de conte de fée, celle d’un pays désertique et amer. Elle eut tôt fait de grimper les escaliers quatre à quatre : la mélodie métallique, si l’on peut dire, cognait douloureusement contre les tempes de sa tête.

La porte du membre de la F.A. était grande ouverte, Magdala entra sans plus de cérémonies, et sans chercher le propriétaire des lieux, elle se mit en quête de la source de cet odieux tintamarre… Et elle approcha de l’appareil pour y tendre un doigt vengeur : et tchouc ! Elle appuya sur le bouton stop.

Et le silence revint ! Elle leva les yeux au ciel comme pour le remercier de lui avoir donné la force d’accomplir cette tâche. Ce n’était qu’après qu’elle pivota sur elle-même pour quérir son bruyant voisin : il n’allait peut-être pas aimer sa brusque entrée. Non pas qu’elle y attachait de l’importance, mais elle n’avait pas envie de prendre un coup de manche sur la tête. Lorsqu’elle le vit, elle resta là à le contempler avec ses yeux grands ouverts.
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptySam 10 Mai - 15:31

Les yeux grands ouverts, le regard perdus dans le plafond, chaque seconde -accompagnées de divers riffs de guitare enragées et parfois même de gorgées de bières avalées- marquait un pas nouveau vers un future entraînement plus douloureux encore que celui duquel il sortait. Sam était là, quasiment inerte, se rechargeant comme branché sur le secteur, sans apparemment pouvoir rien faire a coté que d'avoir les yeux vitreux et la truffe sèche...

Le temps était long quand aucun entraînement ni aucune mission ne l'occupait, quelle idée avait-il eut de revenir au Val, pour sa soeur ? Ce n'est pas comme s'ils pouvaient se voir aussi souvent que Samuel le voudrait. Pour ses amis ? De telles choses ont-elles seulement existés un jour. Pour être au Val, tout simplement ? Oui, alors qu'il est incapable de citer ne serais-ce qu'une chose qui aurait put l'attirer, outre l'amour pour sa moitié. La musique disparaissait peu à peu, non qu'elle ne se répande plus dans la pièce, mais l'homme n'y faisait plus attention. Portant de temps à autre une bouteille à sa bouche il rêvassait pendant que ses muscles reprenaient une allure normale -si allure normale il y a pour quelqu'un comme lui- et sa peau semblait revivre, perdant le teint pale qui l'avait caractérisée un temps avant. Chaque articulation, chacun des muscles esquissés sur son torse, sur ses bras, ses jambes, tout cela lui faisait un mal de chien, un mal qu'il taisait, qu'il gardait au plus profond de lui. Un mal dont il se servirait sûrement dans quelques heures pour frapper de plus bel ce punching-ball.

En attendant, il reprit ses esprits... Mais quelque chose manquait. Baissant les yeux il regarda rapidement si sa bière était toujours là. Oui, elle était entre son index et son majeur, attendant patiemment qu'il la termine. Son regard tourna alors dans la pièce et se posa sur La Faucheuse qui se tenait devant la chaîne hi-fi en le fixant. Alors c'était ça qui avait disparut : la musique...


"Je suis donc si affreux que ça pour que tu ne dises même pas bonjour en entrant ?... Comment vas-tu Magdala ?"

Le respect dut à sa supérieur indirecte ?... Il devait être par-là... Ou bien vers le bar... Mais il s'est sûrement perdu pendant le chemin entre le bar et le fauteuil, c'était la solution la plus plausible. De toute façon, Samuel avait juré fidélité à Caliban, pas à ses représentants... Et puis, en tant que responsable de la F.D, elle aurait put trouver une façon plus diplomatique de se faire comprendre, peut-être que si elle lui avait demandé de baisser le son de sa musique... Non, mauvais choix, il l'aurait monté... Comportement de gamin ? On ne l'a jamais formé à être un adulte responsable à plein temps, il ne faut pas poussé.

"Tu veux une bière, peut-être ? Désolé si je ne me lèves pas pour te saluer, mais j'ai besoin de récupérer un peu avant de refaire le moindre mouvement."

Etrangement, toute la déprime qui le rongeait quelques minutes auparavant était allée s'enfouir au plus profond de lui, sûrement pour côtoyer un peu le respect perdu. Comportement macho s'il en est, Samuel n'aimait pas montrer ce qu'il ressentait, sûrement pas quand ces sentiments si bien cachés avaient le pouvoir de, plus tard, se retourner contre lui et son image. On ne croirait pas, des fois, mais c'est important l'image, surtout pour cette esquisse de flambeur qu'était Samuel.
Magnifique apposition que ces deux personnages chacun à un bout de la pièce : La petite et frêle Faucheuse tout de noir vêtue opposée au King Kong miniature pour lequel tout se joue sur le physique et qui n'a pour seul vêtement qu'un baggy tombant quelques centimètres sous la taille. Qui dit mieux ?

Toujours vautré dans son fauteuil de cuir violet et fixant d'un regard quelque peu absent la personne qui avait interrompu sa "méditation", Samuel réfléchissait au pourquoi de cette arrivée fracassante -mais ayant quasiment passé inaperçu. Elle ne voulait sûrement pas le voir, donc cette hypothèse était à réfuter, il était également peu probable qu'elle ait une mission à lui confiée, de toute façon elle ne gère pas la F.A, et d'autant plus impensable qu'elle vienne seulement dire bonjour... La seule solution viable aurait été que la musique la dérange, pourtant Samuel pensait que les appartements autours de celui qu'on lui prêtait étaient vides... Apparemment non, dommage pour Magdala, une simple interruption ne suffirait sûrement pas à dissuader Samuel de couper tous liens avec le Métal...
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Magdala Sheol
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyDim 11 Mai - 16:21


Magdala ne fit rien d’autre pendant un premier temps qu’observer son confrère avachi dans son fauteuil, une bière à la main, dans la plus pure tradition machiste. Quoique ce fût à prendre avec des pincettes : l’homme n’avait-il pas le droit de boire et de se reposer en paix sans que sa pose de roi de la jungle ne vienne exciter la jalousie et l’indignation féminines ? Magdala n’était pas au fait vis-à-vis de ce genre d’idée préconçue. Et là où certains auraient pu voir une arrogance passive, elle ne vit aucune malice. Le seul point de problèmes qui avaient remué toute son âme fut cette musique éreintante qu’elle venait d’éteindre, aussi tout allait-il bien dans sa tête.


« J’aime, quand je ne travaille pas, me montrer sincère, et le jour n’avait rien de bon. Mais maintenant que cet amalgame de bruits a cessé, je peux le dire sans hésitation aucune : bonjour. »

dit-elle de sa voix morne et redondante, comme le roulement d’un ruisseau et le murmure d’un mort. Son parler gardait une tonalité soutenue, elle avait la fâcheuse habitude d’employer des tournures de phrases vieillottes, comme si elle accueillait la reine d’Angleterre. Mais cela nourrissait un peu plus l’étrangeté de son personnage.

Magdala ne pouvait pas prévoir la réaction de Samuel, allait-il remettre la musique si tôt qu’elle passerait à nouveau la porte ? C’était très probable. Devrait-elle détruire la chaîne Hi-fi ? Avant de songer aux extrémités auxquelles elle pourrait être poussée, il lui fallait se montrer diplomate. Il n’accepterait aucun ordre de sa part, et elle-même ne se trouverait pas crédible à lui en donner : il ne faisait pas partie de sa branche, elle ne le commandait pas. En outre, il avait la carrure nécessaire pour la couper en deux rien qu’en rotant
.


« Je survis… » répondit-elle à sa question, dans la plus pure tradition laconique, avant de poursuivre :

« Récupérez donc. Je ne nécessite nulle marque d’attention. »

Elle le vouvoyait, ce qui chez elle n’était pas une marque de respect, mais de distance. Elle ne tutoyait personne, quelque soit l’âge de son interlocuteur. Lorsqu’elle avait été élève à l’école, elle employait bien sur la seconde personne du singulier, mais si tôt qu’elle fut sortie, et qu’elle accéda à ses fonctions, et elle prit cette nouvelle habitude et ne s’en défit pas, même si elle s’adressait à des gens qu’elle avait connus à l’école en tant qu’élèves comme elle.

Elle n’était pas décidée à lever le camp. Ses efforts devaient tendre à ce que la musique ne revienne pas. Samuel n’avait pas une voix désagréable, elle gagnerait davantage à le faire parler. En outre, il devait déjà s’en douter, mais s’il devait s’imposer à son esprit qu’elle était venue uniquement pour éteindre sa chaîne, il ne tarderait pas à la rallumer pour la provoquer. Elle activa dans ses neurones des sujets de conversation à avoir en sa présence.
Qu’elle lui parle de sa pommade anti-UV ne l’intéresserait sûrement pas, elle essaya alors de se concentrer plutôt sur Violette, la sœur jumelle de Samuel.


« Vous êtes-vous remis de vos blessures ? Servir de bouclier à votre sœur aurait pu être fatal. Notre patron apprécie le travail d’équipes, tous mauvais que nous sommes, nous devons nous montrer soudés, et je vois que les liens fraternels ne perdent pas de leur force… »
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyDim 11 Mai - 18:59

Le simple fait qu'une phrase comportant plus qu'un verbe, un sujet et le fameux "bonjour" puisse servir à saluer une personne était une subtilité qui échappait totalement à l'homme. Quand Magdala déblatéra sa "longue" (tout est relatif) tirade qui en disait tant sur son humeur du jour -ou sur son style de vie d'ailleurs. Tout ce vent déplacer, simplement pour dire un mot, c'en devenait presque pathétique, plus jeune Sam en avait écraser plus d'un pour s'être cru ainsi à un séminaire pour cracher ainsi tant de mots complexes pour dire une chose de plus simple, mais il ne pouvait décemment pas réagir de la même manière aujourd'hui : d'une il n'en a pas encore la force et de deux elle reste son supérieure, bien que ce soit indirectement.

Une fois l'incompréhension de Samuel pour de telles phrases passée -et bien affichée par un balancement de sa tète sur le dossier du fauteuil- il se demanda un instant ce que la plus haute autorité de la F.D pouvait bien entendre par "amalgame de brui", au début ça ne lui serait même pas venue à l'idée qu'elle puisse penser au métal qui occupait la pièce et la dévorait par ses rythmes harassants mais au combien magnifiques. Ce fut d'ailleurs pour une raison simple qu'il ne pensa pas qu'elle puisse parler de la musique qu'il avait allumé, outres son idiotie partiellement due au fait que son cerveau devait être alimenté avec un sang pas assez oxygéné en cet instant précis, il avait déjà oublié que ladite musique retentissait avant l'arrivée de Magdala.

Il cessa bien vite de penser à ces futilités en avalant une nouvelle gorgée de ce breuvage infecte mais dont il s'hydratait dès qu'il le pouvait : sa bière. Et il fut, de toute façon, coupé dans ses pensées par une nouvelle phrase de la jeune femme qui parlait désormais de sa si précieuse soeur... Nul besoin de vous dire qu'il n'a même pas fait attention à ce qui suivit le "bonjour" et précéda le fameux sujet abordé il y a une ligne, d'où le fait qu'il ne se mette pas à faire une objection désobligeante à Magdala sur son "je survis"...


"Si ces liens perdaient leur force, alors ils ne seraient plus fraternels, mais fratricides, nous en serions morts tous deux."

Et une nouvelle gorgée de la bière finit dans l'estomac du tas de chaire alors que ses forces revenaient par infimes brides dans ses muscles. Un nouvel effort lui permet de se soulever le temps de chopper la seconde bière, puis, une fois debout, de la tendre à Magdala qui n'avait pas semblée faire attention à sa première proposition au sujet de cette bouteille. Lui qui disait ne pouvoir faire geste avant quelques temps parvenait pourtant plutôt bien à reprendre le dessus sur la fatigue, c'était une des qualité qu'il avait travaillé toute sa vie... Et qui lui vaudrait un jour la mort. A trop pousser son corps, il finira par ne plus suivre, sans doutes.

"De toute façon, je n'ai pas été à la hauteur, elle a été blessée, même si ce n'était que superficiellement, et j'aurais dut pouvoir continuer le combat avec si peu de blessures, pourtant je n'ai pas pu..."

Et de trois... Les gorgées s'enchaînaient en ces deux minutes plus vites qu'elles ne l'avaient fait en six heures avant l'arrivée de Magdala, comme si Sam se servait de ce liquide se déversant dans ses entrailles pour faire taire tout ce qui pourrait donner de lui une image affaiblie. C'était sûrement le cas. Mais il y a un détail qu'il ne voulait pas que son interlocutrice relève, c'était le fait qu'il n'ait pas répondu à sa question première, lorsqu'elle lui demanda si les blessures étaient guéries. Avec sa faiblesse actuelle, il serait capable de dire que non, que les blessures causées à son intégrité mentale n'avaient pas encore cicatrisées, il ne le devait pas !


"... D'où ces quelques jours d'entraînement. Je déteste être enfermé."

Il aurait bien prit la direction de la baie vitrée afin de se mettre un instant face au vent, de regarder le Val en face, de chercher sa moitié des yeux, ou n'importe qui pouvant le faire aller mieux... Il l'aurait bien prit, cette direction, si seulement il avait été certain que ses jambes ne le lâcheraient pas en route pour pouvoir ne plus avoir tout son poids à porter... Ses muscles étaient quasiment tous contractés au possible et l'homme avait toujours une respiration rapide, cachant ses cris d'agonie internes. Il le savait, de tels efforts finiraient par le tuer, mais ils étaient tous nécessaires pour les F., du moins pour la F.A, une erreur d'une fraction de seconde, une faut mouvement faisant perdre de la puissance à son coup, ralentissant ses réflexes, et il ne se lèverait peut-être plus jamais. Il ne pouvait se le permettre, l'histoire avec Violette en était le parfait exemple... Et s'il n'avait réagit à temps ?...

Il avait perdu quelques secondes le sourire "dragueur", fin et se donnant des airs raffinés, pour l'échanger contre une mine fermée et un regard plus tourné vers le sol que vers sa "compagne". Mais une fois les quelques réflexions d'usage menées à leur terme, il parvint à refaire fonctionner ses zygomatiques... Non qu'il veuille conclure avec Magdala ou n'importe quelle autre idée tordue qu'un homme normalement fait pourrait avoir dans ce genre de situation, mais c'était le genre qu'il se donnait, à tord ou à raison, et il se devait de s'y tenir.


"Et toi, Violette s'est chargée de ta jambe à ce que je vois. Comme quoi, quand on est habitué à bosser dans un bureau ou derrière une table, il faut éviter les champs de bataille..."

De la provocation ? Le plus ouvertement possible, oui. Les femmes sont toujours plus belles énervées, et le fait qu'il soit fou amoureux de sa soeur ne l'empêchait en aucun cas de tenter de penser à d'autres... Tenter, oui, car réussir est impossible.
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Magdala Sheol
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyDim 11 Mai - 22:43

Magdala n’analysait pas toujours de façon fine les réactions d’autrui, la moquerie pouvait lui glissait dessus comme de l’eau sur un imperméable, ou sur les plumes d’un canard, et même l’indifférence n’était pas toujours visible par son regard sans vie et sans joie. Elle avait besoin de grands éclats pour savoir, pour saisir que quelque chose se passait autour d’elle. Ou alors il lui fallait être en situation de travail, quand elle devait impressionner et contrôler un adversaire par le chantage, elle parvenait à affûter ses sens et ses idées pour traquer la moindre petite émotion, mais ce qu’elle voyait chez son ennemi restait de l’ordre de mots et de notions juxtaposées qui, le voir venu, ne lui servait plus à rien. Tant que Samuel restait dans un timbre de voix aux décibels normaux, elle ne lirait pas dans ses émotions.

« Fratricides… C’est sauté du coq à l’âne… »

Constata-t-elle le plus platement du monde. Sa voix n’était qu’un petit murmure qui ne traduisait pas sa timidité, mais sa passivité et sa déconnection vis-à-vis du monde. Samuel ne semblait pas très axé sur les nuances. Elle penchant légèrement sa tête sur le côté, comme lorsqu’elle contemplait une chose étrange. Elle se mit à joindre ses longs et pâles doigts et les faire tapoter doucement les uns contres les autres, et avec une lenteur presque mortelle.

« Vous avez échoué, et vous en nourrissez des remords, par fierté ou pour elle ? »

Dicta-t-elle, de son timbre de tombe. Voilà qui était intéressant à comprendre. Magdala n’avait jamais eu de sœur, et en cet instant, elle ressentit l’envie de percer le secret d’un amour fraternel, tout comme elle aurait voulu comprendre l’amour de Margareth pour sa fille. Elle préféra garder le silence sur une idée qu’elle avait eu cependant : il lui semblait, avec le peu de moyen dont elle disposait, que si elle n’avait pas su qu’il était le frère de Violette, qu’il parlait comme un amant. Mais elle ne disposait pas encore assez de données pour établir un jugement définitif.

Entre-temps, il lui avait tendu une bière. Par « ne pas nécessiter d’attention », elle refusait poliment toute boisson, mais une fois encore son langage avait joué contre elle. En réalité, elle n’avait cure de boire ou de ne pas boire, alors elle saisit la froide boisson, et l’ouvrit d’un ongle revêche avant de la porte à ses lèvres. Pendant une brève seconde, ses yeux brillèrent et ses cheveux se dressèrent sur sa tête, parcourus d’une foudre violette… Elle fit un rictus, et plissa ses yeux, l’air mauvais : elle avait choppé le jus à cause du métal de la canette, et avant le flux qui voulait en elle, elle s’était électrocutée –encore une fois !- ses cheveux avaient bouclé avec une densité intolérable.


« Pas de commentaires… »

Elle se baissa une seconde pour accéder à l’une de ses bottines : contrairement à certaines femmes qui y cachaient des couteaux, elle y dissimulait… un peigne… Mais un peigne spécial, qui lui permettait de lutter contre la rébellion capillaire qu’occasionnait le flux en un temps record.

Et tout en se coiffant, elle répondit à Samuel. Par le fond même de sa phrase, elle avait vaguement compris qu’il y avait un reproche ou une volonté de la mettre en colère. Et donc qu’il fallait qu’elle se défende. Mais ce n’était pas évident : foncièrement, il n’avait pas tord. Cependant se contenter d'une réponse affirmative "Oui, vous avez raison" ferait retomber la discussion à plat. Et sans discussion : Metal à fond...

Le choix était vite fait.


« C’est exact. Mais quel malheur que l’incapacité des F.A. conduise notre Patron à réquisitionner des bureaucrates pour le terrain. »

répliqua-t-elle d’une voix douce, concentrée à moitié sur sa chevelure qui reprenait une forme normale. C’était déjà ça.
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyMer 14 Mai - 15:22

"A quoi servirait ma fierté si je perdais ma soeur ?..."

La tonalité de la voix de Samuel se voyait agrémenter d'un petit quelque chose de solennel assez prononcé, mais la conversation tournait vers des vérités un peu trop dérangeantes pour que l'homme ne les avoue, toujours pas par fierté mais cette fois-ci pour protéger sa soeur, aussi bien que pour se protéger lui-même. Si Magdala venait à se douter que l'Amour de son interlocuteur pour sa soeur n'avait quasiment plus rien de fraternel, et si elle ne tenait pas sa langue à ce sujet, plus qu'apporter à Samuel le déshonneur, cela entacherait la réputation des jumeaux tout en les arrachant l'un à l'autre par la réaction quasi-certaine de Violette. Il fallait couper court à ce sujet, avant qu'une quelconque éventualité d'un tel aveux ne parvienne à se frayer un chemin.

Et Magdala offrit l'opportunité parfaite à un détournement. Quand elle prit la canette et que quelque chose -sûrement son flux- réagit assez violement pour que ses cheveux se dressent ainsi, et pour que son visage tout entier parvienne à inspirer de la terreur -même à Samuel. Elle se dépêcha de tenter de faire passer cet incident, mais l'homme prit tout de même un sourire plus sincère, sans réellement se moquer, il fallait avouer que la situation était des plus étrange. Il parait que chaque individu développe, grâce au flux de Caliban, une capacité qui lui est propre. Certains s'entraînement avec, la perfectionnent pour parvenir à une utopie dans laquelle ils deviendraient les Rois du Monde par leur maîtrise des effets de cette substance, d'autre -sûrement comme Magdala- n'utilisent peut-être pas assez leur flux, ainsi finit-il par réagir seul afin de pouvoir se défouler... Et d'autre encore, comme Samuel, n'apportent au flux quasiment aucune importance à ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur de leurs corps. Si il s'est entraîné, dans son enfance, à être capable de ralentir les mouvements que ses adversaires portaient à son encontre, ce n'était que pour être capable de le refaire en cas d'extrême urgence, à l'image d'Adam, on pourrait croire que Sam ne montre son pouvoir qu'à ceux qui en sont dignes, alors qu'il ne le montre en fait qu'à ceux contre qui ses chances sont réduites...

Les commentaires fusaient dans la tète de l'homme lorsqu'une crampe vint le réveiller de sa torpeur, sa jambe droite décida de lâcher après avoir vainement tenté de prévenir son possesseur qui ne souhaitait rien entendre de sa part. Ainsi le Grand Samuel chuta sur son fauteuil, tiraillé par une crampe que sont entraînement trop poussé avait fait apparaître. Pourtant il ne perdait pas le sourire, de nouveau vautré entre les coussins, il avait seulement cessé de fixer Magdala en attendant que son coeur se mette à ralentir un peu pour lui laisser le temps de répondre à la demoiselle. C'est sûrement là qu'on voit que le physique ne fait pas tout, que ce soit à un haut niveau ou non.


"La différence..."

Petite tentative, résolue par un premier échec. Une grande reprise d'air le força à cesser sa phrase à cet endroit, alors que sa cuisse et son mollet se décidaient enfin à se décontracter assez pour lui permettre d'oublier la douleur.

"... Excuses-moi, je disais, la différence de vision des évènements entre nos deux personnes sont plutôt grandes... Je voyais plutôt la F.A comme une faction très occupée un peu partout, la F.I comme la faction incompétente se perdant -avec sa directrice- dans une mine ou le danger est loin d'être omniprésent pour quelqu'un d'entraîné, et la F.D comme la faction n'ayant rien de mieux à faire que de prendre la place de la première faction qui n'avait pas assez d'hommes disponibles... Mais, ce n'est qu'une vision parmi tant d'autres."

... La vision d'un tas de muscles obnubilé par une défaite des plus subtiles à comprendre, oui, mais ce n'était peut-être pas pour autant une mauvaise interprétation des évènements, qui sait, Magdala acquiescerait peut-être... Ou pas, permettant ainsi d'éviter le sujet de Violette encore quelques instants.

"Et puis, Caliban nous a bien accompagné, il devait donc juger la mission assez simple pour ne nécessiter l'intervention complète de ma Faction."

Un sourire toujours présents, et un regard de nouveau fixé sur l'autre personne présente dans la pièce, rien n'avait changer, à part que désormais il avait l'air à moitié mort sur son fauteuil...
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Magdala Sheol
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyMar 20 Mai - 2:22

« A quoi pourrait bien servir une sœur si l’on a pas de fierté ? »


Répliqua Magdala, comme un mauvais écho qui se serait trompé dans la place des mots dans la phrase. Ni ce qu’avait dit Samuel, ni ce qu’elle avait répondu n’avait de sens pour elle. A quoi servait la fierté dans l’absolu ? Elle se savait orgueilleuse, mais dans une certaine mesure, et sur certains sujets, il n’était pas évident de percer sa superbe au bon endroit, car sa vision déformée du monde changeait par là même sa façon de souffrir, et de ne pas souffrir. Elle ne songeait déjà pu à examiner les sentiments de Samuel pour sa sœur, ce thème avait glissé sur elle avec une facilité dantesque. L’absence d’éléments nouveaux nourrissant sa curiosité en avait étouffé tout simplement le feu.

Elle en était à se dire que justement elle n’avait plus aucune raison d’y penser quand son interlocuteur se laissa chuter dans son fauteuil, terrassé par quelques douleurs qu’il taisait.
Elle écouta ses paroles, et ses sourcils se froncèrent, signe qu’elle entendait quelque chose qu’elle n’aimait pas. Ses yeux semblèrent se glacer, sans toutefois devenir hostile, il y avait toujours un arrière goût de perdition à travers ses prunelles, comme si elle s’accordait à penser qu’au fond tout cela n’avait aucune importance. Elle était montée d’un étage pour éteindre l’infernale musique du jeune homme, elle y avait réussi. Elle causait pour retarder le moment où il remettrait sa chaîne Hi-fi en action, mais finalement si sa présence en ce lieu n’avait rien de plus profond que ces motifs bassement matériels, elle n’avait qu’à lever le camp.

Aussi son visage devint plus expressif, elle allait tenter de s’impliquer davantage dans la conversation, sans que cela soit véritablement une réussite. Ce fut avec une voix ponctuée par une intonation froide mais plus vigoureuse qu’elle reprit la parole :


« Et c’est parce que vous, digne représentant de la F.A., étiez si bien entraîné que vous êtes revenu à demi-mort de cette mission ? Cela n’a pas l’air d’aller, vous voulez donner le change, mais la douleur ne vous quitte pas. Appelez votre sœur, vous avez besoin de soin. »

Finalement, ils en revenaient à Violette, mais sur un autre plan. L’état de Samuel ne pouvait passer inaperçu. Et Magdala se devait –c’était dans les clauses de son contrat- veiller au bon maintien physique de ses employés. Même si elle trouvait que ce teint pâle, prêt à exhaler son dernier souffle de vie, était d’une beauté tout à fait remarquable.

« La présence du directeur, bien au contraire, signifiait toute la gravité de la situation. »

Elle prit conscience qu’elle avait encore son peigne en main, elle le rangea.

« Pour en revenir à votre santé, cela vous va plutôt bien au teint. Mais si je ne vous conseille pas de vous faire soigner juste parce que l’esthétique des cadavres me ravit, je risque de me faire gourmander. »
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyVen 23 Mai - 22:17

"C'est justement parce que je suis revenus à moitié mort de cette mission que je mets mon corps dans cette situation. Enfin, heureux de savoir que cette couleur te fais tant effet, mademoiselle Magdala."

Le plus impressionnant avec les personnes dont la fierté -en aucun cas proclamée comme telle- n'a d'égal que l'amour de la victoire, c'est qu'ils ont toujours une énergie anormale qui attend paisiblement son heure, prête à les faire ses relever d'entre les morts... Et de leur ouvrir, dans la minute qui suit, directement les portes du royaume d'Hadès, de Satan, ou encore du Diable, peu importe son nom, il est la chose qui accueillera Samuel si celui-ci persiste dans sa voie actuelle. Et cette voie, c'est celle qui lui donne l'envie suffisante à vider son "énergie de secours" pour un simple entraînement, comme il s'apprête à le faire, se relevant d'une traite, obstruant la douleur de ses membres lorsque ceux-ci doivent se contracter pour supporter son poids, ignorant jusqu'au rythme de son coeur qui martèle son cerveau.

"Mais, qui t'a laisser croire que je ne désirais pas cet état de semi conscience ?... Tu te complais à voir des teints cadavériques, je m'envole à tenter de surpasser mes limites... Ou, tout du moins, celles de mon corps."

Laissant entendre, par cette dernière phrase, que ses propres limites étaient bien plus éloignées que celles que lui fixait son corps... C'était peut-être vrai, après tout il tenait debout, il marchait même présent vers Magdala d'un pas, bien que quelque fois un peu incertain, digne et presque honorable -si tant est que les derniers pas d'un mort puissent avoir quoique ce soit d'honorable de plus que de pathétique. Mais peut-être, tout au contraire, que ce n'était pas son corps qui lui imposait de se reposer, mais bel et bien son esprit, trop faible pour s'entraîner jusqu'à la mort...
Dans tous les cas, une fois à un pas de Magdala, Samuel se stoppa net, les yeux fixés dans ceux de la jeune femme, et attendit patiemment, littéralement planté devant elle, comme une vulgaire statue posée là il y a bien longtemps et dont le marbre, sûrement blanc à l'origine, commençait à subir les attaques du temps.
Dans une grande respiration, Samuel put prononcer quelques mots, après avoir tué le silence et le calme qui envahissait la pièce en portant à nouveau la bière -presque vide- à ses lèvres pour la terminer enfin.


"Alors, que penses-tu voir dans mes yeux, est-ce une fierté à fleur de peau ou l'amour pour celle que tu voudrais me faire appeler qui me fait tenir debout ?... Même moi je ne pourrais répondre à cela, alors je n'imagine pas toutes les hypothèses que toi tu pourrais faire, te demandant si je suis vraiment idiot au point de laisser mon corps mourir à petit feu uniquement pour te prouver que la fierté qui renforce mes jambes n'est que de l'amour, ou encore si l'amour pour elle est une chose qui pourrait me renforcer... Et finissant par te dire que tu t'en fous, et que, de toute façon, tu ne peux rien voir dans les yeux de ceux qui te font face, parce que tu ne veux rien y voir..."

Samuel suffoquait, bien qu'il reste d’apparence d’une sûreté à toute épreuve presque égale à celle de Magdala, pourtant ses yeux devaient bien briller de cette douleur, de ce qui aurait pu faire se tordre le même homme, si celui-ci n'avait pas été si... Abrutis ?
Sa bouche était close, et il y sentait le goût du sang, ce goût si particulier, entre le fer et la chaire, entre le bon présage et le mauvais message... Ce goût qui en rebute plus d'un, tout en en excitant d'autres... Mais ce sang avait, ici, un tout autre goût que celui de la victoire, chose normale car Samuel aurait même prit pour une défaite un échec de décapsulage de bouteille avec un état d'esprit comme celui qu'il arborait sans aucune fierté -et même avec honte- à ce moment précis.
C'était si dur de prouver que l'on va bien quand tous les indicateurs du corps ne font que hurler le contraire. Si la poitrine de Samuel n'avait été qu'un trou laissant voir son coeur, on aurait sûrement entendu ses battements frénétiques à travers les murs. Ce petit coeur blessé qui cherchait à nourrir en oxygène des muscles et des organes sur le point de la rupture. Tout était si difficile. Le moindre mouvement paraissait insurmontable à Samuel, qui se mouvait pourtant avec une apparente simplicité (sûrement due au fait qu'il ne pouvait faire de mouvements plus compliqués que mettre un pied derrière l'autre pour reculer jusqu'au canapé). Il finit par atteindre son objectif, et s'installer paisiblement une fois le but atteint, lâchant dans un dernier soupir tous les cris étouffés. Fermant les yeux un instant, sa tète se pencha en arrière, peut-être plus qu'elle l'aurait du, et un léger craquement se fit entendre alors que l'homme rejetait sa tète en avant, comme violement piqué par une étrange bestiole que l'on nommerait la conscience et se demandant pourquoi il faisait tout ça...


"La conscience est une voix bien moins belle que celle de la colère... Toujours à nous stopper quand la seconde voudrait nous donner les forces de nous dépasser."

Son regard se refixant alors sur Magdala, il put enfin la revoir, bien que son coeur ne fut pas accéléré par sa présence, elle n'en restait pas moins une femme... Discours sûrement macho à souhait, mais c'était le seul moyen pour le jumeau de ne pas se laisser submerger par les cris inaudibles de toutes les alarmes de son corps...
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MessageSujet: Re: On m'a dit que j'étais mort... [Libre]   On m'a dit que j'étais mort... [Libre] EmptyMar 1 Juil - 21:34


« Vous avez embrassé la carrière du mauvais pêché. »


répliqua enfin Magdala en plissant ses yeux sombres, son visage commençait à prendre des plis d’agacement. Elle avait continué à écouter Samuel avec une attention particulière, mais son côté d’asociale chronique en souffrait peu à peu. Elle n’aimait pas son ton d’évidence, presque injonctif, surtout que tout ce qu’il pouvait dire demandait un effort supplémentaire chez elle pour le comprendre. Mais que lui importait au fond l’amour d’une sœur ? Et que cet amour soit un tremplin vers l’infini et le dépassement de soi ? Comment ce jeune homme pouvait-il se satisfaire de cet état déplorable ?

« Vous seriez mieux parmi les Orgueilleux. C’est l’hubris et la démesure qui guident vos pas. Et pour quel résultat ? Est-ce bien fondé que vous martyrisiez votre corps ainsi pour le pousser plus loin ? Vous avez frôlé la catastrophe pour un bien piètre effet. Je suis peut-être plus sage, je vois sur le long terme, je ne fais rien sans être sûre que les désagréments ne dépasseront pas les profits. Je ne suis pas persuadée d’avoir saisi pourquoi vous agissiez ainsi. Si c’est seulement une question de goût et de plaisir, alors je ne pourrais jamais le comprendre, et le sujet est clos. «

Il avait dit qu’elle ne voulait pas voir, mais elle soutenait plutôt l’idée de l’incapacité. En attendant, elle le regardait bien se mouvoir comme un mourant, chacun de ses gestes semblaient être donnés au prix d’un immense effort. Tandis qu’il s’affalait sur le fauteuil, Magdala s’avança vers une fenêtre, pour contempler le ciel bas et lourd, pesant comme un couvercle. Mais ce n’était pas le moment de réciter des vers plein de spleen. Son interlocuteur ne semblait pas de ce genre-là.

« Et vous parlez de l’amour de votre sœur. Vous avez une raison particulière pour ne pas la faire venir auprès de vous ? »

lui demanda-t-elle. Comme elle restait sur un terrain bassement logique, elle n’admettait pas que Samuel hésite tant à faire venir un médecin, en particulier lorsque ce dernier est quelqu’un de sa famille. Elle se tourna à nouveau pour le fixer de ses yeux ternes, sans vie. Elle n’avait pas même conscience de la portée lubrique que pouvait avoir le regard de Samuel. Puisque l’objet de sa passion ne pouvait être que des chairs inanimées, des cadavres froids, aux paupières closes ou béantes, les vivants échappaient à ses considérations.
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