Le Val des Ombres
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 L'Infirmerie

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Eva Eden
Luxure ~ Professeur

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Eva Eden


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MessageSujet: L'Infirmerie   L'Infirmerie EmptyMer 9 Avr - 0:57

[:arrow: Ils viennent des Appartements d'Eva Eden]

La jeune femme recroquevillée sur le sol, n’avait strictement aucune idée des sentiments qui altéraient les battements de cœur de celui qui se tenait en face d’elle. Elle n’était même pas sûre de comprendre ce qu’il se passait en elle, comment aurait-elle pu savoir ce qui se tramait en lui ? Elle l’observait, simplement… Simplement parce qu’elle ne savait pas quoi faire d’autre. Parce qu’il n’y avait rien à faire d’autre… Elle ne se sentait pas plus la force de bouger, même maintenant qu’il se trouvait en face d’elle. Ses jambes n’étaient plus que du coton, et son cœur un pauvre bruit irrégulier qui s’obstinait à tambouriner contre ses côtes, comme un prisonnier dans sa cellule.

Elle ne s’en rendit pas compte, mais elle retint sa respiration… Ses propres mots, elle ne les avait qu’à peine comprit. C’était comme si… comme s’ils avaient franchi ses lèvres d’eux-mêmes. A travers une volonté qu’elle ne dirigeait pas… Dirigeait-elle seulement quelque chose. Non, plus rien… Et lui, baissa les yeux. Lui, ne soutint plus son regard, et sembla un instant le fuir. Eva n’insista pas. Les pierres précieuses qui ornaient son visage retournèrent à la contemplation douloureusement intense du sol et des dégâts qui le jonchaient… Et maintenant ? Maintenant il faudrait qu’elle respire… Trop difficile. Pour cela, il lui faudrait reprendre la maîtrise totale de son corps. Ce qui lui était affreusement impossible, et qu’elle réalisa avec un frisson d’horreur.

Elle voulut dire quelque chose… Parler encore, puisque sa bouche daignait bouger un peu. Mais la sentence qu’elle avait articulée avait eu un tel effet sur Duncan, qu’elle se refusa à émettre encore le moindre son involontaire. Une douleur aiguë, désagréable, lui chatouillait l’épaule, lui faisant naître une grimace instinctive, de la même manière que si elle venait de se faire piquer par un moustique. Ce qui n’était pas tout à fait la vérité, à moins que le moustique en question n’ait eu un dard d’une dizaine de centimètres, à lui enfoncer dans le bras. Elle n’y jeta même pas un regard… Au contraire, elle continua de balayer le sol de ses yeux si verts, comme si la situation avait été banale.

Mais rien n’avait moins été banal que ce qui arrivait… Elle l’entendit parler, et elle ne put s’en empêcher. Eva redressa la tête vers lui. La jeune femme n’était pas consciente que si ses yeux brillaient, c’étaient qu’ils se remplissaient peu à peu d’une substance liquide communément appelée « des larmes »… choses qui lui étaient purement et simplement étrangères. Il expliquait quelque chose… Et il fallut qu’Eva s’efforce de réunir toute sa conscience en un ensemble cohérent qui s’accrocha in extremis à la voix de son cousin. Ses paroles tombèrent sur son cœur comme un poids de plus… Une pierre, qui glissa même jusqu’à son estomac.

Que de manifestations physiques, qui témoignaient plus nettement que tout le reste de la confusion des sentiments qui la gagnait… Elle n’était plus tout à fait sûre d’éprouver cette sorte de malaise. Plus sûre de savoir ce qu’elle devait ou non ressentir… Etait-elle rassurée, ou encore plus inquiète de ce qu’il avait dit ? Si elle l’avait pu, peut-être aurait-elle souri d’un air entendu… L’Eva de tous les jours l’aurait fait. Pour lui montrer qu’elle comprenait… Elle aussi, serait partie sans lui dire au revoir. N’était-ce pas ce qu’elle avait déjà fait ?

Elle ne lui en voulait pas pour ça. Elle ne lui en voulait pour rien, à la vérité… Ou du moins, elle ne savait plus tout à fait contre qui elle devait être en colère. Lui ou elle ?

Eva n’eut pas le temps d’élucider ce mystère, avant que Duncan ne s’avance vers elle. Ses yeux perdirent aussitôt de l’altitude, comme pour fixer les pieds du jeune homme, que chaque mouvement rapprochait d’elle. Elle se sentit à nouveau respirer. Trop fort, et trop vite… Mais elle respirait. Et il approchait… Elle ne sut pas déterminer l’étrange frisson qui lui parcourut le dos. Angoisse ou ravissement ? Les deux ne faisaient plus qu’un… Et la jeune femme inspira profondément, lorsqu’il approcha sa main de son épaule…

Elle tourna la tête vers lui, observant douloureusement les traits de son visage, et non pas la blessure que lui, semblait examiner… En fait, c’en était presque à se demander si elle avait remarqué qu’elle avait un bout de bois pointu planté dans l’épaule. Son système nerveux ne lui répondait plus, et elle n’allait pas lui en vouloir pour si peu… Une goutte de sang glissa nonchalamment le long de son bras, au fil des mots de son cousin. Et lorsqu’il eut fini, elle atteignit le genou d’Eva, colorant doucement d’un rouge vif la peau bronzée de la Luxure.

Qui s’en fichait pas mal… Elle essayait de comprendre. Pas ce qu’il venait de lui dire, mais ce que cela impliquait, en elle… Un battement de cœur plus rapide. Des mains plus moites. Des doigts plus tremblants. Un frémissement plus insistant, dans sa nuque. Une peur encore plus sourde… Et autre chose, aussi. Un pincement au cœur. Mais pas de ceux qui nous sont si désagréables qu’on voudrait les chasser sur-le-champ. Ceux qui forcent les lèvres à esquisser un sourire… Ceux qui tissent dans les veines un curieux sentiment d’inconnu délicieux. Eva ne comprit pas ce qu’elle appréciait à ce point… Les paroles de Duncan semblaient dire bien plus que ce qu’elles annonçaient.

Quel cousin parlerait ainsi à sa cousine ?... Elle ne comprenait pas. Alors, pour ne pas avoir à répondre, elle ferma les yeux, et le laissa frôler l’éclat de bois qu’elle ne sentait même pas… Infirmerie… Ce fut le seul mot qu’elle capta de la suite, avant de se sentir soulevée, sans son consentement, dans les bras de son cousin. L’espace d’une fraction de seconde, son esprit voulut résister. Forcer son corps à se débattre… s’éloigner de lui au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard. Mais ce fut peine perdue… car la Luxure fondit littéralement dans les bras du jeune homme, et posa sa joue contre son corps tiède, tout en murmurant d’une voix qu’elle ne reconnut pas :


- L’infirmerie ? Pourqu… Oh, ça…

Eva cligna des yeux, comme on sort d’un songe hypnotique et particulièrement saisissant. Ses yeux où perlaient encore des larmes tenaces, se posèrent enfin avec un peu plus d’attention sur l’éclat de bois enfoncé dans son épaule. Elle s’accorda quelques secondes pour l’observer comme on découvre quelque chose de particulièrement insolite, puis ajouta, en esquissant un haussement d’épaule qui se révéla fort douloureux :

- C’est rien du tout, laisse tomber.

Et elle reposa sa joue contre lui, fermant les yeux, alors qu’une lutte intérieure commençait à se jouer en elle… Un combat particulièrement violent, dont elle ne devinait ni l’enjeu, ni l’issue… et qui lui nouait la gorge. Durant un instant de stupéfaction, elle se surprit à écouter battre le cœur de Duncan, juste contre son oreille, là, à quelques centimètres d’elle, sous sa poitrine… Elle en fut si saisie, qu’elle ne répondit pas immédiatement à la question cruciale qu’il venait de poser… Question qui l’atteignit pourtant… et la laissa muette, durant de longues secondes, à l’issue desquelles elle murmura enfin :

- Je ne sais pas.

Tout ce temps de réflexion et de trouble intérieur, pour une conclusion aussi médiocre ?... Oh si, elle savait beaucoup de choses. Mais tout était si emmêls que le désordre qui régnait dans son cœur ne signifiait plus grand-chose, à présent… Ils venaient d’arriver devant la porte de l’infirmerie. Eva redressa la tête vers lui, se mordit la lèvre, puis se décida à ajouter, d’un ton étrangement hésitant :

- Enfin si… je sais.

Ses yeux verts rejoignirent leurs jumeaux, une fois de plus, brillants… Il la portait toujours, et peut-être n’était-ce pas le moment propice pour murmurer ce genre de choses, mais il fallait qu’elle comprenne… Et elle avait le brusque sentiment que si elle entendait énoncer tout haut le fouillis de sensations qui l’inondait, elle y verrait plus clair. Peut-être…

- Ca ne marche pas… tu t’en rends compte, n’est-ce pas ? Quand tu es arrivé, je savais que tu repartirais… ou que ce serait moi. Parce que j’ai peur…

C’était la vérité. La pure et simple vérité… Mais peur de quoi ? Elle-même aurait donné n’importe quoi pour le savoir… Mais ce ne fut pas la réponse à cette question, qui franchit encore ses lèvres, alors que les mots qu’elle prononçait chassaient à nouveau une douleur piquante au niveau de l’épaule, pour en créer une, bien plus lancinante, dans sa poitrine.

- Je ne suis pas sûre de savoir de quoi… Ce n’est pas dans notre nature… tout ça. On ne peut pas se le permettre… On a trop besoin de liberté. C’est peut-être pour cela que je suis partie… Je ne suis pas sûre d’être capable d’appartenir à quelqu’un… alors je ne vais pas exiger cela d’un autre. Tu le sais bien… Tout ça, on s’en contentait n’est-ce pas ? C’était très bien. J’ignore à quel moment la situation a changé, mais cela s’est produit. Et je sais qu’il est impossible de faire marche arrière.

Ses lèvres bougeaient, des mots les effleuraient et formaient des phrases… mais c’était à peine si son esprit avait le temps de les formuler avant qu’elles ne s’envolent jusqu’à son cousin. Elle les découvrait en même temps que lui… et frissonna sous l’implacable vérité qu’elles énonçaient. Eva secoua doucement la tête, en un geste à la fois aérien, et rempli de désillusion…

- Non… Je ne veux pas que tu partes… Mais c’est ça, le problème. Je ne suis pas censée m’accrocher à quelqu’un comme ça… Quand j’ai compris que tu voulais t’en aller, là, derrière cette porte, je me suis rendue compte que tout ce que je ferais après n’avait plus aucun sens… pas plus de sens que ce que je faisais avant que tu n’arrives. Et ça… ce n’est pas normal.

Une sentence, encore, qui tomba comme un couperet… Eva ne supporta la pâleur de sa propre voix, et détourna les yeux. Son regard capta le rouge de son sang qui maculait doucement, mais sûrement, la peau de son bras. Une diversion… D’un geste presque mécanique et détaché de la réalité, elle saisit entre son pouce et son index l’éclat qui s’était planté dans sa chair, et le retira d’un geste sec, pour le jeter derrière elle. Mauvaise idée… Elle retint une grimace de douleur. Et le sang, qui jusqu’alors était retenu par le projectile, se mit à couler un peu plus.

Eva choisit de perdre son regard dans les nuances de rouge qui glissaient sur sa peau, alors qu’elle ajoutait, dans un souffle infiniment faible, mais coupant de lucidité :


- On va se trahir, se décevoir, se faire du mal… C’est tout ce qu’on sait faire. Parce qu’on ne peut pas résister aux pulsions qui sont en nous, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Elles nous dévorent. Je me sais incapable de les maîtriser et je ne veux pas que cela te blesse… Et si je te retiens ici, j’ai peur que tu te lasses de moi.

La jeune femme redressa la tête, pour rencontrer son regard, étrangement surprise… Elle n’aurait pas dû dire tout ça. Non, ce qu’elle aurait dû faire, depuis le début, c’était le laisser s’en aller… Ne pas bloquer inconsciemment cette foutue porte. Bon, arrêter de parler… Maintenant… tout de suite…

- J’ai peur que l’on se lasse l’un de l’autre… Parce que c’est ce qui se produira… Et tu le sais aussi, non ?

… Trop tard.

C’était donc ça ?

Eva comprenait de moins en moins… Saisie d’un sentiment confus, elle se pelotonna instinctivement contre lui, démentant ses paroles, qui lui soufflaient de s’en aller, pour ne pas les perdre. Mais où était véritablement l’erreur ? La jeune femme n’était plus en mesure de la voir. Mais les paroles qu’avait prononcées Duncan revinrent l’assaillir brusquement, avec une violence renouvelée, et quelques mots se frayèrent encore un passage entre ses lèvres :


- Pour… pourquoi tu m’as dit tout ça… maintenant ?
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Duncan Eden
Assitant d'Eva Eden

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MessageSujet: Re: L'Infirmerie   L'Infirmerie EmptyMer 9 Avr - 16:26

-C'est pas que ça marche pas, c'est qu'on s'y prend comme des quiches.

Devant l'infirmerie, à ce jour où ils devraient être les plus chiants du monde, les Eden étaient en pleine discussion sur leur relation. Parce que c'était vraiment cela qui les travaillait, à cet instant précis. Pas cette discussion, dehors, sur la question du pouvoir à l'Ecole du Flux. Après tout, le pouvoir, l'un comme l'autre, ils n'en avaient strictement rien à faire. Pour des gens aussi perdus dans leurs pulsions, ce n'était qu'un vague mot sans intérêt.

Il plongeait son regard dans celui de sa cousine, attentif au moindre de ses mots, attentifs aux moindres de leurs mouvements, à tous les deux. Ils n'avaient pas forcément besoin de se connaître aussi bien qu'ils se connaissaient l'un l'autre, pour savoir qu'ils n'étaient pas dans leur état naturel. Elle, elle pleurait, et il ne se souvenait même pas l'avoir déjà vue dans un tel état. Lui n'arrivait pas à sentir les battements de son propre coeur. Il n'arrivait même pas à se dire qu'il était réellement là, que le monde continuait à tourner, dehors, dans un moment si critique.

Il laissa s'échapper un soupir. Ce qu'elle disait, là, devant cette porte qu'il ne franchissait pas, trop occupé à enregistrer les paroles de sa cousine, il le comprenait bien. En un sens, il était même trop d'accord avec elle pour que cela lui plaise. Et puis elle retira ce morceau de bois fiché dans sa peau, et il se laissa sursauter, surpris.


-Mais tu es complètement folle ?

Elle aurait mieux fait d'attendre qu'il soit prêt à nettoyer la plaie et à la bander, avant de ressortir ce gros machin d'elle - n'y voyez pas les habituels doubles sens de Duncan Eden - . Et il fit comprendre à sa cousine ce qu'il pensait par une tape sur la tête, avant de rentrer en vitesse dans la pièce. Là, il fallait dire que son inquiétude mettait un peu de côté le mal que lui faisait cette conversation. Parce qu'il n'y avait aucun plaisir à se remettre en question, et à la voir pleurer, ainsi.

Il la posa sur le premier fauteuil qui lui tombait sous la main, non loin des instruments des spécialistes de l'Ecole. Bon, lui, il ne savait pas faire grand chose, pour soigner les gens. Et puis cela aurait été bien plus simple avec le médecin de l'Ecole qui soignait en deux coups de cuillère à pot. Non, là, il fallait faire avec les moyens du bord : des vagues connaissances en premiers soins, et de quoi nettoyer la plaie.

En ouvrant un tiroir, et en observant les noms sur les petites bouteilles, il revint rapidement avec du désinfectant sur un coton. Et ses gestes doux étaient en train de caresser la plaie de sa cousine, en immobilisant son bras, bien conscient que cela ne devait pas être des plus agréables. Duncan plissa les lèvres, concentré, les yeux mi-clos. Pour déplacer l'attention d'Eva, il lui parlait de sa voix charmeuse, rauque et tendre...


-Alors c'est là le problème ? Qu'on se lasse ?

Il ne la regardait pas. Du moins, pas dans les yeux. Probablement parce qu'il n'en avait pas la force, parce qu'il peuplait ses pensées de ce sang qui rougissait la peau nue de la Luxure.

-Je crois que je ne pourrais pas me lasser de toi. Parce que tu m'offres ce que je cherche. C'est compliqué à expliquer, mais... voilà, en gros, quand je fais l'amour avec une femme, je cherche quelque chose de particulier. Que j'ai découvert quand nous avons fait l'amour la première fois. Au début je pensais que c'était commun, que n'importe qui pourrait faire ça, après tout nous commencions à peine. Mais non...

Il comprimait la plaie sous ses doigts, pour éviter que cela pisse le sang dans l'immédiat, alors qu'il récupérait le bandage.

-... on va dire que c'est une sensation que tu es la seule à me donner. Une jouissance au-delà de la jouissance, tu vois ? Une sorte de niveau supérieur dans le plaisir extrême. Et il n'y à qu'avec toi que je le ressens. Et c'est quelque chose dont je ne me lasserai jamais. C'est ce que je veux, à chaque fois. C'est ce qui me motive. J'ai l'impression que je ne vis plus que pour cela, depuis notre première fois.

Il commençait à entourer la plaie d'un bandage, les mains sûres de ce qu'il faisait, tout en empêchant Eva de bouger.

-C'est comme si tu disais à Salluste qu'il allait se lasser de l'argent. C'est débile. Je ne peux pas me lasser de toi. On s'amuse trop. Je tiens trop à toi... Mais oui, peut-être que toi, tu peux te lasser. Là, j'avoue que je comprendrais. Je me lasse souvent des femmes. Il n'y a que toi qui puisses rester, à chaque fois. Je ne sais pas comment tu fais, mais... tu es là.

Duncan alla déposer ses lèvres sur celles d'Eva...

-Je t'ai dit tout ça parce que je ne veux pas partir, au fond. Mais je veux savoir si toi, tu veux que je parte. Je veux savoir si ma présence te dérange, si je te rends malheureuse. Parce que ce n'est pas la peine que je reste, dans ce cas-là. Tu me connais, je peux rentrer à la maison, ou simplement disparaître, je n'ai pas besoin de grand chose pour avoir une nouvelle vie...

Il s'écarta un peu d'elle, là, à genoux devant cette femme qu'il trouvait si belle. Devant celle à qui il venait d'avouer ce qu'il ne savait même pas ressentir, il avait l'air presque étrange, comme il n'avait jamais été auparavant...
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: L'Infirmerie   L'Infirmerie EmptyVen 11 Avr - 0:14

Ouais parfaitement… Ils s’y prenaient comme des quiches. Des quiches totales, elle n’aurait pas pu trouver meilleur terme que celui-là. D’ailleurs, c’était précisément le mot qu’elle cherchait pour qualifier sa propre bêtise. Des quiches, tout à fait… Une quiche… Tiens, elle mangerait bien une quiche. Hein ? C’était quoi ça ? Une pensée aussi saugrenue c’était… effrayant. Etait-ce vraiment dans son bras que ce machin s’était planté, ou est-ce qu’elle n’avait pas aussi une poutre toute entière de plantée de le crâne ? Cela pourrait éventuellement expliquer les idées complètement désordonnées qui l’agitaient. Eva éprouvait une forte envie d’éclater d’un rire nerveux, ou de sanglots tout aussi incontrôlés. Difficile, dans cette pagaille, d’y saisir quelque chose. Son cerveau avait vraisemblablement décidé de se mettre en grève soudaine, suite au trop plein de désagréments dont on venait de l’envahir. Trop, c’était trop, et toc.

Ce qui en découlait, et qui ennuyait fortement la jeune femme, c’était que ses capacités intellectuelles frôlaient par moment le zéro absolu, et qu’elle se fiait presque entièrement à ses sensations, ou sentiments, plus exactement… Or, ses sentiments étaient encore plus confus que tout le reste. Super pratique. Parfait. Après son long monologue au penchant tragique, qu’elle avait peine à concevoir elle-même comme venant de sa propre bouche, elle se borna au silence. Au coin de ses yeux, ce qui perlait comme des larmes s’accrochait à ses cils, presque dans un mouvement désespéré pour ne pas s’écouler sur ses joues. Elle, n’en avait pas conscience… sinon, peut-être ces diamants liquides auraient-ils lâché prise.

Lâché prise, d’ailleurs, cela aurait pu arriver à Duncan, qu’elle sentit sursauter contre elle, sans bien comprendre pourquoi… Son geste pour enlever le bout de bois avait été affreusement négligent, comme elle ôterait une poussière ou une tâche sur son vêtement. La tâche en question était d’un rouge saisissant, inquiétant peut-être… Ce qui justifiait le sursaut de son cousin. Et sa tape sur la tête de la jeune femme ?

Eva entre ouvrit la bouche, l’air passablement outrée de subir un tel traitement, et lui envoya par réflexe un coup de coude qui parut presque doux, tout en s’exclamant simplement en guise de protestation :


- Eh !

Elle grimaça d’une telle manière, qu’elle sembla subitement rajeunir… Tout n’était qu’instinctif, chez elle. Autant que chez lui… Elle n’avait rien calculé. Rien, depuis le tout de début… Et là, alors qu’elle avait parfaitement saisi la remontrance implicite du jeune homme, elle ressembla à s’y méprendre à une petite sœur qui n’apprécie que vaguement de se faire réprimander par son grand-frère, et qui ne se gêne pas pour s’en défendre. Oui, peut-être était-il là, l’autre problème… Comment être à la fois si complices, si joueurs… et basculer dans ce qu’ils ne savaient pas encore nommer, ni l’un, ni l’autre ?

Cette question n’atteignit même pas l’esprit en grève d’Eva Eden, qui pour une fois, se montra pourtant docile, malgré son brusque sursaut de protestation… Oui, elle était folle… N’avait-il pas encore eu le temps de s’en rendre compte ? Et puis… Il exagérait beaucoup. C’était une petite écorchure de rien du tout. Ca démangeait, certes, et ça pourrait éventuellement tâcher par terre. Mais elle survivrait… Alors qu’est-ce qu’il ?... Avant d’avoir pu finir de formuler sa question, la jeune femme se retrouva déposée dans un fauteuil, et eut la curieuse sensation de se sentir à la fois soulagée, et aussi vide qu’elle l’avait été derrière feu sa porte. Son cœur recommença à montrer timidement des signes de sa présence, battant par à-coup contre ses choses, tandis que son regard vert fixait avec une sorte d’appréhension indicible les gestes de son cousin.

Eva était indéniablement sage… Elle aurait pu se relever, s’en aller, refuser les soins. Elle en était parfaitement capable. Mais il y avait autre chose, qui la maintenait immobile, le dos légèrement raide, la respiration s’altérant doucement. Ses propres paroles l’avait surprise… mais elle avait désormais besoin d’en connaître l’impact sur Duncan. Et le bougre, il s’arrangeait bien, involontairement ou non, pour qu’elle ne puisse pas le savoir… A moins qu’il ne tente, comme elle, de s’arracher à ces pensées désagréables, entre eux. Alors il s’occupa de la soigner.

Et elle, eut un mouvement de recul et d’appréhension lorsqu’elle vit revenir le jeune homme avec une bouteille au nom terrible d’inscrit sur l’étiquette. Et pire encore… un coton qui fut vite imbibé du liquide contenu dans l’horrible fiole. Duncan était-il au courant qu’elle ne supportait pas les désinfectants ? Il devrait, oui… Mais pourtant il approchait malgré tout le coton de sa peau, sous une grimace d’anticipation de la part d’Eva, qui ne put empêcher un soupir lorsque l’alcool toucha sa peau à vif, et s’introduisit si efficacement dans ses veines qu’elle la piqua jusqu’aux yeux.

Au moins, les larmes qui y perlaient encore avaient maintenant un alibi en béton… Et Duncan ne put pas s’imaginer jusqu’à quel point il était proche, à plusieurs reprises, de se faire frapper par pur instinct de la part de sa patiente improvisée. Patiente qui serrait les dents et sursautait de temps à autre, lorsqu’un geste du jeune homme était plus appuyé qu’un autre… L’un d’eux, d’ailleurs, surpris tellement Eva qu’elle n’eut pas le temps de retenir le reflexe vif de lui taper sur le front, pour s’exclamer ensuite :


- Oh pardon, excuse-moi ! Je suis désolée, c’était un pur réflexe !

Eva n’eut pas le temps de se répandre d’avantage en excuse, que son cousin – prudent – tenta de détourner son attention… Le cœur de la jeune femme se retourna tout de bon. Et en effet, elle ne sentit plus le picotement lancinant de l’alcool purifiant la plaie. Ce qu’elle sentit en revanche, ce fut un malaise d’autant plus persistant qu’il venait du cœur… Finalement… peut-être aurait-elle préféré subir incessamment la torture du désinfectant, plutôt que de se forcer à songer à ce qu’elle aurait voulu oublier.

Oublier quoi, au juste ? Elle ignorait jusqu’où étaient le bien, et le mauvais, dans cette histoire. Ce qui lui semblait délicieux lui faisait peur, et ce qui était préférable lui paraissait détestable… Elle aurait pu sourire sous l’ironie du paradoxe. Elle n’en voyait même plus l’intérêt. Alors l’écouta… Et elle bénit le ciel d’être déjà assise, parce que ses genoux aurait fondu bien avant la fin. Un frémissement lui parcourut l’échine, et sa gorge se serra. Pourquoi ce malaise accentué ? Elle tenta un effort sur elle-même, pour traduire ce qu’il lui expliquait…

Ce que le jeune homme lui avouait c’était que… que quoi au juste ? Eva se sentait aux prises avec une sorte d’énigme insoluble. Comme une de ces équations indéchiffrables à deux inconnues… Oui, c’était cela. Les deux inconnues, c’étaient eux-mêmes. Et elle n’arrivait pas à s’imaginer ce que les paroles de Duncan engendraient réellement, en elle comme en lui… ce qu’elles signifiaient… Qu’était-elle donc pour lui ? Elle ne voulut pas se poser cette question. Ou presque… Parce que la réponse existait bel et bien, en filigrane, entre les mots de Duncan. Il suffisait de lire entre les lignes.

Elle ne savait pas faire ça… Alors que disait-il ? Qu’elle était la médiatrice de ce qu’il recherchait, la façon qu’il avait d’atteindre ce qu’il désire ? Elle n’était donc pas, elle-même, ce qu’il désire, mais un moyen d’y parvenir ? Non, ce n’était pas du tout ce qu’il avait dit… C’était ce qu’elle aurait aimé interpréter de tout cela, pour reconstruire ses défenses. Mais se leurrer elle-même, face à l’aveu de son cousin, c’était impossible.

Une curieuse sensation, entre appréhension et excitation, naissait en elle… Est-ce que par hasard, elle s’était aveuglée ? Est-ce qu’au fond… elle n’avait pas déjà pris possession de quelqu’un, sans même s’en apercevoir ? Elle-même, ne lui appartenait-elle pas déjà ?... C’était avancer d’un pas dans des sables mouvants. Elle n’osa pas. Elle recula prudemment… Et ferma les yeux en sentant les lèvres de Duncan sur les siennes. Un sourire lorsqu’il s’éloigna, puis Eva sortir d’une étrange transe, pour cligner des yeux… Et sentir une pierre rouler le long de sa gorge, et tomber au fin fond de son estomac, en entendant la conclusion du jeune homme.

Conclusion qui se résumait à déposer tout entre ses mains, à elle… Elle qui ne savait déjà pas ce qu’elle faisait. C’était pourtant à elle de prendre une décision… Eva inspira profondément, et parut peu à peu se rendre compte de l’étonnante situation dans laquelle ils se trouvaient. Son cousin n’était pas dans son état normal… elle non plus, elle ne pouvait pas le lui en vouloir… Il était à genoux face à elle, comme s’il venait de lui poser la question la plus romantique qui soit. Une demande en mariage ? Son cœur loupa un battement. Idée stupide. Terrain glissant…

La jeune femme ouvrit la bouche, et se rendit compte qu’elle n’avait pas prévu ce qu’elle allait devoir dire… Ce fut à peine si elle remarqua que son bras était moins douloureux, et qu’il était désormais sagement protégé par un bandage fait, si ce n’était avec soin, au moins avec affection… Une pensée purement sarcastique lui traversa l’esprit, qu’elle ne put s’empêcher de mettre en phrase, avec un doux murmure qui offrit un contraste impressionnant :


- Merci… C’est sympathique, de me mettre la pression comme ça. Je sens que… je vais beaucoup mieux, maintenant que je peux stresser comme il faut…

D’accord, humour ironique, et peut-être déplacé… Mais ce n’était pas sa faute, ses nerfs en avaient vu de toutes les couleurs, ils lâchaient un peu prise… Elle riva son regard vers celui de son cousin, et tenta de gérer le flot de paroles de dérision et de diversion qui lui venait à l’esprit, pour ajouter plus sérieusement :

- Je… Ecoute… Je ne sais pas ce qu’il se passe en moi, en ce moment… C’est stupide, je sais, mais c’est comme ça… Je n’arrive pas à savoir… dans tout ce que tu as pu dire, ce que je suis réellement pour toi, mais… chut.

Elle posa son index sur les lèvres de Duncan, comme pour l’empêcher d’essayer de s’expliquer plus encore à ce sujet. Elle n’y tenait pas vraiment. Ou plus précisément, elle avait peur de savoir… Alors elle préféra l’inconnu, à ce qu’il pourrait éventuellement dire.

- Ne me réponds pas, d’accord ? Je saurais trouver toute seule… Mais pas encore. Pour l’instant il n’y a qu’une chose dont je sois absolument certaine…

Elle glissa ses deux mains dans celles du jeune homme, et les serra doucement, tout en lui offrant un regard si tendre qu’il la rendit indéniablement différente. Jamais aucun élève du Val n’avait pu observer la Luxure avec une expression semblable. Peut-être même ne pourraient-ils pas la reconnaître, leur Eva Eden, aussi… calme. Elle inspira profondément, et le poids qui pesait sur son estomac s’évanouit lorsqu’elle ajouta enfin :

- C’est que je refuse que tu t’en ailles. Je ne sais pas ce qui arrivera, j’ignore si je parviendrais un jour à me lasser véritablement de toi… Mais comment savoir si on n’essaie pas ? Je prends le risque…

Oui. Le risque, Eva le prenait toujours… Mais elle sentit un nouveau poids s’installer sur ses épaules, et un vague malaise persister, vestige d’un non-dit qu’elle avait conservé prudemment, en refusant d’obtenir d’autres explications sur ce que ressentait Duncan. Par peur que cela n’empire, peut-être… Elle ne savait pas très bien. Mais elle se borna à ne pas vouloir en savoir davantage.

Et d’un habile changement de sujet, elle maintint ce non-dit angoissant, qui demeura suspendu entre eux, jusqu’à ce qu’un jour elle daigne soulever enfin le voile dont elle s’aveuglait.


- Excuse-moi encore pour Junior… Tu m’as tellement frustrée que j’ai… perdu les pédales. Est-ce que ça va ?

Junior ? Y avait-il besoin d’explication pour comprendre de qui Eva était en train de parler ? Sans doute que non, puisqu’elle esquissa un petit mouvement de menton en direction des parties génitales douloureuses de Duncan, avec un petit sourire compatissant… Diversion parfaite. La jeune femme se sentait toujours aussi mal à l’aise, par instant, comme une fièvre qui s’estompe peu à peu. Ou qui s’enferme simplement, pour rejaillir avec encore plus de violence, au moment où l’on s’y attend le moins.

Et puis, une vague pensée du monde extérieur lui traversa soudain l’esprit… Dire qu’ils ne voulaient pas être en retard, à cette mascarade d’Assemblée… Les élèves avaient-ils déjà commencé ? N’auraient-ils pas l’occasion de jouer à leurs dépends ? Elle le voulait toujours… pour retrouver une complicité qu’elle refusait de perdre.
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Duncan Eden
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MessageSujet: Re: L'Infirmerie   L'Infirmerie EmptyLun 14 Avr - 0:21

Duncan se permit d'esquisser un sourire en entendant sa cousine lui reprocher de tout lui mettre sur le dos. Ce n'était pas contre elle, qu'il agissait ainsi. C'était parce qu'il avait trop peur de la décevoir, de l'enfermer dans une situation qui ne plairait pas à Eva. Et il savait bien, ayant la même tendance instinctive qu'elle, qu'il n'y avait rien de pire que de l'empêcher de faire ce qu'elle désirait, que de l'enfermer dans une cage, qu'elle soit physique ou non. Duncan Eden ne voulait pas rendre malheureuse sa chère cousine. Loin de là, puisqu'en quelque sorte, il ne recherchait que son bonheur. Et il n'y avait que pour elle qu'il était - dans la mesure de son possible - capable de faire des concessions.

Elle était donc en train de lui demander ce qu'elle était pour lui. Devait-il encore s'expliquer ? Aller plus loin dans des mots qu'il ne connaissait que trop peu ? Non, elle l'empêcha de parler avant qu'il ne prenne la parole pour en dire, peut-être, trop, ou du moins pour trop mal s'exprimer pour un tel moment. L'homme haussa vaguement les épaules, son regard vert coincé dans l'émeraude de sa cousine. Parce qu'il n'y avait plus qu'eux, et que ce n'était pas seulement du à cette pièce où ils partageaient un instant privé. Il serra les mains d'Eva dans les siennes. Ce n'était pas la Luxure qu'il sentait si proche de lui, ce n'était plus qu'une femme. Avec ses défauts, certes, mais c'étaient des défauts qu'il aimait tant et si bien qu'il ne pouvait pas se permettre de la perdre. Il ne voulait pas la quitter. Et un soupir soulagé accueillit l'idée qu'elle ne voulait pas, elle non plus, qu'il s'en aille.

Alors oui, maintenant qu'ils savaient, en quelque sorte, qu'ils étaient importants l'un pour l'autre, il allait falloir apprendre à vivre ensemble. Enfin... ils le faisaient déjà, en fait. Mais ce n'était pas pareil. Entre cette passion corporelle, et la conscience de leurs actes, il y avait tout un monde à franchir. Comment regarder Eva, après avoir vu cette expression qu'elle arborait actuellement ? Comment apprécier comme avant ces instants complices, maintenant qu'ils avaient vu ce lien qui les unissait ? Bien sûr, rien n'avait changé, dans le fond. Bien sûr... mais entre agir, et prendre conscience de cet acte, Duncan sentait qu'il y avait tout un monde. Entre aimer Eva, et pouvoir mettre un mot sur ses sentiments, d'ailleurs, ce monde était si vaste qu'il n'avait pas encore trouvé le moyen de franchir le pas. Et elle, voudrait-elle de lui quand il aura parcouru cette distance ?

Peut-être avait-elle raison, en changeant de conversation, de reprendre sur leur complicité, sur leurs jeux, plus ou moins sains, qui rythmaient leurs vies. Il était content de l'entendre ainsi, content de savoir qu'elle était là, proche de lui, comme avant qu'ils ne perdent les pédales - il avait plus le sentiment d'avoir fait le faux pas qu'elle, après tout, puisque c'était lui qui avait provoqué cette situation - , content de savoir qu'ils n'allaient pas se quitter, parce qu'il n'y aurait rien de pire, pour lui, que de passer sa vie sans elle, encore une fois. Duncan ne savait même pas comment il avait fait pour survivre aussi longtemps.

Il se redressa quelque peu, puis retira son pantalon, là, juste devant elle, puis son slip. Lui, il n'appelait pas son sexe Junior, mais bon, on va dire qu'avec Eva, il avait pris la peine de lui donner ce surnom comme deuxième nom. En gros, cela faisait "l'As Duncan-Junior". Junior pour l'intime.


-Bah, je me sens un peu seul sans lui, mais Junior est un guerrier, il va s'en remettre. Ceci dit, j'aimerais bien un bisou magique, mais voilà, tu vas refuser. Donc, on va s'en occuper autrement.

Du coup, dans ces cas-là, la meilleure chose à faire était de masser doucement, avec patience et sympathie pour le pauvre Junior. Sans se défiler devant sa cousine - de toutes manières, ils avaient vu bien pire, eux deux - , il commença à prendre soin de son pauvre petit malheureux, qui lui était encore bien douloureux. L'homme avait l'air de profiter de cette occasion pour ne pas répondre à ce qu'il s'était dit auparavant. Comme si de rien n'était, comme si ses yeux ne brillaient pas étrangement, maintenant qu'il était pleinement conscient qu'elle voulait de lui. Parce que oui, elle voulait vivre avec lui, elle voulaient qu'ils essayent d'être deux. Et puis, pour risquer de se lasser l'un de l'autre, ne devaient-ils pas se rapprocher ?

A cette simple idée, le regard de Duncan errait sur la poitrine d'Eva. Autrement dit, le coup qu'elle lui avait donné quand il essayait de la soigner était bien loin. Très éloigné de tout cela. Elle était là... non, ils étaient là, alors que pendant un instant, il avait cru que tout serait terminé.


-Juste... évite de lui refaire du mal. Après c'est moi qui deviens un peu fou... sur la défensive.


Il s’approcha un peu de sa cousine, cessant immédiatement de se masser, pour l’embrasser doucement. Ses doigts jouaient le long du cou de la demoiselle, aguicheurs. Même ainsi, il respirait la sensualité. Il demeurait lui-même... avec ce charme constant pour un homme inconstant. Et il lui murmura :


-Je tiens à toi, ma belle… et j’ai une sale envie de me défouler sur les élèves. On y va ?


[HRP : Ecourté, je sais, mais on m'appelle à l'ordre.]
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: L'Infirmerie   L'Infirmerie EmptyMar 15 Avr - 16:30

La jeune femme poussa un imperceptible soupir, et esquissa vers son cousin un sourire qui parut presque reconnaissant, tandis qu’il se redressait devant elle. Peut-être le remerciait-elle silencieusement de ne pas avoir l’air de vouloir continuer une discussion houleuse. Eva ne savait même pas si elle devait être soulagée, ou encore plus mal à l’aise qu’auparavant. Les deux impressions, si distinctes pourtant, se confondaient en une seule, qui rendait à son sourire une teinte un peu amère. Rien ne serait tout à fait pareil… Oui, elle l’avait dit, en quelque sorte. Elle le savait, qu’il était impossible de faire machine arrière. Et elle sentait poindre un début d’angoisse, concernant un avenir incertain… avenir qu’elle avait décidé de ne pas détacher de celui de son cousin. Pas pour l’instant.

La Luxure voulut inspirer profondément à cette pensée, mais se retint, de peur que ce geste ne trahît encore d’un trouble qui avait une fâcheuse tendance à persister. Elle qui ne songeait jamais au lendemain, ou même simplement à l’heure qui allait suivre… La voilà qui songeait à un espace encore plus lointain, droit devant elle. Comme un précipice vertigineux, affolant de hauteur. Elle n’osa pas y mettre le pied. Pas encore… Tomber, se perdre… Elle ne s’y résoudrait pas. Elle choisit le malaise, vague, presque imperceptible, mais constant, qui se permit de se loger dans un coin de son esprit, pour ne plus la quitter. Ce silence qu’elle avait laissé planer, en empêchant Duncan de répondre à sa question, pesait au-dessus de leurs têtes. Elle l’oublia… Parce que c’était ce qu’elle savait faire de mieux.

Et qu’il n’y avait rien d’autre à faire… Fort heureusement pour elle, le jeune homme sembla adopter précisément la même technique, qui consistait à faire « comme si de rien était ». Plus communément appelée, la technique de l’autruche… mais qui s’avéra, aux yeux d’Eva, comme la seule capable de réussir. Son regard où quelques larmes téméraires avaient voulu se glisser quelques temps auparavant, se posa, perplexe, en direction d’un Duncan qui ne faisait aucun cas de se déshabiller devant sa cousine.

La cousine en question arqua un sourcil appréciateur devant le spectacle, laissant son regard errer en direction d’un Junior qui avait dû souffrir du mauvais traitement qu’elle lui avait infligé, sous le coup de la colère et de la frustration. Eva esquissa une moue malicieuse, se mordant la lèvre pour s’empêcher de rire tandis que devant elle, Duncan prenait un soin affectueux de son « guerrier. Guerrier qu’elle observa tout à son aise, penchant légèrement la tête sur le côté avec un air de connaisseuse :


- Hummm… C’est vrai qu’il m’a l’air un peu flagada, ce pauvre petit…. Effectivement, je ne suis pas convaincue qu’un bisou magique soit du meilleur effet, dans son cas… Je l’ai déjà fait bien assez souffrir comme cela. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’en rajouter en te frustrant à ce point là…

Et la jeune femme lui adressa un petit clin d’œil complice, avant de détourner légèrement la tête, faisant mine d’observer avec attention la blessure de son bras, dont elle n’avait que faire, en réalité. Mais voilà… il y avait eu ce simple mouvement instinctif, comme un besoin d’éviter son regard, l’espace d’un bref instant. Cet instant, c’était l’hésitation qui planait, ancrée dans un angle sombre de son esprit. Et bien décidé à ne pas lâcher prise… Qu’était-ce au juste ? Avait-elle seulement le temps de chercher la réponse à cette question ?

Ils avaient changés, certes. Mais depuis quand craignait-elle les changements ? Depuis quand la Luxure avait-elle peur de se rapprocher de quelqu’un ainsi ? L’ennui, c’était qu’elle avait affaire à la situation inverse. Cet incident ne les avait pas éloignés, non… mais il avait fait de leur proximité un lien différent. Lien qu’elle n’arrivait pas à cerner. Y avait-il un mot précis pour le définir ? C’était si flou… Un instant elle voulait qu’il ne soit que ce camarade de jeux et de débauches qui partageait tout avec elle, et la seconde qui suivait, elle voulait… autre chose. Mais ce « autre chose », qu’était-ce ?

Etait-ce ce qui l’avait poussée à le retenir auprès d’elle ? Elle n’arrivait pas à se rappeler l’instant, si proche pourtant, où elle lui avait avoué ne pas pouvoir le laisser partir… quelle pensée lui avait traversé l’esprit ? Elle l’ignorait. Et chercher en vain ne l’aiderait pas davantage. Au contraire, cela l’effrayait… Alors elle se fit violence, et redressa à nouveau la tête vers lui, pour croiser un regard porté en direction de sa poitrine. Pour une mystérieuse raison, cela la rassura pleinement… A tel point qu’elle sentit une vague de chaleur l’envahir toute entière, et qu’un sourire charmeur se dessina sur ses lèvres, tandis qu’elle remontait doucement les plis de sa robe, le long de sa cuisse.


- Promis… A partir de maintenant, je ne lui ferai plus que du bien…

Le tout ponctué d’un regard on ne pouvait plus expressif… Eva préféra la légèreté à la réalité de ce qu’il venait de lui demander. Oui, c’est lui qui avait failli devenir fou… et elle, par la même occasion. A cause d’un geste si bénin, qui ne lui avait pris que quelques secondes, et qu’elle n’avait pas réfléchi. Instinctif. Tout était instinctif. Tout comme ce mouvement qu’elle eut de se relever, lorsqu’elle le vit s’approcher d’elle. Tout comme le frémissement qui s’installa dans sa nuque, tandis qu’elle fermait les yeux sous le baiser de son cousin. Elle y répondit avec une tendresse qui la surprit elle-même, puis rouvrit les paupières pour contempler le visage, si près, de Duncan, toujours aussi sensuel. Toujours tel qu’elle l’avait connu… elle lui en fut infiniment reconnaissante. Son regard, ses doigts aguicheurs, ce sourire charmeur… tout en lui laissait penser que rien n’avait changé. Peut-être… peut-être pourraient-ils reprendre exactement là où ils s’étaient si furieusement interrompus ? Eva ne sut même pas si cette pensée la rassurait, ou lui donnait plus encore envie de hurler.

Mais la Luxure l’emporta, et avec elle, la légèreté et la complicité si profonde qui les liait… peut-être trop. Elle lui adressa une petite moue enfantine, et porta son index à ses propres lèvres, pour y déposer un baiser, puis poser son doigt sur la bouche de son cousin, en murmurant d’un ton charmeur :


- Ne sois pas trop hâtif, ‘Can… Se défouler sur les élèves est une fort belle idée, encore faudrait-il le faire sans leur donner le loisir de se rincer l’œil… et surtout sans mettre le pauvre Junior en danger, à découvert. On ne sait jamais, certains ont les coups de genoux faciles…

Une petite pensée pour Liz, à l’occasion… Eva eut un sourire étrange, puis baissa son regard vers le membre que son cousin arborait sans la moindre gêne, comme pour lui faire remarquer qu’il n’était pas tout à fait en combinaison de combat. Puis elle ajouta, taquine :

- Attends… Tu n’as pas eu droit au bisou magique, et tu ne m’as pas laissé le plaisir du massage réparateur. Je peux bien au moins faire ça pour lui…

Elle n’attendit absolument aucune approbation de sa part pour se baisser sans plus de préambule, et faire remonter avec une affreuse lenteur le sous-vêtement du jeune homme, l’ajustant convenablement, tout en se permettant au passage quelques caresses aériennes et audacieuses. Le pantalon vint bientôt suivre le même trajet sous les doigts agiles d’Eva, qui y mit toute sa bonne volonté, à tel point qu’elle poussa un petit soupir langoureux en refermant elle-même la braguette du jeune homme.

Elle ne put s’en empêcher, et ponctua son geste d’une petite tape tendre à l’attention de Junior, puis d’un baiser frais déposer du bout des lèvres, sur celles du jeune homme.


- Ok, maintenant on est parés, c’est parti. J’espère qu’on n’a rien loupé d’intéressant !

Elle glissa sa main dans celle de son cousin, et fronça légèrement les sourcils, en sentant une sorte d’étrange fatigue la prendre. Ce n’était pas quelque chose de fulgurant, qui la forcerait à s’asseoir subitement. Non, cela ressemblait d’avantage à une sorte de langueur indéfinissable, qui ralentissait vaguement ses mouvements… et qui n’était pas tout à fait stable. Que se passait-il, au juste ? Peut-être n’était-ce qu’une impression… Elle choisit, pour l’heure, d’associer ce détail au trouble qui l’avait saisie quelques minutes plus tôt.

Alors, sans plus attendre, elle tira son cousin hors de l’infirmerie, et s’en retourna chercher leurs fameux paniers de fruits – dont l’un des deux était bizarrement jonché d’éclats de bois traîtres – avant de se diriger résolument vers la Cour intérieure, où le spectacle avait dû commencer sans eux… De quoi s’occuper l’esprit un bon moment. De quoi retrouver la complicité de leurs jeux. Parfait.


[HRP : Je te laisse poster à l’Assemblée Générale, du coup, à moins que tu ne préfères que je le fasse d’abord.]
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