Le Val des Ombres
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 Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]

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Evangeline Howells
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MessageSujet: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 25 Mar - 21:25

-Un, deux : Freddy te coupera en deux...

La pénombre, un long couloir, une voix qui s'élèvait, tout doucement. Il était tard, très tard. Et qu'est-ce-qu'une demoiselle puouvait bien faire encore debout, à cette heure-ci, assise en tailleur devant la salle de Torture? Et quelle était cette chanson? Pourquoi cette chanson? Une vieille chanson, d'un vieux film d'horreur. Lili, elle avait toujours aimé ce film, ces films. Freddy, lui aussi il coupait, découpait.

-Trois, quatre : Remontes chez toi quatre à quatre...

Peut-être que certains s'en souviennent, ou peut-être que la plupart des jeunes de notre époque ne regardent plus ces vieux films pourtant très efficaces. Lili, dès son plus jeune âge elle regardait ces vieux films. Lili, dès son plus jeune âge avait éprouvé une fascination pour ce personnage, pour ce tueur, pour ce malade.

Mais Lili, elle, ne tuait pas. Parce que ça l'ennuyait, parce qu'elle ne trouvait pas cela intéressant. Mais découper, étudier, torturer, ça, c'était intéressany. Et Lili, elle avait trouvé de quoi éveiller son intérêt ce soir.


-Cinq, six : N'oublies pas ton Crucifix...

Où était passé l'élève avec qui elle avait passé une bonne partie de la soirée? Sans doute déjà à l'infirmerie, à se faire soigner, ou plutôt, à se faire recoudre. Lili, elle l'avait coincé au détour d'un couloir, cet élève dont le Péché lui importait peu. C'était son air qui avait attiré l'attention de la demoiselle. Elle avait remarqué comment il la regardait, de quelle manière il la dévisageait, de quelle manière il se moquait d'elle. Et Lili, elle détestait être fixée. Elle détestait qu'on se joue d'elle, qu'on se moque. Alors, elle utilisait ces méchantes personnes pour augmenter son savoir en anatomie.

-Sept, huit : Surtout ne dors pas la nuit...

Il y avait du sang, encore, sur sa chemise de nuit blanche. Ses outils aussi étaient plein de sang. Mais si le fait que sa chemise de nuit soit tâchée ne l'ennuyait pas outre mesure, ses outils par contre, elle y tenait beaucoup et il était hors de question qu'ils restent ne serait-ce que la moindre petite goutte de sang sur l'une de ses lames.

Alors, Lili, elle essuyait ses scalpels, ses ciseaux, ses couteaux. Etrange danse, étrange ballet entre les outils et leur propriétaire. Il était incroyable de voir avec quelle douceur, avec quel intérêt, avec quel sérieux Lili s'occupait de chaque lame, l'une après l'autre. Soigneusement étalés sur un drap blanc, les outils redevenaient purs, jusqu'à leur prochaine utilisation.


-Neuf, dix : Il est caché...

Et puis des pas. Des pas? Ici? Qui d'autre avait eu l'idée de venir jusqu'ici, à cette heure tardive?

Doucement, le visage de Lili s'éleva et malgré la pénombre, on ponvait distinguer ses deux prunelles pourpres, qui observaient avec intérêt et curiosité la silhouette qui s'approchait d'elle. Les longs cheveux fins de la demoiselle qui glissait sur son visage lui donnaient plus que jamais l'air d'une morte, d'un fantôme, qui s'était égaré, là, dans les couloirs de cette merveilleuse école.


-Sous ton lit...

Jamais, jamais elle n'oublierait de terminer cette chanson.
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 25 Mar - 23:11

Les réflexes de survie prennent des formes très diverses. Chez certains, ils se matérialisent par un énorme pétard à la ceinture, ou un couteau, ou une dague, ou n'importe quel objet à fort potentiel de douleur sur autrui. Chez d'autres, c'est la paranoïa qui prédomine, aucun contact, la méfiance dans chaque pas et dans chaque acte. Lionel, lui, privilégiait une approche plus pragmatique. Il sauvait sa vie en explorant. Moins les surprises étaient probables, plus l'espérance de vie augmentait. Ainsi, il évitait l'adrénaline aux effets si néfastes sur la réflexion.

Et la Tour Nord échappait pour le moment à sa géographie personnelle. L'Est aussi, mais pas ce soir, pour éviter la superposition des informations, la confusion. Et peut-être de tristes mésaventures ultérieures. Improbable certes, mais jamais on n'est trop prudent. En plus, il avait récupéré quelques musiques qu'il n'avait encore jamais entendues. Le gros Chang ne lui avait jamais parlé de ce type, là, Rossini. C'était beau...! A tel point que s'il n'avait pas les articulations encore en feu de la dernière manifestation intempestive de la chose qu'on lui avait injectée, il aurait certainement dansé dans les couloirs.

Tout de même, cette Pie Voleuse était capable de lui faire oublier la douleur. Un oiseau magique, un oiseau divin, à n'en pas douter. Lorsque les dernières mesures approchèrent, il poussa délicatement le bouton "repeat". Encore une fois. Encore quelques minutes de cette si jolie ouverture. Tout en battant mentalement la mesure des violons, son regard vagabondait à gauche et à droite, tentant de s'accrocher à un détail par ci, à une incongruité par là, en espérant qu'un jour, le fait d'avoir remarqué une pierre apparente à la coloration étrange pourrait lui être d'une utilité quelconque. Encore une fois, improbable. Mais...on ne décide pas à la place du Seigneur. Lui seul sait véritablement pourquoi Lionel a décidé d'explorer la tour de l'Orgueil, et pas celle de l'Envie. Paradoxal, pour lui que l'on avait classé sans que cela l'émeuve parmi les Avaricieux. Il l'assumait, même s'il se voyait plutôt comme quelqu'un de prévoyant, mais dans les gangs, il n'existe pas de juste milieu entre ceux qui épargnent et ceux qui dépensent leurs liasses en rails de poudre.

Mais derrière le hautbois, il lui sembla entendre une voix. Il ôta son écouteur, vérifiant par là qu'on ne lui avait pas refilé un Rossini enregistré à la truelle. Non. C'était extérieur. Personne ne chantait sur sa piste audio. Enfin...pas avec ses cordes vocales...

Gardant tout de même une oreillette, il s'aventura, légèrement sur ses gardes, en direction de la petite et étrange mélopée. L'air ne lui disait rien. Ce n'était pas un corrido. Art local, qui ne le tentait pas plus que ça. Il ne voyait toujours pas la chanteuse, car il était persuadé que l'émettrice était féminine. Et jeune, ou fluette, pour avoir une petite voix comme ça. Il essaya de se concentrer sur les paroles. "N'oublie pas ton crucifix". Dios mio ! Le type prévoyant se le fait tatouer sur la peau. Qui donc avait inventé ce texte ?

Lionel savait pertinemment qu'un jour ou l'autre, il lui faudrait inscrire une croix à même son épiderme, où que ce soit. C'était nécessaire. Dans un gang, on respecte celui qui n'a pas peur, sauf si Dieu ne lui fait pas peur non plus. C'est la marque des psychos, des types dont on se débarrasse car trop imprévisibles. Mais il n'avait pas encore décidé d'une localisation esthétique, et préférait attendre d'avoir un peu grandi.

Il aperçut enfin la chanteuse, et eut un léger mouvement de recul. Elle lui rappelait quelque chose, mais pas quelque chose de rassurant. Ce n'étaient pas tant les lames et le sang qui l'effrayaient - il en avait vu plus que de raison durant sa vie, et avait même parfois pris du plaisir à le faire jaillir par lui-même - que la silhouette éthérée, quasiment surnaturelle et totalement déconnectée de la réalité. Elle n'aurait pas dépareillé dans une boucherie industrielle. Ni dans une salle d'opération. Et à bien y réfléchir, la trouver devant une Salle de Torture n'était pas franchement une surprise. Il s'arrêta. Son approche n'avait pas été bien discrète, et il préférait garder ses distances d'avec les êtres aux mains remplies de joyeusetés qui n'auraient pas dépareillé dans l'attirail d'un Inquisiteur.

Por dios. Blasphème. Mais il avait touché juste. C'était une inquisitrice en herbe, mode XXIème siècle. Une rareté. Une curiosité.


Buenas tardes. Qu'est-ce que tu fais donc ?


Il voulait être fixé le plus vite possible sur l'état de santé mentale de celle qu'il venait de rencontrer. Si elle lui répondait un truc dans le goût de "Tu vois bien que je range", alors il allait prendre beaucoup de plaisir à faire sa connaissance. Par pragmatisme encore une fois. Imaginez : le jour où Bocanegrita aurait à choisir entre lui et une autre entrecôte, avec un peu de chances, sa fibre sentimentale quasi inexistante la déciderait à attaquer le jambon d'autrui.


D'où il vient tout ce sang ?


A y regarder de près, il y'en avait beaucoup. Plus que dans un mulot, ou un rat. Non Lionel, n'y pense pas. Elle y répondra par elle-même, pas la peine de mettre toi-même les deux pieds dans la psychose.
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Evangeline Howells
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMer 26 Mar - 0:42

Qu'est-ce-qu'elle faisait?

Finalement, la question était légitime. On était en droit de se demander ce que fabriquait cette demoiselle, en cette heure tardive, avec de tels outils et une robe tâchée de sang. Sauf que voilà, pour Lili, tout ceci n'avait absolument rien d'anormal, bien au contraire. C'était dans l'ordre des choses de nettoyer ses outils après les avoir utilisés.

L'air lointain, elle recommença à nettoyer le dernier scalpel sur lequel il restait encore un peu de sang et répondit, le plus simplement du monde.


-Je nettoie mes outils avant de les remettre à leur place.

Elle tapota tout doucement sur la mallette en cuir, ouverte juste à côté d'elle, où certains instruments était déjà rangés.

-Il ne faut jamais laisser sécher le sang, sinon, ça abîme les lames. Et une lame qui ne tranche plus ne sert plus à grand chose.

Voix lointaine, comme à l'accoutumée, Lili avait répondu ces quelques mots avec tant de légèreté que c'en était quelque peu déconcertant. Enfin, cela aurait été déconcertant pour tout autre personne qu'un élève de l'école du Flux. Quoi que, certains élèves de l'école était malgré tout effrayé par le comporte de Lili. Mais le garçon, ce garçon, semblait curieux, et non pas effrayé : ce n'était pas sans déplaire à Lili.

-Le sang... C'était un élève de...

Elle marqua un temps d'arrêt et son regard se fit encore plus lointain. De quelle couleur était sa cravate déjà? Hum...

-Je ne me souviens plus.

Elle haussa les épaules. Ce détail n'était guère important de toute façon.

-C'était un sujet était intéressant. C'était la première fois que je voyais quelqu'un saigner autant...

D'un petit geste de l'index, elle fit signe au garçon de se rapprocher et ajouta, plus bas, comme si quelqu'un d'autre pouvait les écouter ou les espionner.

-Tout à fait entre nous, il a un sérieux problème de coagulation. J'imagine qu'il va mettre un temps fou à cicatriser. A l'occasion, je lui demanderai combien de temps ça lui a prit.

Elle rangea ses derniers outils dans sa mallette.

-Au moins, j'ai appris quelque chose de plus ce soir.

Le doigts fins, pour ne pas dire squelettiques de la demoiselle glissèrent sur la dite mallette pour finalement la refermer. Elle serra fermement la poignée, plia le drap blanc -enfin, plus si blanc que cela à présent-, le ramassa et se redressa doucement.

-Et toi? Qu'est-ce-que tu fais?

Elle fit un pas en avant et plissa doucement les yeux pour observer le garçon de plus près. Oh, elle l'avait déjà vu mais elle était incapable de se rappeler son prénom. Mais ce qui attira l'attention de notre demoiselle fut les écouteurs du garçon.

-Oh... De la musique. Qu'est-ce-que tu écoutes? J'adore la musique...

Ah oui : et quelle musique Lili? Le garçon le découvrirait bien assez tôt. Cela dit, même si la chanson qu'elle fredonnait un peu avant était pour le moins peu conventionnelle, elle avait des goûts musicaux assez intéressants et qui plairaient sans doute au garçon. Mais cela, ils n'en savaient rien encore.
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 1 Avr - 19:25

Lionel avait rapidement acquis la conviction que celle qui était face à lui n'était pas foncièrement méchante. Lui, pouvait l'être. Il l'était, allez. Et même parfois pour des raisons difficilement justifiables, alors qu'il était le premier à avouer qu'il ne fallait entreprendre quelque chose que dans l'espoir d'un bénéfice. A priori, dans le coin, on pensait que le bon sens et l'avarice ne faisaient qu\'un.

Il y'avait une certaine ressemblance de concept entre cette fille dont il ne connaissait pas le nom, et lui. Ils aimaient faire ce qu'ils faisaient de belle manière, propre. Enfin, façon de parler, disons plutôt efficace et détachée. Quoique lui se sentait d\'un coup très émotif au vu des réactions de la demoiselle qui venait tout de même - d'après ses dires - d'éviscérer un petit camarade juste pour voir comment c'était dedans. Ou une. Car Lionel était quasiment persuadé qu'elle ne manifestait pas plus d'émotions en viviséquant qu'en préparant une tasse de thé.


Ca t'est souvent arrivé de le faire ?


Léger frémissement, imperceptible. Elle n\'appartenait pas aux "pête-un-câble" qui explosaient une fois dans leur vie en faisant tout gicler autour d'eux. Ceux-là regrettaient leur acte, ils pleuraient, ou ils perdaient leurs forces. Elle, certainement pas. Et même les douleurs dans ses membres si siliceux ne parvenaient pas à le convaincre qu'il résisterait à une lame affûtée, expérience à laquelle du reste il n'avait pas la moindre envie de participer. Sans toutefois douter des talents de la jeune fille pour recoudre des organest internes avec une grosse pelote de laine bouillie dans l'eau pour désinfecter.


Quand on saigne trop, ça a un nom, mais je m'en souviens plus...homophile ?


Non, décidément, Lionel avait toujours fait deux avec la science et les mots compliqués. Il répugnait déjà franchement à s'alphabétiser. Un bon Narco doit savoir compter, ou au pire tirer vite, s'il fait une erreur. Pas réciter des poèmes ou faire de grands discours. Bah. Il se détendit un peu, voyant que Miss rangeait, et qu'elle ne semblait pas du genre à agir sous le coup d'une impulsion. Les resalir après un nettoyage si pointilleux, ce serait d'une bêtise...!


Je...me...promène. Je visite. Pour connaître.


Il avait du mal à s'expliquer sa propre prudence - paranoïa ? - alors de là à pouvoir en disserter avec les autres...il y'avait un univers. Son seul objectif, c'était d'avoir une vague idée de la géographie du coin, juste histoire de ne pas se perdre le jour où une bande de tueurs sanguinaires le poursuivraient dans l'Ecole, armés jusqu'aux dents. Là, il serait heureux d'éviter les cul-de-sacs. Et oui, apprendre ne serait-ce que la longueur d'un couloir peut sauver des vies. Et parlant d'apprentissage, il n'était pas certain de vouloir connaître la teneur des découvertes anatomiques du jour. Plutôt parler musique. Voilà un sain sujet de conversation.


C'est Rossini. La Gazza Ladra. Ca me détend.
(NB : et même si après l'ouverture, ça a aussi tendance à devenir un petit peu chiant, Rossini, et bien non, ça donne pas une énergie folle et on n'entend pas les insectes Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] Icon_razz) Tu veux écouter ?

Il ôta un des écouteurs - sans fil - de son oreille, et le tendit. Il n'avait jamais entendu parler de pulsions sanguinaires éveillées par la Pie Voleuse, car il n'avait jamais vu Orange Mécanique. Et puis les outils retournaient tranquillement dans leur boîte, ses ongles semblaient assez courts, le risque diminuait. Il s'estimait assez robuste pour parer à une éventuelle agression à mains nues de la dame.
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 8 Avr - 19:30

La main de Lili glissa avec nonchalance sur la mallette en cuir. Ils étaient si précieux pour elle, ses outils. Oui, si précieux. Ses compagnons de route, des amis fidèles, des compatriotes? Oui, elle aurait pu les considérer comme tel, cela ne fait aucun doute. Après tout, sans eux, elle n'aurait jamais connu l'incroyable plaisir de découper de la chair. Après son entrée à l'Ecole du Flux, elle n'avait plus vraiment eu besoin d'outils -grâce à son pouvoir- mais il y était tellement attachée.

Ce garçon était un peu étrange, et surtout différent de ceux qu'elle avait croisé. Lui, il ne semblait pas avoir peur d'elle, ou la trouver bizarre, ce qui était nouveau pour Lili et loin d'être désagréable. Et si lui, la comprenait? Et si, par miracle, elle avait rencontré une personne qui comprenait enfin ses envies et ses habitudes? Et si Lionel était cette personne? A voir.

Il lui demanda si elle avait l'habitude de découper des gens. Hum... Oui, elle en avait l'habitude, pour sûr. Cependant, elle ne répondit pas de suite, préférant rester silencieuse, et quelque peu songeuse. Pourquoi cette question? Craignait-il qu'elle s'en prenne à lui? Ce n'était nullement dans les projets de la demoiselle.


-Hémophile...

Glissa-t-elle, tout bas, quand il tenta de mettre un nom pour désigner les personnes qui saignaient beaucoup. D'ailleurs, quand elle murmura ce bref et unique mot, Lili esquissa un sourire, un étrange sourire, un doux sourire, sans doute à cause de la remarque de Lionel.

Lionel qui à première vue faisait une visite nocturne de l'Ecole. Lili se tourna vers la porte qui se trouvait derrière eux. L'entrée dans la Salle de Torture. Pendant un bref instant, elle hésita à lui proposer de visiter cette salle, mais elle se ravisa : Cela ne lui plairait peut-être pas.

Finalement, il consentit à lui tendre un écouteur pour qu'elle puisse écouter un peu la musique. Elle glissa doucement, avec délicatesse, l'écouteur dans son oreille et dès qu'elle entendit les premières notes, elle esquissa un nouveau sourire, qui se fit plus rêveur et ferma même les yeux.


-C'est superbe.

Elle écoutait souvent de l'Opéra, mais n'avait jamais entendu ce morceau là. Elle écoutait souvent des morceaux beaucoup plus calmes, et surtout, beaucoup plus sombres. Elle rouvrit ses yeux pourpres et glissa son regard dans celui de Lionel. D'aussi près, on avait vraiment l'impression que ses yeux avaient la couleur du sang.

-J'écoute des morceaux disons... Différents. Mais c'est très agréable. Mon morceau préféré est "O Soave Fanciulla". Tu dois connaître j'imagine...

Quand elle parla de ce morceau, une étrange lueur dansa dans les yeux de la demoiselle, et elle ne put s'empêcher de répondre, enfin, à la question qu'avait posé Lionel. Pourquoi là, maintenant? Mais parce qu'elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait écouté ce morceau pendant ses séances de découpage.

-Oui... Ca m'arrive souvent de découper des gens, mais je ne les tue jamais. Je découpe, j'ouvre, pour apprendre, encore et toujours plus.

Elle était peut-être un peu trop près de lui pour parler de cela de cette manière. Cela dit, si elle se sentait libre d'en parler ainsi, c'est sans doute parce qu'elle pensait que Lionel respecterait sa soif de savoir et qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout, il était resté non? Alors qu'il aurait pu s'en aller...

-Dis... Je peux t'accompagner pour ta visite nocturne?

Et là, les choses pouvaient se passer de deux manières : Soit Lionel prenait ses jambes à son cou, préférant mettre un maximum de distance entre elle et lui, soit il donnait son accord pour qu'elle l'accompagne. Elle espérait vraiment qu'il opterait pour la seconde solution.
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 15 Avr - 21:29

Sans trop savoir pourquoi, il se sentait rassuré par le goût de la jeune fille - il songea d'ailleurs qu'il ne savait même pas comment elle s'appelait. C'est vrai, d'habitude, un gamin de treize ans se devait d'écouter du rap, du reggaeton, du R'n'B, autant de styles que, s'il les respectait, il ne supportait pas à dose plus qu'homéopathique. Il passait souvent pour un prétentieux/fou/extraterrestre (Rayer la mention inutile) lorsqu'il citait Mozart dans ses artistes préférés. Alors forcément, entendre quelqu'un lui dire qu'il avait bon goût, c'était agréable. Il en oublierait presque ce qui se cachait dans la sacoche de cuir.

En plus, contrairement à d'autres - les Orgueilleux, s'ils pouvaient l'entendre - elle l'avait corrigé sans prétention, et sans insister sur les limites de ses connaissances scientifiques. Hémophile. C'était ça qu'il avait entendu. Pour une malheureuse voyelle...


Euh...je connais mal les noms, sauf de certains. Peut-être que j'ai déjà entendu...


Lionel distinguait parfaitement les morceaux sur son baladeur. Impossible pour lui de confondre les concertos pour clarinette de von Weber et Mozart. Mais il était parfaitement incapable de placer un numéro sur une symphonie, et la plupart du temps, de ne serait-ce que retenir le nom du compositeur. Sauf de certains. Rossini, par exemple, parce que la Pie Voleuse, il parvenait à se l'imaginer en écoutant. Ou encore la Danse Macabre - il ne savait pas de qui. Mais le reste...

Il eut une moue contrite, il aurait bien aimé pu dire "Oui, j'aime beaucoup, surtout tel passage". Mais inutile d'être malhonnête sur le sujet. Ca n'avait aucune chance de marcher, et il n'y gagnerait rien. Plutôt revenir sur l'intéressant sujet de discussion qu'est la vivisection de petits camarades non consentants.


Et pour apprendre quoi ? On est pas tous pareils à l'intérieur ?


Les bastons entre gangs de gamins n'allaient que rarement jusqu'à éparpiller des tripes sur le sol, en général, elles s'arrêtaient avant. Mais aussi loin qu'allait son savoir, Lionel n'avait jamais entendu parler de différences importantes entre l'intestin de Monsieur Machin et Madame Bidule. Il était intrigué. Un poil dégoûté, aussi, mais là, la curiosité l'emportait nettement. Et puis qui sait...l'anatomie est une science qui est bénéfique à tous. Connaître un point sensible du corps adverse peut sauver des vies...

Son esprit mixa les deux sujets - viscères et musique -, il attrapa son baladeur et trifouilla dessus durant quelques secondes, avant de tomber sur un nouveau morceau qu'il commença à lire. Il regarda sa camarade.


Par exemple, celui-là, je sais pas du tout qui l'a écrit, ni quand, rien. Mais je pense qu'il irait bien avec tes expériences.


Serait-ce une musique de film ? Non, il réussissait toujours à les identifier. C'était son Morceau X. La part d'ombre dans son répertoire musical.


Bien sûr, viens si tu veux. Peut-être que ça te servira aussi, un jour, ou un soir.


Il n'était pas plus en danger de mort qu'elle. Pas moins non plus. La probabilité de se retrouver poursuivi à travers les recoins les plus sombres du campus était égale pour l'un et pour l'autre, seule la cause risquait de varier. Quoique non. Ce serait certainement pour une vengeance quelconque.


Mais je n'ai aucune idée d'où je vais, si ça se trouve, on va se perdre.


Il avait dit ça le plus sérieusement du monde. Il était fataliste. Tout était source de danger. Ils pouvaient perdre leur chemin, tomber dans un trou, se blesser, être pistés par des animaux sauvages, agressés par des espions en planque qu'ils auraient malencontreusement débusqués, victimes d'une balle perdue d'une fusillade dans les parages, enlevés par les extraterrestres, victimes d'un virus foudroyant. Autant ne pas s'en faire.


Lionel. Et toi ?
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MessageSujet: Re: Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo]   Et si c'était lui? [PV Lionel Rondo] EmptyMar 20 Mai - 21:09

S'ils n'étaient pas tous pareils à l'intérieur? Quelle ignorance, quelle... Naïveté... A cette remarque, un large sourire étira les lèvres d'Evangeline. Un étrange sourire. Un sourire étrangement sombre. Une ombre passa dans son regard tandis qu'elle murmura tout bas.

-Un jour, je te montrerai à quel point nous sommes tous différents à l'intérieur...

Oui, elle lui montrerait. Bien sûr, il faudrait qu'il ait le coeur bien accroché, mais elle n'en doutait pas. Sa main glissa machinalement sur sa malette et elle resta quelques instants silencieuse, la voix du garçon lui semblant bien loin. Elle-même était en cet instant bien loin. Elle était dans la salle de torture, en train d'apprendre à Lionel ce que le corps qu'un autre élève pouvait bien cacher. Ah, les joies de l'anatomie.

Son sourire devint plus enfantin et elle reporta son attention sur le garçon lorsqu'il entreprit de lui faire écouter un autre morceau, qui disait-il, irait bien avec les expériences de la demoiselle. Une nouvelle ombre se glissa dans le regard de la demoiselle.



    Elle était à nouveau dans la salle de torture.

    -Tu vois? Je te l'avais bien dis...

    Elle désignait les entrailles d'un élève qui avait finalement succombé au cours d'anatomie que Lili avait voulu donner. La musique en fond sonore, le garçon à ses côtés.

    -Nous sommes tous différents...


Elle revint au présent et cessa toute rêverie, en affichant toujours le même sourire. Le garçon venait de se présenter : Lionel.

-Evangeline, mais on m'appelle Lili...

Elle glissa brièvement l'une de ses mains squelettiques dans ses longs cheveux bleutés et encra son regard pourpre dans celui de Lionel.

-On ne va pas se perdre. Je connais bien l'Ecole maintenant. La nuit, elle est encore plus belle.

Sa main termina sa course sur la porte de la salle de torture.

-A demain...

Murmura-t-elle doucement à la porte, comme si elle s'adressait à une amie qu'elle saluait. Elle se retourna finalement vers Lionel et commença à marcher dans le couloir.

-En tout cas, je suis bien contente de te connaître Lionel. Tu as vraiment l'air moins idiot que la plupart des garçons ici...

Elle se faisait peut-être de fausses idées, mais elle ne s'était que très rarement trompée. A présent, ils étaient donc ensemble pour cette ballade nocturne. Etrange rencontre, et qui sait? Peut-être qu'une future amitié tout aussi étrange et improbable allait se dessiner à l'horizon?
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