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[En théorie privé avec Dante, mais les squatteurs sont les bienvenus^^]

- B****EL !!!

Raison de ce cri injurieux qui venait de franchir les lèvres de la belle professeur ? Facile, un crétin fini, en vélo, qui avait trouvé bon de rouler dans une flaque, mélange d’eau sale et de boue, juste à côté d’Eva, arrosant abondamment un tee-shirt d’un blanc stratégiquement transparent, et un pantalon de cuir noir qui épousait ses formes engageantes à la perfection… et qui était désormais couvert d’une étrange substance. Le maladroit responsable d’un tel désastre avait une chance infinie d’être en vélo, et d’être déjà bien loin… Car ce qui se lut dans le regard d’Eva, au moment où la jeune femme redressa la tête dans la direction du fuyard, ce fut une lueur de pur sadisme.

Lueur passagère, cependant, qui fut remplacée par ce qui sembla être une sorte d’amusement dépité envers ses vêtements tâchés. Mademoiselle Eden secoua ses cheveux sombres autour de son visage orné d’un sourire charmeur et inquiétant, puis prit soin de s’écarter enfin de la fameuse flaque d’eau, la contournant adroitement pour éviter de maculer plus que nécessaire des bottes noirs aux talons si pointus qu’ils en devenaient franchement terrifiants, aux pieds d’une femme telle que la Luxure personnifiée.

Eva tapota l’épaule d’un illustre inconnu, à qui elle adressa son sourire le plus charmeur… En quelques secondes, elle avait plus de mouchoirs qu’elle n’avait pu en espérer pour nettoyer ses vêtements martyrisés, et même un volontaire hâtif pour s’en charger lui-même… La jeune femme haussa négligemment les épaules, et ne répondit à une telle offre que par une petite moue taquine qui voulait très clairement dire non, mais qui laissait tout de même sa proie infiniment satisfaite et béate.

La professeur s’éloigna quelque peu de la foule qui se pressait dans la rue la plus commerçante du Val des Ombres, pour s’appuyer dos contre un mur, et se mettre en devoir de nettoyer consciencieusement un tee-shirt qui ne pouvait plus vraiment l’être, à la vérité… Et ce faisant, elle marmonna pour elle-même :

- Lui, si je le croise de nouveau, je lui apprends la vie…

Eva se mordilla machinalement la lèvre, tout en frottant énergiquement son pantalon, le long de sa jambe, jusqu’à son genoux, pour finir par se redresser, abandonnant la lutte dans un haussement d’épaule aérien et charmant.

- Bref…

Que venait-elle faire ici déjà ? Ah oui…
Eva reprit nonchalamment sa déambulation le long de la rue commerçante, évitant adroitement les passants, assommants quelques uns, téméraires, qui osaient faire un geste de trop, puis interrompant momentanément sa progression devant une boulangerie, l’air fortement intéressée. La jeune femme cligna des yeux, entra sans hésiter dans la boutique, et en ressortit quelques secondes plus tard avec un énorme paquet de bonbons acidulés dans les bras.

- Bon, ça c’est fait…

O joie du week-end…

Invité

Quelle chaleur étouffante en cette journée. L’astre solaire dardait de son regard l’étrange être, lui lançant des pics d’or pour le transpercer de toute part, Dante se décidait après quelques instants à se réfugier dans l’obscurité, dans ces ténèbres terrifiantes formées par les ombres des bâtiments, noires pour s’imprégner de l’endroit. Les quartiers faisaient étalage de leur richesse, de cette opulence indécente, sans le moindre remord, rivalisant d’attraits ; C’est ainsi que l’ingéniosité des vitrines et les services clientèles rivalisaient d’éclat pour offrir un prestige incomparable à la clientèle.
En cette belle, et, surtout chaude après-midi, la mer en arrière plan offrait un tableau contrasté des lieux, ou du moins, c’était l’effet que cela produisit sur sa personne. Chemise au vent, pantalon de velours, un silhouette glissait avec panache sur ce domaine interdit, marquant de son empreinte le chemin traversé, un visage impassible, et, pourtant, un regard mélancolique s’esquissait.
Ces pupilles opaques, dévoreuses de lumière et troublantes de noirceur commençaient à s’habituer à ce ciel si bleu, à cette luminosité aveuglante, si bien que le refuge parmi les mânes et chimères sombres prit fin, n’est-ce pas paradoxal ?
Il n’y a personne, c’est parfait. Ou du moins parmi cette population morne et vide, l’ange ne semblait les percevoir. A vrai dire, il n’aimait pas tellement avoir de la compagnie durant ses repas, bien que cela puisse être distrayant, il l’aurait facilement accordé. Pourvu d’un sachet de fraises achetés dans un quartier plus passant quoique moins reluisant, il s’était rué sur ces fraises, et, les gobait les unes après les autres faisant disparaître la masse profilée à la robe écarlate et aux paillettes jaunâtres dans sa bouche appétissante, lèvres sucrées encore juteuses de la chair tendre et friable de ces amas suaves.
Mais ce qui lui arriva, fut pire que le dernier cercle de Dante… Il bouscula l’une des personnes qui le troublait le plus à savoir, s’effondrant littéralement sur elle…

« Que ?!... »

*Les mots s’étranglèrent dans ma gorge, comme stoppé en pleine ascension par une main invisible.
Ainsi positionné, le corps de Mademoiselle Eden, emprisonnait aussi certainement qu’une cage de fer le mien qui ne pouvait se mouvoir, nos corps s’emboîtaient avec panache, s’épousaient, la poitrine voluptueuse et généreuse de mademoiselle Eva s’écrasant sur mon torse saillant, il me semblait même que dans mon investigation corporelle, je pouvais découvrir qu’elle ne portait pas de soutien-gorge, mais pour ce détail, je ne peux rien garantir, mes chances de succès sont de 50 %...
Nos visages étaient si près l’un de l’autre que mon œil se perdait dans les méandres, et, autres profondeurs des siens, un grand trouble m’agitait même, mes lèvres s’étaient entrouvertes sous le coup de la surprise, une sorte de tension était palpable, mes joues reprirent cette légère teinte rosée, je crois que je diminue un peu les faits, sans virer au rouge cramoisi, je ne pense pas que je pus dissimuler en cet instant mon émoi…
Me comportant comme un gamin immature selon moi, je détournais le regard, vaincu dans ma dignité, n’osant rompre l’échange qui s’était produit, captivé par son souffle chaud, j’étais tel un adorateur devant sa statue… Mon sachet de fraises avait volé au sol ainsi que le paquet de la belle… Tout était chamboulé, nous n’étions pas tombé, je suis encore debout, mes jambes vacillent, je ne suis qu’un oisillon face à elle… Il me faut reprendre le cours de mes pensées…
*

Edit de Caliban : Mon vieux, je ne sais pas où tu vois la chaleur et la mer, au Val des Ombres... mais dans un lieu entouré par les neiges éternelles à quelques mètres des rues, c'est... mignon XD.
Donc, il fait froid. Et ce que tu as appelé "mer" est peut-être le lac à côté ?

Décidément, c’était la journée… Eva n’avait qu’à peine eu le temps d’engloutir l’un de ces délicieux bonbons incroyablement sucrés dont elle rafolait tant, avant qu’ils ne lui échappent des mains, tandis qu’elle était bousculée, pour la deuxième fois consécutive… La jeune femme ne comprit pas tout à fait ce qu’il se passa… Le sachet glissa de ses doigts, et elle n’eut que le temps d’entendre un bruit sourd, signe qu’il était désormais impossible qu’elle puisse compter sur le sauvetage de ses délicieux bonbons, avant qu’elle-même ne perde l’équilibre.

- Whow…

Ce fut tout ce qu’elle parvint à laisser échapper. Un cri de protestation, qui, de son ton chaud à l’accent suave, ne manifesta pas véritablement d’un agacement ou d’une surprise quelconque, mais plutôt d’une sorte d’amusement sensuel… qu’elle ne ressentait pas forcément, sur le coup, puisqu’elle retenait, d’une part qu’elle venait de perdre son précieux sachet de bonbons, et d’autre part, qu’elle allait salir plus encore ses vêtements déjà bien trop tâchés à son goût. Ce n’était pas sa journée… Finalement, peut-être aurait-elle dû rester bien au chaud dans ses appartements. Les gens étaient franchement maladroits, dans cette ville, c’était à peine croyable…

Elle en était à ces intenses réflexions, tandis que le fauteur de troubles, de son côté, profitait momentanément de leur position pour caresser d’un regard intéressé les courbes de la jeune femme, on ne pouvait plus proche de lui, même si c’était – curieusement – involontaire, cette fois-ci. Ce qu’il fallait savoir, en outre, c’était qu’Eva, ne supportait pas qu’on la touche sans en avoir obtenu au préalable l’autorisation, explicite, ou implicite… Etrange n’est-ce pas ? Qu’une jeune femme qui passe la moitié de sa vie à se balader dans le plus simple appareil, et l’autre moitié à se perdre dans les draps de son lit, et sous les caresses d’hommes et de jeunes hommes, c’était pour le moins surprenant. Et bien, c’était Eva…

- Merde, j’y crois pas…

Un éclat aussi charmeur que dangereux traversa son regard, alors que la jeune femme se permettait finalement d’observer ledit maladroit, détaillant les traits de son visage avec une acuité déstabilisante… Un sourire un peu malsain, qui ne présageait pas grand chose de bien positif, vint décorer ses lèvres charnelles, lorsqu’elle crut reconnaît un élève de l’Ecole du Flux. Etait-ce parce qu’il était à l’Ecole, qu’il aurait le droit d’être pardonné pour une telle maladresse ? Rien n’était moins sûr… Les lèvres de la jeune femme se rapprochèrent légèrement du visage de Dante, pour lui laisser simplement l’occasion de percevoir son souffle tiède sur sa peau… juste avant de se redresser vivement, brisant le rêve avec une netteté presque coupante.

Les yeux de la belle se plissèrent avec taquinerie, tandis qu’elle laissait au garçon le soin de virer à un rouge assez impressionnant… L’effet évident qu’elle venait de produire sur lui était-il une revanche suffisante pour venger son sachet de bonbons gâché ? Pas sûr… Le regard d’Eva glissa vers lesdits bonbons, qui jonchaient lamentablement le sol. Elle esquissa une moue agacée, et ses yeux d’émeraude, envoûtant, devinrent à la fois hypnotiques et inquiétants.

D’un geste voluptueux, et autoritaire à la fois, elle saisit vivement la chemise de Dante, pour l’attirer jusqu’à elle. Il y eut un éclat de fer, qui se réfléta sur le visage du jeune garçon, juste avant qu’il ne sente quelque chose de glacé se poser sous sa gorge. Eva tenait entre ses doigts un petit couteau qui ne la quittait jamais, et qu’elle venait de sortir rapidement de sa poche… Elle souriait d’une manière absolument charmante, pourtant, comme détachée de son propre geste, et sa voix avait toujours ce timbre sensuel qui lui allait si bien, alors qu’elle annonça :

- Ne refais jamais ça. Jamais.

Aussitôt après, la lame menaçante disparut entre les plis des vêtements d’Eva, sans pour autant que la main de la jeune femme ne desserre son étreinte sur la chemise de l’élève. La Luxure esquissa un mouvement de tête gracieux en direction des bonbons qui jonchaient le sol. La lueur séduisante de danger glissait encore dans son regard de pierre précieuse, alors qu’elle ajoutait :

- Tu me dois un sachet de bonbons, mon grand.